SMS publicitaire : concurrence déloyale applicable – Questions / Réponses juridiques

·

·

SMS publicitaire : concurrence déloyale applicable – Questions / Réponses juridiques

L’envoi de SMS publicitaires sans consentement préalable expose les entreprises à des sanctions de la CNIL. Selon l’article L. 34-5 du Code des postes et communications électroniques, l’autorisation expresse est requise, sauf si le destinataire est déjà client. De plus, un concurrent peut agir en justice pour concurrence déloyale si une société ne respecte pas la loi. Les entreprises doivent également informer les destinataires de leurs droits concernant le traitement de leurs données. En cas de non-respect, des amendes peuvent être infligées, comme l’a démontré la CNIL avec des sanctions allant jusqu’à 20 000 euros pour des pratiques illicites.. Consulter la source documentaire.

Quel est le principe de l’opt-in pour l’envoi de SMS publicitaires ?

L’opt-in est un principe fondamental en matière d’envoi de SMS publicitaires, stipulant que l’exploitant d’une base de numéros de téléphones mobiles doit obtenir le consentement explicite et préalable des destinataires avant d’envoyer des messages promotionnels.

Cette exigence est inscrite dans l’article L. 34-5 du Code des postes et communications électroniques (CPCE). En l’absence de ce consentement, l’envoi de SMS publicitaires peut entraîner des sanctions pécuniaires de la part de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL).

Il existe cependant des exceptions, notamment si la personne prospectée est déjà cliente de l’entreprise ou si la prospection n’est pas de nature commerciale.

Quelles sont les conséquences pour une entreprise qui ne respecte pas l’opt-in ?

Lorsqu’une entreprise ne respecte pas le principe de l’opt-in, elle s’expose à des sanctions de la CNIL, qui peut infliger des amendes pour collecte de données illicite.

De plus, un concurrent peut également saisir les juges pour concurrence déloyale, comme l’indique la jurisprudence récente. Une société a été condamnée pour avoir commis des actes de concurrence déloyale en ne respectant pas les lois en vigueur, ce qui a permis à cette société de réduire ses coûts d’exploitation.

Cette situation a créé une distorsion de la concurrence, favorisant l’entreprise fautive au détriment de ses concurrents respectant la législation.

Comment le SMS est-il défini juridiquement ?

D’un point de vue juridique, le SMS est considéré comme un courrier électronique. Cette définition est issue de la Directive 2002/58/CE du 12 juillet 2002, qui stipule qu’un courrier électronique est tout message sous forme de texte envoyé par un réseau public de communications.

La loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique a repris cette définition, élargissant le concept de courrier électronique à tout message, qu’il soit textuel, vocal, sonore ou visuel, envoyé par un réseau public de communication.

Ainsi, les SMS sont soumis aux mêmes règles que les courriers électroniques en matière de protection des données personnelles.

Quelles sont les implications de la concurrence déloyale liée à l’envoi de SMS ?

La concurrence déloyale peut survenir lorsque des entreprises ne respectent pas les réglementations en matière de collecte de données personnelles, se plaçant ainsi dans une position économique favorable par rapport à leurs concurrents.

Cette situation peut entraîner une rupture d’égalité entre les opérateurs, ce qui est considéré comme un acte de concurrence déloyale. Les tribunaux de commerce sont compétents pour apprécier le caractère fautif de ces comportements et leurs conséquences économiques.

Il est important de noter que ni la CNIL ni l’autorité administrative chargée de la concurrence ne peuvent traiter les préjudices découlant d’actes de concurrence déloyale entre opérateurs économiques.

Quels droits ont les destinataires de SMS publicitaires ?

Les destinataires de SMS publicitaires ont plusieurs droits en vertu de la loi du 6 janvier 1978. L’article 32 stipule que les personnes doivent être informées de l’identité du responsable du traitement, de la finalité de la collecte de données, et de leurs droits d’accès, de rectification et d’opposition.

Les destinataires doivent également être informés des conséquences d’un défaut de réponse et des destinataires des données.

Il est crucial que les entreprises respectent ces obligations d’information, même si cela nécessite d’envoyer des messages plus longs ou plusieurs messages pour inclure toutes les mentions requises.

Comment fonctionne le droit d’opposition pour les destinataires de SMS ?

Le droit d’opposition permet à toute personne physique de s’opposer, pour des motifs légitimes, à l’utilisation de son numéro de téléphone mobile à des fins de prospection commerciale.

Ce droit doit être exercé sans frais, et les dispositifs d’opposition mis en place par les entreprises doivent être gratuits et effectifs.

Il a été jugé insuffisant de simplement indiquer dans un SMS que le destinataire peut se désinscrire en répondant « stop », surtout si cela entraîne des frais pour le destinataire.

Les entreprises doivent donc veiller à respecter ces exigences pour éviter des sanctions.

Quelles sont les possibilités d’indemnisation en cas de préjudice ?

En cas de préjudice causé par des pratiques de collecte déloyale et illicite de numéros de téléphones mobiles, le juge peut ordonner une indemnisation au concurrent lésé.

Cependant, il ne peut pas imposer à la société fautive de cesser ses activités illégales sous astreinte.

Il appartient au concurrent lésé de signaler les agissements à la CNIL, qui est l’autorité compétente pour traiter les violations des lois sur la protection des données.

Quels exemples de sanctions ont été prononcés pour spam mobile ?

La CNIL a prononcé plusieurs sanctions pour des envois de SMS non conformes. Par exemple, dans sa délibération-sanction n°2011-384, elle a infligé une amende de 20 000 euros à une société qui n’avait pas respecté les demandes de désinscription de plusieurs destinataires.

Cette décision s’inscrit dans une série de sanctions similaires, confirmées par la plus haute juridiction administrative.

Les amendes peuvent être justifiées par la répétition des envois fautifs sur plusieurs années, impliquant des centaines de milliers de SMS chaque mois.

Quelles précautions doivent prendre les entreprises lors de l’achat de fichiers de numéros mobiles ?

Les entreprises doivent s’assurer qu’elles n’achètent que des fichiers dits « opt-in », c’est-à-dire ceux contenant des coordonnées de personnes ayant donné leur consentement explicite pour recevoir des communications commerciales.

Il est important de noter qu’aucune garantie d’éviction n’est due par le cédant d’un fichier si celui-ci stipule que les numéros ne doivent être utilisés qu’à des fins de prospection commerciale par téléphone.

Contrairement à la prospection par SMS, la prospection par téléphone ne nécessite pas l’achat de fichiers opt-in, ce qui souligne l’importance de la conformité aux réglementations en vigueur.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon