Évaluation des préjudices et expertise médicale : enjeux et procédures.

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Évaluation des préjudices et expertise médicale : enjeux et procédures.

Responsabilité civile délictuelle

La responsabilité civile délictuelle est régie par les articles 1240 et suivants du Code civil, qui établissent que toute personne qui cause un dommage à autrui par son fait doit le réparer. En l’espèce, M. [C], conducteur du véhicule, est présumé responsable des dommages causés à M. [E] en raison de l’accident survenu. La responsabilité du conducteur est engagée en vertu du principe de la faute, qui peut être prouvée par la négligence ou l’imprudence dans la conduite du véhicule.

Indemnisation des préjudices

L’indemnisation des préjudices corporels est encadrée par le Code des assurances et le Code civil. L’article 1385 du Code civil stipule que le propriétaire d’un véhicule est responsable des dommages causés par celui-ci, même en l’absence de faute. De plus, l’article L.211-1 du Code des assurances impose aux conducteurs de véhicules terrestres à moteur de souscrire une assurance garantissant la responsabilité civile. Cette obligation assure que les victimes d’accidents de la route puissent obtenir réparation de leurs préjudices.

Expertise médicale

L’expertise médicale est un élément clé dans l’évaluation des préjudices corporels. Selon l’article 16 du Code de procédure civile, le juge peut ordonner une expertise pour établir la réalité des blessures et leur lien avec l’accident. L’expert doit examiner l’état de santé de la victime, évaluer les séquelles et déterminer les besoins en soins futurs. L’article R.1112-2 du Code de la santé publique précise que le dossier médical doit être communiqué à l’expert, garantissant ainsi une évaluation complète et précise des préjudices.

Principe du contradictoire

Le principe du contradictoire, inscrit dans l’article 16 du Code de procédure civile, garantit que chaque partie a le droit d’être entendue et de présenter ses observations. Dans le cadre de l’expertise, l’expert doit informer les parties de ses constatations et leur permettre de réagir, assurant ainsi une procédure équitable. Ce principe est fondamental pour la validité des décisions judiciaires et pour la protection des droits des parties.

Assistance par une tierce personne

L’article 226 du Code civil prévoit que la victime d’un accident peut avoir besoin d’une assistance par une tierce personne en raison de son état de santé. L’expert doit évaluer la nécessité de cette assistance, en tenant compte des besoins spécifiques de la victime et des conséquences de ses blessures sur sa vie quotidienne. Cette évaluation est cruciale pour déterminer le montant de l’indemnisation à allouer pour couvrir les frais liés à cette assistance.

Délais et modalités d’expertise

Les délais et modalités d’expertise sont régis par les articles 263 et suivants du Code de procédure civile. L’expert doit respecter un calendrier prévisionnel pour la réalisation de sa mission et informer le juge de l’avancement de ses opérations. En cas de difficultés, l’expert peut solliciter l’aide du juge chargé du contrôle des expertises, garantissant ainsi le bon déroulement de la procédure.

Consignation des frais d’expertise

L’article 275 du Code de procédure civile impose aux parties de consigner les frais d’expertise, afin de garantir le paiement de l’expert. Cette consignation est une condition préalable à la désignation de l’expert et doit être effectuée dans un délai déterminé, sous peine de caducité de la désignation. Ce mécanisme vise à assurer que les experts soient rémunérés pour leur travail, tout en protégeant les droits des parties.

L’Essentiel : La responsabilité civile délictuelle engage M. [C], conducteur du véhicule, présumé responsable des dommages causés à M. [E] lors de l’accident. La faute, prouvée par négligence ou imprudence, est au cœur de cette responsabilité. L’indemnisation des préjudices corporels est régie par le Code des assurances et le Code civil, garantissant que les victimes obtiennent réparation. L’expertise médicale, essentielle pour évaluer les préjudices, doit être ordonnée par le juge, qui s’assure de la communication du dossier médical à l’expert.
Résumé de l’affaire : Le 15 janvier 1984, un piéton âgé de 7 ans a été victime d’un accident de la circulation, renversé par un véhicule automobile conduit par un conducteur, assuré par la société Mma Iard. À la suite de cet accident, la victime a subi de graves blessures, notamment un coma, un traumatisme crânio-cérébral sévère, ainsi que d’autres lésions corporelles.

Une expertise médicale a été ordonnée par le tribunal en 1996, et un rapport a été établi en 1997, fixant la date de consolidation des blessures au 1er juillet 1996. En mai 2000, le tribunal de grande instance a liquidé les préjudices de la victime. En 2010, une nouvelle expertise a été réalisée, concluant à une aggravation situationnelle de l’état de la victime, nécessitant une assistance tierce.

En novembre 2023, la victime, assistée par son curateur, a assigné le conducteur, la société Mma Iard et la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) devant le tribunal judiciaire de Rouen, invoquant une aggravation de son état de santé. Le juge des référés a ordonné une nouvelle expertise médicale, précisant les missions de l’expert.

En juillet 2024, la société Mma Iard a interjeté appel de l’ordonnance du juge des référés, contestant la nécessité de l’expertise et les modalités de communication des documents médicaux. Dans ses conclusions, la société a demandé l’infirmation de l’ordonnance, arguant que les conditions d’expertise n’étaient pas justifiées.

Le tribunal a fixé un calendrier de procédure, et les parties ont été invitées à soumettre leurs observations. L’affaire soulève des questions complexes sur l’évaluation des préjudices et la responsabilité des parties impliquées dans l’accident.

