Délais de procédure pénale et droits fondamentaux – Questions / Réponses juridiques

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Délais de procédure pénale et droits fondamentaux – Questions / Réponses juridiques

La question prioritaire de constitutionnalité concerne l’article 695-31 du code de procédure pénale, qui ne prévoit pas de sanction en cas de non-respect du délai de 20 jours pour la comparution d’une personne visée par un mandat d’arrêt européen. Bien que cette question soulève des préoccupations sur les droits garantis par la Constitution, notamment le droit à la sûreté, les articles connexes imposent des délais stricts pour garantir une procédure rapide. La Cour a conclu que, malgré l’absence de sanction, les autres dispositions assurent un contrôle adéquat sur la durée de détention, rendant la question non recevable.. Consulter la source documentaire.

La conformité de l’article 695-31 du code de procédure pénale avec les droits et libertés garantis par la Constitution

L’article 695-31 du code de procédure pénale stipule que :

« La chambre de l’instruction statue sur la remise de la personne visée par un mandat d’arrêt européen dans un délai de vingt jours à compter de sa comparution. »

La question posée concerne l’absence de sanction en cas de non-respect de ce délai.

Il est essentiel de noter que la Constitution, à travers l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, garantit le droit à la sûreté.

Cet article précise que :

« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. »

Ainsi, la question de savoir si l’absence de sanction pour le non-respect du délai de 20 jours porte atteinte à ce droit est centrale.

De plus, les articles 2, 4 et 7 de la même Déclaration protègent la liberté d’aller et venir, tandis que l’article 66 de la Constitution confie à l’autorité judiciaire la protection de la liberté individuelle.

Il est donc crucial d’examiner si les dispositions du code de procédure pénale garantissent effectivement ces droits fondamentaux.

Les délais fixés par le code de procédure pénale et leur impact sur la procédure

Les articles 695-29, 695-31 et 695-33 du code de procédure pénale établissent des délais stricts pour la procédure de comparution devant la chambre de l’instruction.

Ces articles prévoient que :

« La chambre de l’instruction doit statuer dans un délai de vingt jours sur la remise de la personne visée par un mandat d’arrêt européen. »

Cela signifie que la procédure est encadrée par des délais qui visent à garantir une réponse rapide et efficace aux demandes d’extradition.

En cas de contestation, l’article 574-2 précise que :

« Lorsque la personne recherchée ne consent pas à sa remise et se pourvoit en cassation, la Cour de cassation doit statuer dans un délai de quarante jours. »

Cela assure que même en cas de recours, la procédure ne s’éternise pas indéfiniment.

Les mesures de remise et la protection des droits de la personne recherchée

L’article 695-37 du code de procédure pénale impose au procureur général de prendre les mesures nécessaires pour que la personne recherchée soit remise à l’autorité judiciaire de l’État d’émission dans un délai de dix jours suivant la décision définitive de la chambre de l’instruction.

Cette disposition vise à garantir que la détention de la personne recherchée ne dépasse pas un délai raisonnable.

Il est également important de noter que la personne recherchée peut demander sa mise en liberté à tout moment de la procédure.

De plus, elle est libérée d’office si elle est toujours en détention à l’expiration du délai prévu par l’article 695-37.

Ces mesures garantissent que les droits de la personne sont respectés tout au long de la procédure.

Conclusion sur la question prioritaire de constitutionnalité

En conclusion, bien que l’article 695-31 ne prévoie pas de sanction en cas de non-respect du délai de vingt jours, les autres dispositions du code de procédure pénale garantissent que la mesure de sûreté imposée à la personne recherchée ne puisse excéder un délai raisonnable.

Ainsi, la Cour de cassation a jugé qu’il n’y avait pas lieu de renvoyer la question prioritaire de constitutionnalité au Conseil constitutionnel.

Cette décision souligne l’importance des délais fixés par la loi et des protections offertes aux personnes recherchées dans le cadre de l’exécution des mandats d’arrêt européens.


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