Clause pénale et responsabilité dans une promesse de vente : Questions / Réponses juridiques.

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Clause pénale et responsabilité dans une promesse de vente : Questions / Réponses juridiques.

Le 27 janvier 2022, la SCI Le Jardin de [Localité 12] a signé une promesse de vente avec Mme [J], M. [L] et Mme [P] pour un bien immobilier à [Adresse 2], au prix de 1 560 000 euros. La vente, prévue pour le 9 avril 2022, incluait une clause pénale de 156 000 euros en cas de non-réalisation. En mars 2023, la SCI a assigné les acquéreurs pour obtenir le paiement de cette clause, tandis que ceux-ci ont réclamé une garantie à la société HP immobilier. Le tribunal a finalement réduit la clause pénale à 30 000 euros.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les conséquences juridiques de la non-réalisation des conditions suspensives dans une promesse synallagmatique de vente ?

La non-réalisation des conditions suspensives dans une promesse synallagmatique de vente entraîne des conséquences juridiques précises, notamment en ce qui concerne l’exécution des obligations contractuelles.

Selon l’article 1103 du Code civil, « les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits ». Cela signifie que les parties sont tenues de respecter les engagements pris dans le contrat, sauf si une condition suspensive n’est pas réalisée.

En vertu de l’article 1217 du même code, la partie envers laquelle l’engagement n’a pas été exécuté peut refuser d’exécuter ou suspendre l’exécution de sa propre obligation, poursuivre l’exécution forcée en nature, obtenir une réduction du prix, provoquer la résolution du contrat, et/ou demander réparation des conséquences de l’inexécution.

Il est également important de noter que l’article 1231-5 précise que lorsque le contrat stipule qu’une partie paiera une certaine somme à titre de dommages et intérêts en cas de manquement, cette somme ne peut être augmentée ou diminuée par le juge, sauf si elle est manifestement excessive ou dérisoire.

Dans le cas présent, la SCI Le Jardin de [Localité 12] a fait valoir que les conditions suspensives avaient été levées, ce qui a conduit à la demande de paiement de la clause pénale. Les défendeurs, Mme [J], M. [L] et Mme [P], ont contesté cette position en invoquant la non-réalisation d’une condition suspensive.

Comment la clause pénale est-elle appliquée en cas de non-exécution d’une promesse de vente ?

La clause pénale est un mécanisme contractuel qui permet de prévoir une indemnité en cas de non-exécution d’une obligation. L’article 1231-5 du Code civil stipule que lorsque le contrat prévoit qu’une partie paiera une certaine somme à titre de dommages et intérêts, cette somme ne peut être modifiée par le juge, sauf si elle est manifestement excessive ou dérisoire.

Dans le cas présent, la clause pénale stipule que « la partie qui n’est pas en défaut percevra, à titre d’indemnisation forfaitaire de son préjudice, la somme de 156 000 € ». Cela signifie que si l’une des parties refuse de régulariser la vente, elle est redevable de cette somme, sauf à justifier d’une condition suspensive.

Le tribunal a constaté que la condition suspensive invoquée par les défendeurs n’était pas fondée, car les déclarations inexactes concernant la situation du bien n’avaient pas été prouvées. Par conséquent, la SCI Le Jardin de [Localité 12] était en droit de réclamer le paiement de la clause pénale.

Cependant, le tribunal a jugé que le montant de 156 000 € était manifestement excessif au regard des préjudices subis, qui se limitaient à une immobilisation du bien durant huit mois. Ainsi, la clause pénale a été réduite à 30 000 €.

Quelles sont les obligations de l’agent immobilier en matière de responsabilité ?

L’agent immobilier a des obligations spécifiques en matière de responsabilité, tant contractuelle que délictuelle. Selon la jurisprudence, l’agent immobilier doit vérifier que les éléments qui conditionnent la validité de l’opération immobilière sont conformes aux informations dont il dispose.

En cas de manquement à cette obligation, l’agent immobilier peut être tenu responsable des dommages subis par les parties. En l’espèce, l’agence HP immobilier a été jugée responsable pour ne pas avoir vérifié la conformité du bien vendu avec le permis de construire.

La responsabilité délictuelle de l’agent immobilier n’est pas effacée par les fautes du notaire qui a également participé à la réalisation du dommage. Cela signifie que même si le notaire a commis une erreur, l’agent immobilier peut toujours être tenu responsable pour son manquement à son devoir de conseil.

Dans cette affaire, le tribunal a conclu que l’agence HP immobilier devait garantir Mme [J], M. [L] et Mme [P] à hauteur de 99% de la condamnation prononcée contre eux, en raison de la perte de chance de renoncer à l’acquisition ou de modifier les conditions de la vente.

Comment sont déterminés les dépens et les frais irrépétibles dans une procédure judiciaire ?

Les dépens et les frais irrépétibles sont régis par le Code de procédure civile. Selon l’article 696, la partie perdante est condamnée aux dépens, sauf décision motivée du juge qui en mettrait une partie à la charge d’une autre partie.

Dans le cas présent, la société HP immobilier, ayant succombé à l’instance, a été condamnée à payer les dépens. Le tribunal a également décidé d’allouer des frais irrépétibles en vertu de l’article 700 du Code de procédure civile, qui permet au juge de condamner la partie perdante à payer une somme à l’autre partie pour couvrir les frais exposés et non compris dans les dépens.

Le tribunal a fixé cette somme à 2 500 euros pour la SCI Le Jardin de [Localité 12] et à 2 500 euros pour Mme [J], M. [L] et Mme [P], en tenant compte de la complexité de l’affaire et des frais réellement engagés.

Ces décisions visent à compenser les frais engagés par les parties dans le cadre de la procédure judiciaire, tout en respectant les principes d’équité et de justice.


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