Q/R juridiques soulevées :

Quel est le cadre juridique de l’expertise médicale dans le cadre d’un accident de la circulation ?

L’expertise médicale dans le cadre d’un accident de la circulation est régie par plusieurs articles du Code de procédure civile, notamment les articles 145 et 146.

L’article 145 stipule que « le juge peut ordonner une expertise lorsque l’état de santé d’une personne est en cause ». Cela signifie que, dans le cadre d’une demande d’indemnisation suite à un accident, le juge peut désigner un expert pour évaluer les préjudices subis par la victime.

L’article 146 précise que « l’expert doit être impartial et indépendant ». Cela garantit que l’expertise sera réalisée de manière objective, sans influence des parties impliquées.

En outre, l’article R.1112-2 du Code de la santé publique impose que l’expert ait accès au dossier médical complet de la victime, ce qui est essentiel pour une évaluation précise des préjudices.

Quel est le rôle de l’expert dans l’évaluation des préjudices ?

L’expert a un rôle central dans l’évaluation des préjudices subis par la victime. Selon l’ordonnance du juge des référés, l’expert doit réaliser plusieurs missions, notamment :

1. Déterminer l’état de la victime avant l’accident, en identifiant les anomalies, maladies ou séquelles d’accidents antérieurs.

2. Relater les constatations médicales faites après l’accident, y compris les interventions et soins reçus.

3. Évaluer la durée du déficit fonctionnel temporaire et déterminer si la victime a été dans l’incapacité d’exercer ses activités professionnelles ou personnelles.

4. Proposer une date de consolidation des lésions et évaluer les préjudices qui peuvent être chiffrés à ce stade.

5. Analyser l’imputabilité des lésions initiales aux séquelles invoquées, en tenant compte d’éventuels états antérieurs.

Ces missions sont essentielles pour établir un lien de causalité entre l’accident et les préjudices, ce qui est fondamental pour la détermination de l’indemnisation.

Quel est le processus de communication des documents médicaux à l’expert ?

Le processus de communication des documents médicaux à l’expert est encadré par des règles précises. Selon l’ordonnance du juge, le demandeur doit remettre immédiatement toutes les pièces médicales utiles à l’expertise, y compris les certificats médicaux, les documents d’imagerie médicale et le dossier médical complet, conformément à l’article R.1112-2 du Code de la santé publique.

Les défendeurs, quant à eux, doivent fournir tous les documents nécessaires au bon déroulement des opérations, au plus tard 8 jours avant la première réunion d’expertise. Cela inclut les informations et réclamations indispensables, à l’exception des documents protégés par le secret professionnel.

L’expert ne peut communiquer directement aux parties les documents médicaux obtenus de tiers qu’avec l’accord de la victime. En cas de désaccord, ces éléments seront transmis par l’intermédiaire du médecin désigné par les parties.

Quel est le rôle du juge dans le contrôle de l’expertise ?

Le juge joue un rôle crucial dans le contrôle de l’expertise. Selon l’article 273 du Code de procédure civile, les experts doivent informer le juge de l’avancement de leurs opérations et diligences. Cela permet au juge de s’assurer que l’expertise se déroule conformément aux règles établies.

En cas de difficultés rencontrées par l’expert ou les parties, celles-ci doivent immédiatement en référer au juge chargé du service du contrôle des expertises. Ce dernier peut intervenir pour résoudre les problèmes et garantir le bon déroulement de l’expertise.

De plus, l’article 281 du Code de procédure civile stipule que si les parties parviennent à un accord, l’expert doit constater que sa mission est devenue sans objet et en faire rapport au juge. Cela souligne l’importance du rôle du juge dans la supervision de l’expertise et la résolution des litiges.

Quel est l’impact de l’état antérieur de la victime sur l’indemnisation ?

L’état antérieur de la victime a un impact significatif sur l’indemnisation. L’expert doit analyser si les anomalies constatées sont la conséquence de l’accident ou d’un état antérieur. Selon l’ordonnance, il doit préciser si cet état était révélé avant l’accident, s’il a été aggravé par celui-ci, ou s’il se serait manifesté de toute façon dans l’avenir.

L’article 146 du Code de procédure civile impose que l’expert se prononce sur l’imputabilité directe et certaine des séquelles aux lésions initiales, en tenant compte de l’incidence éventuelle d’un état antérieur. Cela signifie que si la victime avait déjà un déficit fonctionnel avant l’accident, cela doit être pris en compte dans l’évaluation des préjudices.

Ainsi, l’indemnisation peut être ajustée en fonction de l’état antérieur de la victime, ce qui souligne l’importance d’une évaluation précise et complète des antécédents médicaux.

