Cour d’appel d’Orléans, 1 avril 2025, RG n° 25/01055
Cour d’appel d’Orléans, 1 avril 2025, RG n° 25/01055

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel d’Orléans

Thématique : Prolongation de la rétention administrative en raison de l’impossibilité d’exécuter une décision d’éloignement.

Résumé

Dans cette affaire, un étranger, né en Tunisie, se trouve en rétention administrative dans un centre de rétention. Il est représenté par un avocat lors d’une audience publique tenue par visioconférence. Le préfet du Finistère, en tant qu’intimé, ne se présente pas à l’audience. L’audience a lieu conformément aux dispositions du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA).

Le tribunal judiciaire d’Orléans a précédemment ordonné, par une ordonnance rendue le 29 mars 2025, la prolongation de la rétention de l’étranger pour une durée maximale de trente jours. L’étranger a interjeté appel de cette ordonnance le 31 mars 2025. Lors de l’audience, l’avocat de l’étranger plaide en faveur de son client, tandis que ce dernier présente ses observations.

Le tribunal examine les conditions de prolongation de la rétention administrative, stipulées par le CESEDA. Il est précisé que la prolongation peut être accordée en cas d’urgence, de menace pour l’ordre public, ou d’impossibilité d’exécuter la décision d’éloignement. Dans ce cas, la décision d’éloignement n’a pas pu être mise en œuvre en raison du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat.

Le tribunal déclare recevable l’appel de l’étranger et confirme l’ordonnance du tribunal judiciaire d’Orléans, prolongeant ainsi la rétention administrative pour une durée de trente jours. Les dépens sont laissés à la charge du Trésor. L’ordonnance est signée par le juge et le greffier, et des notifications sont effectuées aux parties concernées. Le pourvoi en cassation est ouvert à l’étranger, à l’autorité administrative et au ministère public, avec un délai de deux mois pour le former.

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE

AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

COUR D’APPEL D’ORLÉANS

Rétention Administrative

des Ressortissants Étrangers

ORDONNANCE du 1er AVRIL 2025

Minute N° 306/2025

N° RG 25/01055 – N° Portalis DBVN-V-B7J-HGDB

(1 pages)

Décision déférée : ordonnance du tribunal judiciaire d’Orléans en date du 29 mars 2025 à 14h22

Nous, Cécile DUGENET, juge placée auprès de la première présidente de la cour d’appel d’Orléans, déléguée à la cour d’appel d’Orléans pour y exercer les fonctions de conseillère affectée à la chambre des urgences par ordonnance n° 439/2024 de Madame la première présidente de la cour d’appel d’Orléans en date du 18 décembre 2024, agissant par délégation de la première présidente de cette cour, assistée de Hermine BILDSTEIN, greffier, aux débats et au prononcé de l’ordonnance,

APPELANT :

M. [H] [Y]

né le 9 décembre 2003 à [Localité 1] (Tunisie), de nationalité tunisienne,

actuellement en rétention administrative au centre de rétention administrative d'[Localité 2] dans des locaux ne dépendant pas de l’administration pénitentiaire,

comparant par visioconférence, assisté de Me Anne BURGEVIN, avocat au barreau d’Orléans,

n’ayant pas sollicité l’assistance d’un interprète ;

INTIMÉ :

M. le préfet du Finistère

non comparant, non représenté ;

MINISTÈRE PUBLIC : avisé de la date et de l’heure de l’audience ;

À notre audience publique tenue en visioconférence au Palais de Justice d’Orléans le 1er avril 2025 à 10h00, conformément à l’article L. 743-7 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), aucune salle d’audience attribuée au ministère de la justice spécialement aménagée à proximité immédiate du lieu de rétention n’étant disponible pour l’audience de ce jour ;

Statuant en application des articles L. 743-21 à L. 743-23 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), et des articles R. 743-10 à R. 743-20 du même code ;

Vu l’ordonnance rendue le 29 mars 2025 à 14h22 par le tribunal judiciaire d’Orléans ordonnant la prolongation du maintien de M. [H] [Y] dans les locaux non pénitentiaires pour un délai maximum de trente jours ;

Vu l’appel de ladite ordonnance interjeté le 31 mars 2025 à 13h01 par M. [H] [Y] ;

Après avoir entendu Me Anne BURGEVIN, en sa plaidoirie, et M. [H] [Y], en ses observations, ayant eu la parole en dernier ;

AVONS RENDU ce jour l’ordonnance publique et réputée contradictoire suivante :

Aux termes de l’article L. 742-4 du Code de l’entrée du séjour et du droit d’asile (CESEDA), « Le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut, dans les mêmes conditions qu’à l’article L. 742-1, être à nouveau saisi aux fins de prolongation du maintien en rétention au-delà de trente jours, dans les cas suivants :

1° En cas d’urgence absolue ou de menace pour l’ordre public ;

2° Lorsque l’impossibilité d’exécuter la décision d’éloignement résulte de la perte ou de la destruction des documents de voyage de l’intéressé, de la dissimulation par celui-ci de son identité ou de l’obstruction volontaire faite à son éloignement ;

3° Lorsque la décision d’éloignement n’a pu être exécutée en raison :

a) du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l’intéressé ou lorsque la délivrance des documents de voyage est intervenue trop tardivement pour procéder à l’exécution de la décision d’éloignement

b) de l’absence de moyens de transport.

L’étranger peut être maintenu à disposition de la justice dans les conditions prévues à l’article L. 742-2.

Si le juge ordonne la prolongation de la rétention, celle-ci court à compter de l’expiration de la précédente période de rétention et pour une nouvelle période d’une durée maximale de trente jours. La durée maximale de la rétention n’excède alors pas soixante jours ».

Selon l’article L. 741-3 du CESEDA : « Un étranger ne peut être placé ou maintenu en rétention que pour le temps strictement nécessaire à son départ. L’administration exerce toute diligence à cet effet ».

PAR CES MOTIFS,

DÉCLARONS recevable l’appel de M. [H] [Y] ;

CONFIRMONS l’ordonnance du tribunal judiciaire d’Orléans du 29 mars 2025 ayant ordonné la prolongation de la rétention administrative de l’intéressé pour une durée de trente jours ;

LAISSONS les dépens à la charge du Trésor ;

ORDONNONS la remise immédiate d’une expédition de la présente ordonnance à M. le préfet du Finistère, à M. [H] [Y] et son conseil, et à M. le procureur général près la cour d’appel d’Orléans ;

Et la présente ordonnance a été signée par Cécile DUGENET, juge placée, et Hermine BILDSTEIN, greffier présent lors du prononcé.

Fait à Orléans le UN AVRIL DEUX MILLE VINGT CINQ, à 14 heures 31

LE GREFFIER, LE PRÉSIDENT,

Hermine BILDSTEIN Cécile DUGENET

Pour information : l’ordonnance n’est pas susceptible d’opposition.

Le pourvoi en cassation est ouvert à l’étranger, à l’autorité administrative qui a prononcé le maintien la rétention et au ministère public. Le délai de pourvoi en cassation est de deux mois à compter de la notification. Le pourvoi est formé par déclaration écrite remise au secrétariat greffe de la Cour de cassation par l’avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation constitué par le demandeur.

NOTIFICATIONS, le 1er avril 2025 :

M. le préfet du Finistère, par courriel

M. [H] [Y] , copie remise par transmission au greffe du CRA

Me Anne BURGEVIN, avocat au barreau d’Orléans, par PLEX

M. le procureur général près la cour d’appel d’Orléans, par courriel

 


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