Madame [Y] [C], opérateur référant à la SASU [6], a déclaré le 9 avril 2019 une « rupture de tendons de la coiffe des rotateurs » à la CPAM de Saône-et-Loire, accompagnée d’un certificat médical. La CPAM a informé la SASU de la demande de reconnaissance de maladie professionnelle, avec une décision prévue dans trois mois. Le 12 août 2019, la CPAM a reconnu la maladie de Madame [C] comme professionnelle, entraînant une contestation de la SASU. Le tribunal a finalement statué en faveur de la CPAM, déclarant la décision de prise en charge opposable à la SASU.. Consulter la source documentaire.
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Quel est le cadre juridique applicable aux maladies professionnelles et au respect du principe du contradictoire ?La reconnaissance des maladies professionnelles est régie par le Code de la sécurité sociale, notamment par les articles L461-1 et R461-9. L’article L461-1 dispose que : « Les dispositions du présent livre sont applicables aux maladies d’origine professionnelle sous réserve des dispositions du présent titre. En ce qui concerne les maladies professionnelles, est assimilée à la date de l’accident : Cet article établit que la date de la première constatation médicale est cruciale pour déterminer le moment à partir duquel les droits peuvent être exercés. De plus, l’article R461-9 précise les obligations de la caisse : « I.-La caisse dispose d’un délai de cent-vingt jours francs pour statuer sur le caractère professionnel de la maladie ou saisir le comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles mentionné à l’article L461-1. Ce délai court à compter de la date à laquelle la caisse dispose de la déclaration de la maladie professionnelle intégrant le certificat médical initial mentionné à l’article L461-5 et à laquelle le médecin-conseil dispose du résultat des examens médicaux complémentaires le cas échéant prévus par les tableaux de maladies professionnelles. » Cet article impose à la caisse de communiquer à l’employeur un double de la déclaration de maladie professionnelle, ce qui est essentiel pour garantir le respect du principe du contradictoire. La CPAM a-t-elle respecté le principe du contradictoire dans la procédure de reconnaissance de la maladie professionnelle ?Dans cette affaire, la SASU [6] conteste la décision de prise en charge de la maladie de Madame [C] en arguant que le principe du contradictoire n’a pas été respecté. La CPAM a informé la SASU de la possibilité de consulter les pièces du dossier par courrier du 22 juillet 2019, avant la décision du 12 août 2019. L’article R461-9, alinéa III, stipule que : « À l’issue de ses investigations et au plus tard cent jours francs à compter de la date mentionnée au deuxième alinéa du I, la caisse met le dossier prévu à l’article R441-14 à disposition de la victime ou de ses représentants ainsi qu’à celle de l’employeur auquel la décision est susceptible de faire grief. » Il est donc établi que la CPAM a respecté ses obligations en matière d’information et de consultation du dossier. La SASU [6] a été suffisamment informée pour relier la décision de prise en charge à la procédure initiale, malgré le changement de numéro de dossier. Ainsi, le tribunal a conclu qu’aucune violation du principe du contradictoire n’était établie, et la demande d’inopposabilité de la SASU a été rejetée. Quelles sont les conséquences de la décision du tribunal sur la prise en charge de la maladie professionnelle ?La décision du tribunal a des conséquences directes sur la prise en charge de la maladie professionnelle de Madame [C]. En déclarant opposable à la SASU [6] la décision de la CPAM du 12 août 2019, le tribunal a confirmé que la maladie de Madame [C] est reconnue comme maladie professionnelle. Cela signifie que la SASU [6] est tenue de respecter cette décision et de prendre en compte les implications financières et juridiques qui en découlent. L’article 696 du code de procédure civile prévoit que : « Le juge peut, par décision motivée, ordonner l’exécution provisoire de son jugement. » Le tribunal a donc ordonné l’exécution provisoire de son jugement, ce qui permet à la CPAM de mettre en œuvre la prise en charge sans attendre l’éventuel appel de la SASU. En conséquence, la SASU [6] est également condamnée aux dépens de l’instance, ce qui implique qu’elle devra supporter les frais liés à la procédure judiciaire. |
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