N° RG 24/02480 – N° Portalis DBV2-V-B7I-JWVH

COUR D’APPEL DE ROUEN

1ERE CHAMBRE CIVILE

ARRET DU 26 MARS 2025

DÉCISION DÉFÉRÉE :

23/00943

Ordonnance de référé du président du tribunal judiciaire de Rouen du 11 juin 2024

APPELANTE :

SA MMA IARD ASSURANCES MUTUELLES

RCS du Mans 775 652 126

[Adresse 1]

[Localité 5]

représentée par Me Xavier VIARD de la SELARL VIARD AVOCAT, avocat au barreau de Rouen et assistée de Me Lisa HAYERE avocat au barreau de Paris plaidant par Me SEVERAC

INTIMES :

Monsieur [U] [E] assisté de son curateur de Mr [S] [E]

né le [Date naissance 2] 1976 à [Localité 12]

[Adresse 4]

[Localité 7]

représenté et assistée par Me Nathalie DEVILLERS-LANGLOIS, avocat au barreau de Rouen plaidant par Me Estelle HERVIEUX-DUVAL

(bénéficie d’une aide juridictionnelle totale numéro 765402024007580 du 27/11/2024 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de Rouen)

CPAM DE [Localité 13] [Localité 11] [Localité 10] SEINE-MARITIME

[Adresse 3]

[Localité 6]

non constituée bien que régulièrement assignée par acte de commissaire de justice en date du 9 septembre 2024 remis à personne habilitée

COMPOSITION DE LA COUR :

En application des dispositions de l’article 805 du code de procédure civile, l’affaire a été plaidée et débattue à l’audience du 20 janvier 2025 sans opposition des avocats devant Mme DEGUETTE, conseillère, rapporteur,

Le magistrat rapporteur a rendu compte des plaidoiries dans le délibéré de la cour composée de :

Mme Edwige WITTRANT, présidente de chambre

Mme Véronique BERTHIAU-JEZEQUEL, présidente de chambre

Mme Magali DEGUETTE, conseillère

GREFFIER LORS DES DEBATS :

Mme Catherine CHEVALIER

DEBATS :

A l’audience publique du 20 janvier 2025, où l’affaire a été mise en délibéré au 26 mars 2025

ARRET :

REPUTE CONTRADICTOIRE

Prononcé publiquement le 26 mars 2025 par mise à disposition de l’arrêt au greffe de la cour, les parties en ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du code de procédure civile,

signé par Mme WITTRANT, présidente de chambre et par Mme CHEVALIER, greffier présent lors de la mise à disposition.

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* *

EXPOS » DES FAITS ET DE LA PROC »DURE

Le 15 janvier 1984, M. [U] [E], piéton âgé de 7 ans, a été renversé par un véhicule automobile conduit par M. [X] [C], assuré par la société Mma Iard.

M. [E] a subi un coma d’emblée avec un traumatisme crânio-cérébral sévère, une entorse du genou gauche, une luxation sterno-claviculaire bilatérale, et des contusions pulmonaire et rénale.

Par ordonnance de référé du 23 octobre 1996, une expertise médicale a été ordonnée. Elle a été confiée au Dr [O] [M] qui, dans son rapport d’expertise du 17 janvier 1997, a arrêté la date de consolidation au 1er juillet 1996 et a évalué les préjudices de M. [E].

Par jugement du 4 mai 2000, le tribunal de grande instance de Dieppe a liquidé les préjudices de M. [E].

Aux termes de son rapport d’expertise du 23 novembre 2010, le Dr [I] [N], expert désigné par la société Mma Iard Assurances Mutuelles saisie d’une demande de M. [E] en aggravation, a conclu que l’examen médical n’avait pas mis en évidence d’aggravation de l’état séquellaire de celui-ci sur les plans neuropsychologique et neuro-orthopédique, mais une aggravation situationnelle justifiant un besoin en tierce personne depuis que M. [E] habitait avec son épouse.

L’offre d’indemnisation de la société Mma Iard Assurances Mutuelles basée sur un besoin de dix heures par semaine a été acceptée. Un procès-verbal de transaction en aggravation a été signé les 6 juillet et 6 août 2012.

Par acte de commissaire de justice du 28 novembre 2023, M. [E], assisté par son curateur et frère M. [S] [E], et estimant subir une nouvelle aggravation de son état de santé, a fait assigner M. [C], la société Mma Iard Assurances Mutuelles, et la Cpam de [Localité 13]-[Localité 11]-[Localité 10], devant le juge des référés du tribunal judiciaire de Rouen aux fins d’expertise.

Par ordonnance réputée contradictoire du 11 juin 2024, le juge des référés a :

– ordonné une mission d’expertise confiée au Dr [V] [H] expert inscrit sur la liste de la cour d’appel de Rouen,

– dit que l’expert aura pour mission, après s’être fait communiquer, par le demandeur ou par tout tiers détenteur, le dossier médical complet de M. [U] [E], avec son accord ou celui de ses représentants légaux ou de ses ayants droit, et notamment le dossier défini par l’article R.1112-2 du code de la santé publique, et les pièces médicales nécessaires à l’expertise, de :

1. déterminer l’état de M. [U] [E] avant l’accident (anomalies, maladies, séquelles d’accidents antérieurs),

2. fournir le maximum de renseignements sur l’identité de M. [U] [E], ses conditions d’activités professionnelles, son niveau scolaire s’il s’agit d’un enfant ou d’un étudiant, son statut exact et/ou sa formation s’il s’agit d’un demandeur d’emploi,

3. relater les constatations médicales faites après l’accident, ainsi que l’ensemble des interventions et soins y compris la rééducation ; décrire en détail les lésions initiales, les modalités du traitement, en précisant autant que possible les durées exactes d’hospitalisation et de rééducation et, pour chaque période d’hospitalisation ou de rééducation, la nature et le nom de l’établissement, le ou les services concernés et la nature des soins ; indiquer la nature de tous les soins et traitements prescrits imputables à l’accident et, si possible, la date de la fin de ceux-ci,

