Cour administrative d’appel de Paris, 18 mai 2006
Cour administrative d’appel de Paris, 18 mai 2006

Type de juridiction : Cour administrative d’appel

Juridiction : CAA de Paris

Résumé

Le directeur du Centre national de la cinématographie avait initialement qualifié l’émission « Popstars » d’œuvre audiovisuelle documentaire, lui permettant de bénéficier d’aides à la production. Cependant, le Tribunal administratif de Paris a annulé cette décision, estimant que « Popstars » n’était pas un documentaire de création. En appel, la Cour administrative d’appel de Paris a reconnu que l’émission, bien qu’inspirée d’une série australienne, contenait une part de création originale, lui conférant le caractère d’une œuvre audiovisuelle. Ainsi, la société Adventure Line Productions ne pouvait prétendre à une aide complémentaire au réinvestissement.

Le directeur du Centre national de la cinématographie avait qualifiant l’émission « Popstars» d’oeuvre audiovisuelle documentaire et lui avait accordé l’autorisation préalable lui permettant de bénéficier des aides à la production (1). Par jugement du 11 mars 2004, le Tribunal administratif de Paris avait annulé cette décision en considérant que « Popstar » n’était pas un documentaire de création.
La société Adventure Line Productions a fait appel de ce jugement.
La Cour administrative d’appel de Paris a jugé que l’ensemble de l’émission, bien que tiré d’une série australienne dont les droits d’adaptation ont été acquis par la société Adventure Line Productions, comportait une part de création originale dans le scénario, la mise en scène et la montage qui lui confèraient le caractère d’une oeuvre audiovisuelle.
L’émission emprunte des éléments au genre des jeux télévisés, des concours, et du documentaire (naissance dans des conditions particulières, d’un groupe musical). La part de ces genres est variable suivant les épisodes mais la part documentaire ne peut être considérée comme l’inspiration et la caractérisation principales de l’émission, qui appartient à un genre nouveau.
La société Adventure Line Productions ne pouvait donc prétendre à bénéficier d’une aide complémentaire au réinvestissement.
A noter que le Conseil d’Etat avait qualifié l’émission Popstar d’oeuvre audiovisuelle (2)

(1) Dans sa rédaction de l’époque, le décret n° 95-110 du 2 février 1995 ouvrait les aides dites de « réinvestissement » complémentaires aux entreprises de production d’oeuvres audiovisuelles appartenant à l’un des genres suivants : fiction, à l’exclusion des sketches, animation, documentaire de création et recréation de spectacles vivants.
(2) Décision n°1141 : doivent être regardées comme des oeuvres audiovisuelles les émissions dont l’objet principal ne relève pas de l’un ou plusieurs des genres suivants : oeuvres cinématographiques de longue durée ; journaux et émissions d’information ; variétés ; jeux ; émissions autres que de fiction majoritairement réalisées en plateau ; retransmissions sportives ; messages publicitaires ; télé-achat ; auto promotion ; services de télétexte. Cela, même si ces oeuvres peuvent comporter, à titre accessoire, des éléments empruntant à l’un ou plusieurs de ces genres.

Mots clés : Oeuvre audiovisuelle,popstar,popstars,jeux télévisés,émission,qualification,aides à la production,aides,Adventure Line,documentaire

Thème : Oeuvre audiovisuelle

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  Cour administrative d’appel de Paris | Date. : 18 mai 2006 | Pays : France

Questions / Réponses juridiques

Quelle a été la décision du Tribunal administratif de Paris concernant l’émission « Popstars » ?

Le Tribunal administratif de Paris a rendu un jugement le 11 mars 2004, annulant la décision du directeur du Centre national de la cinématographie qui avait qualifié l’émission « Popstars » d’œuvre audiovisuelle documentaire.

Le tribunal a considéré que « Popstars » ne pouvait pas être classé comme un documentaire de création. Cette décision a été motivée par l’absence d’éléments suffisants pour justifier cette qualification, ce qui a conduit à un appel de la part de la société Adventure Line Productions.

Quelles sont les caractéristiques de l’émission « Popstars » selon la Cour administrative d’appel de Paris ?

La Cour administrative d’appel de Paris a jugé que l’émission « Popstars », bien qu’inspirée d’une série australienne, contenait une part de création originale.

Cette création se manifestait dans le scénario, la mise en scène et le montage, ce qui lui conférait le caractère d’une œuvre audiovisuelle. L’émission intègre des éléments de divers genres, notamment les jeux télévisés, les concours et le documentaire, mais la part documentaire n’est pas prédominante.

Pourquoi la société Adventure Line Productions n’a-t-elle pas pu bénéficier d’une aide complémentaire au réinvestissement ?

La société Adventure Line Productions n’a pas pu prétendre à une aide complémentaire au réinvestissement car la Cour a déterminé que « Popstars » ne relevait pas des genres éligibles pour ces aides.

Le décret n° 95-110 du 2 février 1995 stipule que seules les œuvres audiovisuelles appartenant à des genres spécifiques, tels que la fiction, le documentaire de création, et l’animation, peuvent bénéficier de ces aides.

Comment le Conseil d’Etat a-t-il qualifié l’émission « Popstars » ?

Le Conseil d’Etat a qualifié l’émission « Popstars » d’œuvre audiovisuelle, en se basant sur des critères qui ne se limitaient pas à la classification traditionnelle des genres.

Dans sa décision n°1141, il a précisé que les émissions dont l’objet principal ne relève pas des genres tels que les œuvres cinématographiques de longue durée, les journaux d’information, ou les jeux, doivent être considérées comme des œuvres audiovisuelles.

Quels éléments sont pris en compte pour qualifier une œuvre audiovisuelle selon le décret de 1995 ?

Le décret n° 95-110 du 2 février 1995 stipule que les aides de réinvestissement sont réservées aux œuvres audiovisuelles appartenant à des genres spécifiques.

Ces genres incluent la fiction, l’animation, et le documentaire de création. Les œuvres qui ne relèvent pas de ces catégories, même si elles peuvent comporter des éléments accessoires de ces genres, ne peuvent pas bénéficier de ces aides.

Quel est le contexte juridique de cette affaire ?

Cette affaire s’inscrit dans un cadre juridique où la qualification des œuvres audiovisuelles est essentielle pour déterminer l’éligibilité aux aides à la production.

La jurisprudence de la Cour administrative d’appel de Paris et les décisions du Conseil d’Etat jouent un rôle déterminant dans l’interprétation des lois et des décrets en matière de production audiovisuelle en France.

 


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