Licenciement pour comportement agressif – Questions / Réponses juridiques

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Licenciement pour comportement agressif – Questions / Réponses juridiques

M. [D] [Y] a été engagé par Sanofi Pasteur en 2001 en tant qu’opérateur matériel. Après un accident de travail en 2016, il a été reclassé en 2017. Cependant, le 19 juin 2019, il a été licencié pour faute grave en raison de comportements agressifs envers son ancien manager et d’insultes envers le personnel. Contestant son licenciement, il a saisi le conseil de prud’hommes, qui a initialement jugé en sa faveur. Toutefois, la cour d’appel a infirmé cette décision, confirmant la légitimité du licenciement et condamnant M. [Y] aux dépens.. Consulter la source documentaire.

Quelle est la nature de la faute grave dans le cadre d’un licenciement ?

La faute grave est définie par le Code du travail comme un comportement ou des actes qui rendent impossible le maintien du salarié dans l’entreprise.

Selon l’article L.1234-1 du Code du travail, « la faute grave est celle qui rend impossible le maintien du salarié dans l’entreprise ».

Cela signifie que la faute doit être d’une telle gravité qu’elle justifie une rupture immédiate du contrat de travail, sans préavis ni indemnité.

Dans le cas de M. [Y], son comportement agressif et ses propos menaçants envers ses collègues et la direction ont été jugés suffisamment graves pour justifier un licenciement pour faute grave.

Il est important de noter que la charge de la preuve de la faute grave incombe à l’employeur, qui doit démontrer que les faits reprochés sont réels et suffisamment graves pour justifier la rupture du contrat.

Quelles sont les obligations de l’employeur en matière de licenciement ?

L’employeur a des obligations précises lors d’un licenciement, notamment en ce qui concerne la procédure à suivre et la justification des motifs de licenciement.

L’article L.1235-1 du Code du travail stipule que « en cas de litige relatif au licenciement, le juge, à qui il appartient d’apprécier la régularité de la procédure et le caractère réel et sérieux des motifs invoqués par l’employeur, forme sa conviction au vu des éléments fournis par les parties ».

Cela signifie que l’employeur doit fournir des éléments concrets et vérifiables pour justifier le licenciement.

Dans le cas de M. [Y], la cour a constaté que l’employeur avait respecté cette obligation en fournissant des témoignages et un constat d’huissier qui corroborent les faits reprochés au salarié.

Si un doute subsiste sur la réalité des motifs, ce doute doit profiter au salarié, ce qui renforce la nécessité pour l’employeur de prouver la gravité des faits.

Quels sont les droits du salarié en cas de licenciement pour faute grave ?

En cas de licenciement pour faute grave, le salarié a des droits spécifiques, notamment en ce qui concerne les indemnités et la contestation du licenciement.

L’article L.1234-9 du Code du travail précise que « le salarié licencié pour faute grave ne peut prétendre à aucune indemnité de préavis ni à une indemnité de licenciement ».

Cependant, le salarié peut contester le licenciement devant le conseil de prud’hommes, comme l’a fait M. [Y].

Il a le droit de demander la requalification de son licenciement et de réclamer des dommages et intérêts s’il estime que le licenciement est sans cause réelle et sérieuse.

Dans le cas présent, le conseil de prud’hommes a initialement jugé que le licenciement était dépourvu de cause réelle et sérieuse, mais cette décision a été infirmée par la cour d’appel, qui a confirmé la validité du licenciement pour faute grave.

Comment se déroule la procédure de licenciement pour faute grave ?

La procédure de licenciement pour faute grave doit respecter certaines étapes, notamment la convocation à un entretien préalable et la notification du licenciement.

L’article L.1232-2 du Code du travail stipule que « l’employeur doit convoquer le salarié à un entretien préalable, par lettre recommandée avec accusé de réception ».

Cet entretien a pour but de permettre au salarié de s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés.

Dans le cas de M. [Y], il a été convoqué à un entretien préalable, ce qui a respecté cette obligation légale.

Après l’entretien, l’employeur doit notifier le licenciement par écrit, en précisant les motifs.

La lettre de licenciement fixe les limites du litige, comme l’a rappelé la cour dans son jugement.

Il est essentiel que l’employeur respecte cette procédure pour éviter que le licenciement ne soit requalifié en licenciement sans cause réelle et sérieuse.


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