4. recueillir les doléances de M. [U] [E] en l’interrogeant sur les conditions d’apparition, l’importance des douleurs et de la gêne fonctionnelle et leurs conséquences,

5. procéder à un examen clinique détaillé (y compris taille et poids) en fonction des lésions initiales et des doléances exprimées par M. [U] [E], en assurant la protection de son intimité, et informer ensuite contradictoirement les parties et leurs conseils de façon circonstanciée de ses constatations et de leurs conséquences,

6. déterminer, compte tenu de l’état du blessé, ainsi que des lésions initiales et de leur évolution, la, ou les, période pendant laquelle celui-ci a été, du fait de son déficit fonctionnel temporaire, dans l’incapacité d’une part d’exercer totalement ou partiellement son activité professionnelle, d’autre part de poursuivre ses activités personnelles habituelles ; en cas d’incapacité partielle préciser le taux et la durée,

7. proposer la date de consolidation des lésions ; si la consolidation n’est pas acquise, indiquer le délai à l’issue duquel un nouvel examen devra être réalisé, évaluer les seuls préjudices qui peuvent l’être en l’état,

8. dire si chacune des anomalies constatées est la conséquence de l’accident ou d’un état ou d’un accident antérieur ou postérieur ; dans l’hypothèse d’un état antérieur, préciser si cet état :

. était révélé avant l’accident,

. a été aggravé ou a été révélé par lui, ou si celui-ci se serait de toute façon manifesté spontanément dans l’avenir,

. s’il entraînait un déficit fonctionnel avant l’accident, dans l’affirmative, estimer le taux d’incapacité alors existant,

. si en l’absence de l’accident, il aurait entraîné un déficit fonctionnel, dans l’affirmative, dire dans quel délai et à concurrence de quel taux,

9. analyser dans une discussion précise et synthétique l’imputabilité entre l’accident, les lésions initiales et les séquelles invoquées en se prononçant sur :

. la réalité des lésions initiales,

. la réalité de l’état séquellaire en décrivant les actes, gestes et mouvements rendus difficiles ou impossibles en raison de l’accident,

. l’imputabilité directe et certaine des séquelles aux lésions initiales, et en précisant l’incidence éventuelle d’un état antérieur,

10. déterminer la durée du déficit fonctionnel temporaire, période pendant laquelle, pour des raisons médicales en relation certaine et directe avec l’accident, M. [U] [E] a dû interrompre totalement ses activités professionnelles ou ses activités habituelles ; si l’incapacité fonctionnelle n’a été que partielle, en préciser le taux, préciser la durée des arrêts de travail au regard des organismes sociaux ; si cette durée est supérieure à l’incapacité temporaire retenue, dire si ces arrêts sont liés au fait dommageable,

11. chiffrer, par référence au ‘Barème indicatif des déficits fonctionnels séquellaires en droit commun’ le taux éventuel de déficit fonctionnel permanent (état antérieur inclus) imputable à l’accident, résultant de l’atteinte permanente d’une ou plusieurs fonctions persistant au moment de la consolidation, le taux de déficit fonctionnel devant prendre en compte, non seulement les atteintes aux fonctions physiologiques de M. [U] [E] mais aussi les douleurs physiques et morales permanentes ressenties, la perte de qualité de vie et les troubles dans les conditions d’existence au quotidien après consolidation ; dans l’hypothèse d’un état antérieur, préciser en quoi l’accident a eu une incidence sur celui-ci et décrire les conséquences de cette situation,

12. se prononcer sur la nécessité pour M. [U] [E] d’être assisté par une tierce personne avant et/ou après la consolidation (cette assistance ne devant pas être réduite en cas d’assistance familiale) ; dans l’affirmative, préciser si cette tierce personne a dû et/ou doit ou non être spécialisée, ses attributions exactes, ainsi que les durées respectives d’intervention de l’assistant spécialisé et de l’assistant non spécialisé ; donner à cet égard toutes précisions utiles,

13. donner un avis détaillé sur la difficulté ou l’impossibilité, temporaire ou définitive, pour M. [U] [E] de :

a) poursuivre l’exercice de sa scolarité ou de sa profession,

b) opérer une reconversion,

c) continuer à s’adonner aux sports et activités de loisir qu’il déclare avoir pratiqués,

Si M. [U] [E] allègue une répercussion dans l’exercice de ses activités professionnelles, recueillir ses doléances, les analyser, les confronter avec les séquelles retenues, en précisant les gestes professionnels rendus plus difficiles ou impossibles ; dire si un changement de poste ou d’emploi apparaît lié aux séquelles,

Si M. [U] [E] allègue l’impossibilité de se livrer à des activités spécifiques de sport et de loisir, donner un avis médical sur cette impossibilité et son caractère définitif, sans prendre position sur l’existence ou non d’un préjudice afférent à cette allégation,

14. donner un avis sur l’importance des souffrances (physiques et/ou morales),

15. donner un avis sur les atteintes esthétiques avant et/ou après la consolidation, en les distinguant ; les évaluer selon l’échelle habituelle de sept degrés, indépendamment de l’éventuelle atteinte fonctionnelle prise en compte au titre du déficit,

16. dire s’il existe un préjudice sexuel ; le décrire en précisant s’il recouvre l’un ou plusieurs des trois aspects pouvant être altérés séparément ou cumulativement, partiellement ou totalement : la morphologie, l’acte sexuel (libido, impuissance ou frigidité) et la fertilité (fonction de reproduction),

