Reproduction d’articles de journalistes : nécessité d’autorisation

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Reproduction d’articles de journalistes : nécessité d’autorisation

En application des articles conjugués L 761-9 al 2 du code du travail et L 131-3 Code de la propriété intellectuelle, le tribunal a jugé que la reproduction d’articles de journalistes sur Internet est soumise à leur autorisation et constitue une nouvelle publication. En effet, le journaliste limite la cession de son droit d’auteur à une première publication et la doctrine estime que la reproduction de l’oeuvre d’un journaliste professionnel dans un autre périodique est soumise à autorisation. Ces dispositions s’appliquent à la reproduction des articles sur internet, la communication par réseau présente une spécificité technologique, le produit n’est pas le même que celui du journal. Il s’agit d’un nouveau moyen de communication. De surcroît, les journalistes ne pouvaient céder ce droit d’exploiter sous une forme non prévisible aux termes de l’article L 131-6 du Code de la propriété intellectuelle à la date des contrats, à moins qu’ils n’aient stipulé de façon expresse une participation corrélative aux profits d’exploitations (tel n’est pas le cas d’espèce puisque la modalité de cette clause est précisément l’objet de négociations entre les journalistes et le journal). Une diffusion sur le réseau Internet est donc un mode de reproduction soumis à autorisation dans le respect des droits patrimoniaux des auteurs.

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Mots clés : cessions de droits d’auteur,cession,droits d’auteur,le figaro,journalistes,journaliste,dna

Thème : Cessions de droits d’auteur

A propos de cette jurisprudence : juridiction :  TGI de Strasbourg | 4 fevrier 1999 | Pays : France

Questions / Réponses juridiques

Quelle est la décision du tribunal concernant la reproduction d’articles de journalistes sur Internet ?

Le tribunal a jugé que la reproduction d’articles de journalistes sur Internet nécessite leur autorisation et est considérée comme une nouvelle publication. Cette décision repose sur les articles L 761-9 al 2 du code du travail et L 131-3 du Code de la propriété intellectuelle.

En effet, le droit d’auteur des journalistes est limité à la première publication de leur œuvre. La doctrine juridique soutient que toute reproduction dans un autre périodique, y compris sur Internet, doit être autorisée par l’auteur.

Cette spécificité est due à la nature technologique de la communication par réseau, qui diffère de celle du journal traditionnel. Ainsi, la diffusion en ligne est perçue comme un nouveau moyen de communication, nécessitant une autorisation préalable.

Quelles sont les implications pour les journalistes concernant la cession de leurs droits d’auteur ?

Les journalistes ne peuvent pas céder leur droit d’exploiter leurs œuvres sous une forme non prévisible, conformément à l’article L 131-6 du Code de la propriété intellectuelle. Cela signifie qu’à la date de la signature des contrats, ils doivent être conscients des modalités d’exploitation de leurs articles.

À moins qu’il n’y ait une stipulation expresse concernant une participation aux profits d’exploitation, les journalistes conservent leurs droits. Dans le cas présent, la clause de cession des droits était un sujet de négociation entre les journalistes et le journal, ce qui souligne l’importance de la clarté dans les contrats.

Ainsi, la diffusion sur Internet est un mode de reproduction qui doit respecter les droits patrimoniaux des auteurs, garantissant ainsi leur protection et leur rémunération équitable.

Quels sont les enjeux de cette jurisprudence pour la protection des droits d’auteur ?

Cette jurisprudence met en lumière les enjeux cruciaux de la protection des droits d’auteur à l’ère numérique. Elle souligne l’importance de l’autorisation préalable pour la reproduction d’œuvres, ce qui est essentiel pour garantir que les journalistes soient rémunérés pour leur travail.

La décision du tribunal de Strasbourg rappelle que la cession des droits d’auteur ne doit pas être prise à la légère. Les journalistes doivent être conscients de leurs droits et des implications de la diffusion de leurs articles sur Internet.

En protégeant les droits patrimoniaux des auteurs, cette jurisprudence contribue à la valorisation du travail journalistique et à la reconnaissance de l’importance de leur contribution à l’information publique. Cela incite également les éditeurs à respecter les droits des journalistes et à établir des contrats clairs et équitables.


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