Mme [N], vendeuse chez SFR distribution depuis 2010, a participé à une croisière en Floride en mars 2015, organisée par l’entreprise. Un incident survenu lors de ce voyage a conduit à son licenciement le 29 avril, l’employeur lui reprochant d’avoir fumé le narguilé dans sa cabine, en présence d’une collègue enceinte. La cour d’appel a cependant estimé que les faits s’étaient déroulés en dehors du lien de subordination et n’avaient pas causé de trouble à l’entreprise. Ainsi, le licenciement a été jugé sans cause réelle et sérieuse, et l’employeur a été condamné à verser des dommages-intérêts.. Consulter la source documentaire.
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Quel est le cadre juridique du licenciement pour des faits commis hors du temps et du lieu de travail ?Le licenciement d’un salarié pour des faits commis hors du temps et du lieu de travail est encadré par l’article L. 1235-3 du Code du travail, qui stipule que : « Le licenciement d’un salarié est sans cause réelle et sérieuse lorsque l’employeur ne justifie pas d’une cause réelle et sérieuse. » En principe, un fait tiré de la vie personnelle d’un salarié ne peut justifier un licenciement disciplinaire, sauf s’il constitue un manquement à une obligation découlant de son contrat de travail. Dans le cas présent, la cour d’appel a jugé que les faits reprochés à la salariée, bien qu’ils aient eu lieu lors d’un voyage organisé par l’employeur, relevaient de sa vie personnelle. Elle a constaté que la salariée ne se trouvait pas au temps de travail et n’était pas soumise à un lien de subordination, ce qui a conduit à la conclusion que le licenciement était dénué de cause réelle et sérieuse. Quelles sont les obligations de sécurité du salarié en milieu professionnel ?L’article L. 4122-1 du Code du travail précise que : « L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs. » Cela implique que chaque salarié a également des obligations en matière de sécurité. En effet, le salarié doit veiller à sa propre sécurité ainsi qu’à celle de ses collègues. Dans cette affaire, la salariée a reconnu avoir fumé un narguilé et obstrué un détecteur de fumée, ce qui constitue un manquement aux obligations de sécurité. Cependant, la cour d’appel a estimé que ces faits, bien qu’inappropriés, ne constituaient pas un manquement aux obligations découlant de son contrat de travail, car ils se rattachaient à sa vie personnelle et avaient eu lieu en dehors du cadre professionnel. Comment évaluer le trouble caractérisé au sein de l’entreprise en cas de licenciement ?La notion de trouble caractérisé au sein de l’entreprise est essentielle pour justifier un licenciement. La cour d’appel a rappelé que : « Un trouble objectif dans le fonctionnement de l’entreprise résultant d’un fait tiré de la vie personnelle d’un salarié ne permet pas en lui-même de prononcer une sanction disciplinaire. » Dans cette affaire, l’employeur a tenté de démontrer que le comportement de la salariée avait causé un trouble à l’image de l’entreprise et avait entraîné des frais pour son rapatriement. Cependant, la cour a jugé que la société ne prouvait pas l’existence d’un trouble caractérisé, car le fonctionnement de l’entreprise n’était pas significativement affecté par l’incident. Ainsi, l’absence de perturbation du fonctionnement de l’entreprise a conduit à la conclusion que le licenciement était injustifié. |
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