17. préciser :

. la nécessité de l’intervention d’un personnel spécialisé : médecins, kinésithérapeutes, infirmiers (nombre et durée moyenne de leurs interventions),

. la nature et le coût des soins susceptibles de rester à la charge de M. [U] [E] en moyenne annuelle,

. les adaptations des lieux de vie de M. [U] [E] à son nouvel état,

. le matériel susceptible de lui permettre de s’adapter à son nouveau mode de vie ou de l’améliorer ainsi, s’il y a lieu, que la fréquence de son renouvellement,

. si des appareillages, des fournitures complémentaires et si des soins postérieurs à la consolidation sont à prévoir ; préciser la périodicité du renouvellement des appareils, des fournitures et des soins,

18. dire si M. [U] [E] est en mesure de conduire et dans cette hypothèse si son véhicule doit comporter des aménagements ; les décrire,

19. dire s’il y a lieu de placer M. [U] [E] en milieu spécialisé et dans quelles conditions ; donner le cas échéant un avis sur l’aptitude à mener un projet de vie autonome,

20. établir un récapitulatif de l’évaluation de l’ensemble des postes énumérés dans la mission,

– enjoint aux parties de remettre à l’expert :

* le demandeur, immédiatement toutes pièces médicales ou para-médicales utiles à l’accomplissement de la mission, en particulier les certificats médicaux, certificats de consolidation, documents d’imagerie médicale, comptes-rendus opératoires et d’examen, expertises, et le complet dossier médical prévu à l’article R.1112-2 du code de la santé publique,

* les défendeurs aussitôt que possible et au plus tard 8 jours avant la première réunion, les documents, renseignements, réclamations indispensables au bon déroulement des opérations, à l’exclusion de documents médicaux protégés par le secret professionnel et relatifs à M. [U] [E] sauf à établir leur origine et l’accord du demandeur sur leur divulgation,

– dit que l’expert ne communiquera directement aux parties les documents médicaux ainsi obtenus directement de tiers concemant M. [U] [E] qu’avec son accord ; qu’à défaut d’accord, ces éléments seront portés à la connaissance des parties par l’intermédiaire du médecin qu’elles auront désigné à cet effet,

– dit qu’à défaut d’obtenir la remise des pièces qui lui sont nécessaires l’expert pourra être autorisé par le juge chargé du contrôle des expertises à déposer son rapport en l’état ; que toutefois il pourra se faire communiquer directement, avec l’accord de M. [U] [E] ou de ses ayants droit par tous tiers : médecins, personnels paramédicaux, établissements hospitaliers et de soins, caisses de sécurité sociale, toutes pièces médicales qui ne lui auraient pas été transmises par les parties et dont la production lui paraîtra nécessaire,

– dit que l’expert s’assurera, à chaque réunion d’expertise, de la communication aux parties des pièces qui lui sont remises, dans un délai permettant leur étude, conformément au principe de la contradiction ; que les documents d’imagerie médicale pertinents seront analysés de façon contradictoire lors des réunions d’expertise ; que les pièces seront numérotées en continu et accompagnées d’un bordereau récapitulatif,

– dit que l’expert devra convoquer toutes les parties par lettre recommandée avec accusé de réception et leur avocat par lettre simple, les avisant de la faculté qu’elles ont de se faire assister par le médecin-conseil de leur choix,

– dit que l’expert procédera à l’examen clinique, en assurant la protection de l’intimité de la vie privée de la personne examinée et le secret médical pour des constatations étrangères à l’expertise ; qu’à l’issue de cet examen, en application du principe du contradictoire il informera les parties et leurs conseils de façon circonstanciée de ses constatations et de leurs conséquences,

– dit que l’expert pourra recueillir des informations orales, ou écrites, de toutes personnes susceptibles de l’éclairer,

– dit que l’expert devra :

. en concertation avec les parties, définir un calendrier prévisionnel de ses opérations à l’issue de la première réunion d’expertise, l’actualiser ensuite dans le meilleur délai,

* en fixant aux parties un délai pour procéder aux interventions forcées,

* en les informant de la date à laquelle il prévoit de leur adresser son document de synthèse ou son projet de rapport,

. adresser dans le même temps le montant prévisible de sa rémunération qu’il actualisera s’il y a lieu, procédant parallèlement aux demandes de provisions complémentaires,

. adresser aux parties un document de synthèse, sauf exception (par exemple : réunion de synthèse, communication d’un projet de rapport) dont il s’expliquera dans son rapport, et arrêter le calendrier de la phase conclusive de ses opérations :

* fixant, sauf circonstances particulières, la date ultime de dépôt des dernières observations des parties sur le document de synthèse, lesquelles disposeront d’un délai de 4 à 5 semaines à compter de la transmission du rapport,

* rappelant aux parties, au visa de l’article 276 alinéa 2 du code de procédure civile, qu’il n’est pas tenu de prendre en compte les observations transmises au-delà du terme qu’il fixe,

– dit que l’expert répondra de manière précise et circonstanciée à ces dernières observations ou réclamations qui devront être annexées au rapport définitif dans lequel devront figurer :

. la liste exhaustive des pièces consultées,

. le nom des personnes convoquées aux opérations d’expertise en précisant pour chacune d’elle la date d’envoi de la convocation la concernant et la forme de cette convocation,

