Tribunal judiciaire de Bordeaux, 8 avril 2025, RG n° 25/01070
Tribunal judiciaire de Bordeaux, 8 avril 2025, RG n° 25/01070

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Bordeaux

Thématique : Maintien de l’hospitalisation complète pour soins psychiatriques nécessaires.

Résumé

Une personne malade a été admise au centre hospitalier spécialisé de Cadillac en raison d’un état d’agitation anxieuse, de troubles du comportement et de velléités de fugues, dans un contexte de délire floride, accompagné d’hallucinations auditives. Conformément aux dispositions du code de la santé publique, des certificats médicaux ont été établis dans les délais requis, attestant de la nécessité de soins psychiatriques.

Un avis médical motivé a été émis, indiquant que, bien qu’il y ait eu une amélioration significative de l’état de la personne malade, il était essentiel de maintenir une hospitalisation complète pour garantir une surveillance médicale constante. Cette décision vise à préparer la sortie de la personne malade dans les meilleures conditions possibles, afin d’éviter tout risque de rechute. Le maintien de l’hospitalisation est donc jugé nécessaire pour stabiliser son état et assurer l’observance des soins.

Le tribunal a statué par décision contradictoire le 8 avril 2025, accordant l’aide juridictionnelle provisoire à la personne malade et autorisant le maintien de son hospitalisation complète. La décision a été notifiée aux parties concernées, y compris le directeur de l’établissement et le ministère public. Les dépens, y compris les frais d’expertise, seront pris en charge par le Trésor Public.

La décision peut faire l’objet d’un appel dans un délai de 10 jours suivant sa notification, et le ministère public a également la possibilité d’interjeter appel dans le même délai. Cette procédure vise à garantir que les droits de la personne malade soient respectés tout en assurant sa sécurité et son bien-être dans le cadre de son traitement psychiatrique.

COUR D’APPEL DE BORDEAUX

TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX

N° RG 25/01070 – N° Portalis DBX6-W-B7J-2IRQ

ORDONNANCE DU 08 Avril 2025

A l’audience publique du 08 Avril 2025, devant Nous, Sébastien FILHOUSE, magistrat du siège du Tribunal judiciaire de Bordeaux, assistée de Aurore JEANTET, siégeant au Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique de CADILLAC, dans une salle spécialement aménagée sur l’emprise de l’établissement et répondant aux exigences de l’article L 3211-12-2 du code de la santé publique,

DANS L’INSTANCE ENTRE :

REQUÉRANT :

Monsieur le Directeur du CENTRE HOSPITALIER DE CADILLAC
régulièrement avisé, non comparant,

DÉFENDEUR :

Mme [X] [B] [G]
née le 26 Octobre 1937,
actuellement hospitalisée au Centre Hospitalier Spécialisé de CADILLAC, régulièrement convoquée,
comparante, assistée de Me Dorine DUPOURQUE, avocat au barreau de BORDEAUX, avocat commis d’office,

PARTIE INTERVENANTE :

M. [R] [B] [G] régulièrement avisé, non comparante

MINISTÈRE PUBLIC :

Madame le Vice-Procureur de la République régulièrement avisée, non comparante,

*****

Vu le code de santé publique, et notamment ses articles L.3211-1, L.3211-2-1, L.3211-2-2, L.3211-12-1, L.3211-12-2, L.3212-1 à L.3212-12, R.3211-7 à R.3211-18, R.3211-24 à R.3211-26, R.3212-1 et R.3212-2,

Vu l’admission de Madame [X] [B] [G], en hospitalisation complète, à la demande d’un tiers selon la procédure d’urgence, par décision du directeur du centre hospitalier spécialisé de Cadillac prononcée le 29 mars 2025,

Vu la décision du directeur du centre hospitalier spécialisé de Cadillac du 1er avril 2025 maintenant l’intéressée en hospitalisation complète à l’issue de la période d’observation,

Vu la requête du directeur du centre hospitalier spécialisé de Cadillac reçue au greffe le 02 avril 2025 et les pièces jointes,

Vu l’avis du ministère public du 07 avril 2025, mis à la disposition des parties,

Vu la comparution de l’intéressée et ses explications à l’audience tenue publiquement au terme desquelles elle déclare se sentir beaucoup mieux, et espère «pouvoir sortir vendredi comme me l’a dit le docteur de l’établissement»,

Vu les observations de son avocate qui s’en tient à la position de l’intéressée «pour peu qu’elle puisse sortir à court terme comme prévu par l’équipe soignante»,

MOTIFS DE LA DÉCISION

Aux termes des dispositions de l’article L.3212-1 du code de la santé publique : « Une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l’objet de soins psychiatriques sur décision du directeur d’un établissement (…) que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies:
1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement;
2° Son état mental impose des soins immédiats assortis (…) d »une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète (…)».

Selon l’article L.3212-3 du code de la santé publique : «En cas d’urgence, lorsqu’il existe un risque grave d’atteinte à l’intégrité du malade, le directeur d’un établissement mentionné à l’article L.3222-1 peut, à titre exceptionnel, prononcer à la demande d’un tiers l’admission en soins psychiatriques d’une personne malade au vu d’un seul certificat médical émanant, le cas échéant, d’un médecin exerçant dans l’établissement. Dans ce cas, les certificats médicaux mentionnés aux deuxième et troisième alinéas de l’article L.3211-2-2 sont établis par deux psychiatres distincts.».

Enfin, en vertu de l’article L.3211-12-1 du code de la santé publique «I. L’hospitalisation complète d’un patient ne peut se poursuivre sans que le magistrat du siège du tribunal judiciaire, préalablement saisi par le directeur de l’établissement (…) ait statué sur cette mesure (…): 1° Avant l’expiration d’un délai de 12 jours à compter de l’admission (…).
II. La saisine mentionnée au I du présent article est accompagnée de l’avis motivé d’un psychiatre de l’établissement d’accueil se prononçant sur la nécessité de poursuivre l’hospitalisation complète.».

Il résulte des éléments figurant au dossier que l’intéressée a été admise au centre hospitalier spécialisé de Cadillac en raison d’un état d’agitation anxieuse, de troubles du comportement et velléités de fugues dans un contexte de délire floride, outre des hallucinations accoustico-verbales envahissantes.

Les certificats médicaux exigés par les textes figurent au dossier, ils ont été établis dans les délais requis et contiennent des indications propres à répondre aux prescriptions légales.

L’avis médical motivé prévu par l’article L.3211-12-1 § II du code de la santé publique établi le 07 avril 2025 relève que l’état de l’intéressée nécessite encore des soins assortis d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète car, en dépit d’une amélioration franche de la situation (disparition quasi-totale des hallucinations accoustico-verbales, très bon sommeil, bon contact, apaisement), il convient de préparer sa sortie dans un temps proche dans les meilleures conditions, afin d’éviter tout risque de rechute.

Dans ces conditions, la prise en charge dans un cadre contenant et sécurisé s’impose encore, afin de garantir l’observance des soins, et le cas échéant la réadaptation du traitement, ce qui ne peut se faire qu’en milieu hospitalier. Le maintien de l’hospitalisation complète de Madame [B] [G] s’avère par conséquent nécessaire pour stabiliser son état.

Dès lors, le maintien de l’hospitalisation complète de l’intéressée apparaît à ce jour justifié.

 


Votre avis sur ce point juridique ? Une actualité ? Une recommandation ?

Merci pour votre retour ! Partagez votre point de vue, une info ou une ressource utile.

Chat Icon