. le nom des personnes présentes à chacune des réunions d’expertise,

. la date de chacune des réunions tenues,

. les déclarations des tiers entendus par lui, en mentionnant leur identité complète, leur qualité et leurs liens éventuels avec les parties,

. le cas échéant, l’identité du technicien dont il s’est adjoint le concours, ainsi que le document qu’il aura établi de ses constatations et avis (lequel devra également être joint à la note de synthèse ou au projet de rapport),

– dit que l’expert exécutera sa mission conformément aux dispositions de l’article 263 du code de procédure civile,

– dit que M. [U] [E], sauf s’il bénéficie de l’aide juridictionnelle, devra consigner la somme de 1 800 euros, à titre de provision à valoir sur la rémunération de l’expert, au greffe de ce tribunal dans le délai impératif de deux mois à compter de la notification de la présente décision, à peine de caducité de la désignation de l’expert,

– dit que l’expert, en concertation avec les parties, définira un calendrier prévisionnel de ses opérations à l’issue de la première réunion d’expertise et qu’il actualisera le calendrier en tant que de besoin, notamment en fixant un délai aux parties pour procéder aux extensions de mission nécessaires, aux interventions forcées,

– dit que dans les trois mois de sa saisine, l’expert indiquera aux parties et au juge chargé du contrôle des expertises le montant prévisible de sa rémunération définitive, notamment au regard de l’intérêt du litige, afin que soit éventuellement fixée une provision complémentaire dans les conditions de l’article 280 du code de procédure civile,

– dit que préalablement au dépôt de son rapport, l’expert adressera aux parties, le cas échéant par voie électronique uniquement, un pré-rapport, répondant à tous les chefs de la mission et destiné à provoquer leurs observations ; qu’il devra fixer aux parties un délai d’au moins quatre semaines pour le dépôt de leurs dires éventuels, leur rappellera qu’il n’est pas tenu de répondre aux observations transmises après cette date limite et précisera la date de dépôt de son rapport,

– dit que l’expert devra déposer son rapport au greffe de la juridiction, accompagné des pièces jointes (qui pourront être transmises sur un support numérique), dans le délai de 8 mois à compter de la date de réception de l’avis de consignation de la provision, sauf prorogation de ce délai dûment sollicité en temps utile de manière motivée auprès du juge chargé du contrôle des expertises,

– rappelé que l’expert joindra au dépôt du rapport d’expertise sa demande de rémunération et que les parties disposeront alors de 15 jours pour formuler auprès du juge du contrôle des expertises leurs observations sur cette demande,

– rappelé que l’expert pourra recueillir des informations orales, ou écrites, de toutes personnes susceptibles de l’éclairer,

– rappelé qu’en vertu des dispositions de l’article 278 du code de procédure civile, l’expert peut prendre l’initiative de recueillir l’avis d’un technicien d’une spécialité distincte de la sienne, et dit que, dans une telle éventualité, il devra présenter au magistrat chargé du contrôle des expertises une demande de consignation complémentaire correspondant à la rémunération possible du sapiteur,

– dit que l’expert joindra au rapport d’expertise :

. la liste exhaustive des pièces consultées,

. le nom des personnes convoquées aux opérations d’expertise en précisant pour chacune d’elle la date d’envoi de la convocation la concernant et la forme de cette convocation,

. le nom des personnes présentes à chacune des réunions d’expertise,

. la date de chacune des réunions tenues,

. les déclarations des tiers entendus par lui, en mentionnant leur identité complète, leur qualité et leurs liens éventuels avec les parties,

. le cas échéant, l’identité du technicien dont il s’est adjoint le concours, ainsi que le document qu’il aura établi de ses constatations et avis – document qui devra également être joint à la note de synthèse ou au projet de rapport,

– désigné le juge chargé du contrôle des expertises de ce tribunal à effet de suivre l’exécution de cette mesure d’instruction,

– rappelé qu’en application de l’article 275 du code de procédure civile, les parties doivent remettre sans délai à l’expert tous les documents que celui-ci estime nécessaires à l’accomplissement de sa mission ; qu’à défaut, la production sous astreinte de ces documents peut être ordonnée par le juge,

– rappelé qu’en application de l’article 273 du code de procédure civile, les experts doivent informer le juge de l’avancement de leurs opérations et diligences,

– dit qu’en cas de difficultés, l’expert ou les représentants des parties en référeront immédiatement au juge chargé du service du contrôle des expertises au besoin à l’adresse suivante : [Courriel 9],

– dit que si les parties viennent à se concilier, l’expert, conformément à l’article 281 du code de procédure civile, constatera que sa mission est devenue sans objet et en fera rapport au juge chargé du contrôle des expertises,

– condamné M. [U] [E] aux entiers dépens,

– dit n’y avoir lieu à condamnation au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Par déclaration du 11 juillet 2024, la société Mma Iard Assurances Mutuelles a formé un appel contre cette ordonnance uniquement à l’encontre de M. [E] et de la Cpam de [Localité 13] [Localité 11] [Localité 10] Seine-Maritime.

Un calendrier de procédure a été notifié aux parties le 2 septembre 2024 en application des anciens articles 905 et suivants du code de procédure civile.

EXPOS » DES PR »TENTIONS ET DES MOYENS DES PARTIES

Par conclusions notifiées le 17 janvier 2025, la société Mma Iard Assurances Mutuelles demande de voir en application des articles 145 et 146 du code de procédure civile :

– infirmer l’ordonnance rendue par le juge des référés du tribunal judiciaire de Rouen le 11 juin 2024 en ce qu’elle a :

. ordonné une mission d’expertise confiée au Dr [V] [H] expert inscrit sur la liste de la cour d’appel de Rouen,

. dit que l’expert aura pour mission, après s’être fait communiquer, par le demandeur ou par tout tiers détenteur, le dossier médical complet de M. [U] [E], avec son accord ou celui de ses représentants légaux ou de ses ayants droit, et notamment le dossier défini par l’article R.1112-2 du code de la santé publique, et les pièces médicales nécessaires à l’expertise, de :

1. déterminer l’état de M. [U] [E] avant l’accident (anomalies, maladies, séquelles d’accidents antérieurs),

2. fournir le maximum de renseignements sur l’identité de M. [U] [E], ses conditions d’activités professionnelles, son niveau scolaire s’il s’agit d’un enfant ou d’un étudiant, son statut exact et/ou sa formation s’il s’agit d’un demandeur d’emploi,

3. relater les constatations médicales faites après l’accident, ainsi que l’ensemble des interventions et soins y compris la rééducation ; décrire en détail les lésions initiales, les modalités du traitement, en précisant autant que possible les durées exactes d’hospitalisation et de rééducation et, pour chaque période d’hospitalisation ou de rééducation, la nature et le nom de l’établissement, le ou les services concernés et la nature des soins ; indiquer la nature de tous les soins et traitements prescrits imputables à l’accident et, si possible, la date de la fin de ceux-ci,

4. recueillir les doléances de M. [U] [E] en l’interrogeant sur les conditions d’apparition, l’importance des douleurs et de la gêne fonctionnelle et leurs conséquences,

5. procéder à un examen clinique détaillé (y compris taille et poids) en fonction des lésions initiales et des doléances exprimées par M. [U] [E], en assurant la protection de son intimité, et informer ensuite contradictoirement les parties et leurs conseils de façon circonstanciée de ses constatations et de leurs conséquences,

6. déterminer, compte tenu de l’état du blessé, ainsi que des lésions initiales et de leur évolution, la, ou les, période pendant laquelle celui-ci a été, du fait de son déficit fonctionnel temporaire, dans l’incapacité d’une part d’exercer totalement ou partiellement son activité professionnelle, d’autre part de poursuivre ses activités personnelles habituelles ; en cas d’incapacité partielle préciser le taux et la durée,

7. proposer la date de consolidation des lésions ; si la consolidation n’est pas acquise, indiquer le délai à l’issue duquel un nouvel examen devra être réalisé, évaluer les seuls préjudices qui peuvent l’être en l’état,

8. dire si chacune des anomalies constatées est la conséquence de l’accident ou d’un état ou d’un accident antérieur ou postérieur ; dans l’hypothèse d’un état antérieur, préciser si cet état :

¿ était révélé avant l’accident,

¿ a été aggravé ou a été révélé par lui, ou si celui-ci se serait de toute façon manifesté spontanément dans l’avenir,

¿ s’il entraînait un déficit fonctionnel avant l’accident, dans l’affirmative, estimer le taux d’incapacité alors existant,

¿ si en l’absence de l’accident, il aurait entraîné un déficit fonctionnel, dans l’affirmative, dire dans quel délai et à concurrence de quel taux,

9. analyser dans une discussion précise et synthétique l’imputabilité entre l’accident, les lésions initiales et les séquelles invoquées en se prononçant sur :

¿ la réalité des lésions initiales,

¿ la réalité de l’état séquellaire en décrivant les actes, gestes et mouvements rendus difficiles ou impossibles en raison de l’accident,

¿ l’imputabilité directe et certaine des séquelles aux lésions initiales, et en précisant l’incidence éventuelle d’un état antérieur,

10. déterminer la durée du déficit fonctionnel temporaire, période pendant laquelle, pour des raisons médicales en relation certaine et directe avec l’accident, M. [U] [E] a dû interrompre totalement ses activités professionnelles ou ses activités habituelles ; si l’incapacité fonctionnelle n’a été que partielle, en préciser le taux, préciser la durée des arrêts de travail au regard des organismes sociaux ; si cette durée est supérieure à l’incapacité temporaire retenue, dire si ces arrêts sont liés au fait dommageable,

11. chiffrer, par référence au ‘Barème indicatif des déficits fonctionnels séquellaires en droit commun’ le taux éventuel de déficit fonctionnel permanent (état antérieur inclus) imputable à l’accident, résultant de l’atteinte permanente d’une ou plusieurs fonctions persistant au moment de la consolidation, le taux de déficit fonctionnel devant prendre en compte, non seulement les atteintes aux fonctions physiologiques de M. [U] [E] mais aussi les douleurs physiques et morales permanentes ressenties, la perte de qualité de vie et les troubles dans les conditions d’existence au quotidien après consolidation ; dans l’hypothèse d’un état antérieur, préciser en quoi l’accident a eu une incidence sur celui-ci et décrire les conséquences de cette situation,

12. se prononcer sur la nécessité pour M. [U] [E] d’être assisté par une tierce personne avant et/ou après la consolidation (cette assistance ne devant pas être réduite en cas d’assistance familiale) ; dans l’affirmative, préciser si cette tierce personne a dû et/ou doit ou non être spécialisée, ses attributions exactes, ainsi que les durées respectives d’intervention de l’assistant spécialisé et de l’assistant non spécialisé ; donner à cet égard toutes précisions utiles,

13. donner un avis détaillé sur la difficulté ou l’impossibilité, temporaire ou définitive, pour M. [U] [E] de :

a) poursuivre l’exercice de sa scolarité ou de sa profession,

b) opérer une reconversion,

c) continuer à s’adonner aux sports et activités de loisir qu’il déclare avoir pratiqués,

Si M. [U] [E] allègue une répercussion dans l’exercice de ses activités professionnelles, recueillir ses doléances, les analyser, les confronter avec les séquelles retenues, en précisant les gestes professionnels rendus plus difficiles ou impossibles ; dire si un changement de poste ou d’emploi apparaît lié aux séquelles ;

Si M. [U] [E] allègue l’impossibilité de se livrer à des activités spécifiques de sport et de loisir, donner un avis médical sur cette impossibilité et son caractère définitif, sans prendre position sur l’existence ou non d’un préjudice afférent à cette allégation,

14. donner un avis sur l’importance des souffrances (physiques et/ou morales),

15. donner un avis sur les atteintes esthétiques avant et/ou après la consolidation, en les distinguant ; les évaluer selon l’échelle habituelle de sept degrés, indépendamment de l’éventuelle atteinte fonctionnelle prise en compte au titre du déficit,

16. dire s’il existe un préjudice sexuel ; le décrire en précisant s’il recouvre l’un ou plusieurs des trois aspects pouvant être altérés séparément ou cumulativement, partiellement ou totalement : la morphologie, l’acte sexuel (libido, impuissance ou frigidité) et la fertilité (fonction de reproduction),

17. préciser :

¿ la nécessité de l’intervention d’un personnel spécialisé : médecins, kinésithérapeutes, infirmiers (nombre et durée moyenne de leurs interventions),

¿ la nature et le coût des soins susceptibles de rester à la charge de M. [U] [E] en moyenne annuelle,

¿ les adaptations des lieux de vie de M. [U] [E] à son nouvel état,

¿ le matériel susceptible de lui permettre de s’adapter à son nouveau mode de vie ou de l’améliorer ainsi, s’il y a lieu, que la fréquence de son renouvellement,

¿ si des appareillages, des fournitures complémentaires et si des soins postérieurs à la consolidation sont à prévoir ; préciser la périodicité du renouvellement des appareils, des fournitures et des soins,

18. dire si M. [U] [E] est en mesure de conduire et dans cette hypothèse si son véhicule doit comporter des aménagements ; les décrire,

19. dire s’il y a lieu de placer M. [U] [E] en milieu spécialisé et dans quelles conditions ; donner le cas échéant un avis sur l’aptitude à mener un projet de vie autonome,

20. établir un récapitulatif de l’évaluation de l’ensemble des postes énumérés dans la mission,

. enjoint aux parties de remettre à l’expert :

* le demandeur, immédiatement toutes pièces médicales ou para-médicales utiles à l’accomplissement de la mission, en particulier les certificats médicaux, certificats de consolidation, documents d’imagerie médicale, comptes-rendus opératoires et d’examen, expertises, et le complet dossier médical prévu à l’article R.1112-2 du code de la santé publique,

* les défendeurs aussitôt que possible et au plus tard 8 jours avant la première réunion, les documents, renseignements, réclamations indispensables au bon déroulement des opérations, à l’exclusion de documents médicaux protégés par le secret professionnel et relatifs à M. [U] [E] sauf à établir leur origine et l’accord du demandeur sur leur divulgation,

. dit que l’expert ne communiquera directement aux parties les documents médicaux ainsi obtenus directement de tiers concernant M. [U] [E] qu’avec son accord ; qu’à défaut d’accord, ces éléments seront portés à la connaissance des parties par l’intermédiaire du médecin qu’elles auront désigné à cet effet,

. dit qu’à défaut d’obtenir la remise des pièces qui lui sont nécessaires l’expert pourra être autorisé par le juge chargé du contrôle des expertises à déposer son rapport en 1’état ; que toutefois il pourra se faire communiquer directement, avec l’accord de M. [U] [E] ou de ses ayants droit par tous tiers : médecins, personnels paramédicaux, établissements hospitaliers et de soins, caisses de sécurité sociale, toutes pièces médicales qui ne lui auraient pas été transmises par les parties et dont la production lui paraîtra nécessaire,

. dit que l’expert s’assurera, à chaque réunion d’expertise, de la communication aux parties des pièces qui lui sont remises, dans un délai permettant leur étude, conformément au principe de la contradiction ; que les documents d’imagerie médicale pertinents seront analysés de façon contradictoire lors des réunions d’expertise ; que les pièces seront numérotées en continu et accompagnées d’un bordereau récapitulatif,

. dit que l’expert devra convoquer toutes les parties par lettre recommandée avec accusé de réception et leur avocat par lettre simple, les avisant de la faculté qu’elles ont de se faire assister par le médecin-conseil de leur choix,

. dit que l’expert procédera à l’examen clinique, en assurant la protection de l’intimité de la vie privée de la personne examinée et le secret médical pour des constatations étrangères à l’expertise ; qu’à l’issue de cet examen, en application du principe du contradictoire il informera les parties et leurs conseils de façon circonstanciée de ses constatations et de leurs conséquences,

. dit que l’expert pourra recueillir des informat


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