Preuve d’actes de vandalisme entre voisins par vidéosurveillance

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Preuve d’actes de vandalisme entre voisins par vidéosurveillance

La suppression d’une caméra de vidéosurveillance installée dans un immeuble sans l’autorisation de l’assemblée générale n’est pas de droit en cas de dégradations volontaires du bien d’autrui et harcèlements du voisinage.

En l’espèce, il ressort de l’assemblée générale, que les copropriétaires ont voté la mise en place d’une caméra de vidéo-surveillance suivant le devis de la société AITEC, dirigée vers les boîtes aux lettres. Or, il n’est pas justifié de décision de l’assemblée générale ayant autorisé l’installation de la caméra de vidéo-surveillance située au septième étage avec orientation vers la porte palière de l’appartement des locataires.

Toutefois, le syndicat des copropriétaires a établi que les locataires ayant installé la caméra ont été victimes de nombreux actes de vandalisme : vol de courrier, serrure de porte d’entrée collée, huile au sol ayant occasionné une chute, coups de poing et de pied dans la porte de jour comme de nuit…

La demande de suppression de caméra a donc été rejetée.

L’Essentiel : Madame [L] [H] [O] a assigné le Syndicat des copropriétaires de la résidence [4] pour contester l’installation d’un système de vidéo-surveillance, qu’elle juge illégale et intrusive. Lors de l’audience du 19 novembre 2024, elle a demandé la suppression de ce dispositif, l’annulation de frais de charges injustifiés, ainsi qu’une indemnité. En réponse, le syndicat a justifié l’installation de la caméra par des nuisances causées par Madame [H] [O], soutenue par des preuves de dégradations. Le tribunal a finalement rejeté ses demandes, considérant la mesure de surveillance comme légitime et condamnant Madame [H] [O] à payer des frais.
Résumé de l’affaire :

Contexte de l’Affaire

Madame [L] [H] [O] a assigné en référé le Syndicat des copropriétaires de la résidence [4] devant le tribunal judiciaire de Nice, par acte du commissaire de justice en date du 13 février 2024. Elle conteste l’installation d’un système de vidéo-surveillance au 7ème étage de l’immeuble, qu’elle considère illégale et nuisible à sa vie privée.

Demandes de Madame [H] [O]

Lors de l’audience du 19 novembre 2024, Madame [H] [O] a formulé plusieurs demandes, notamment la suppression du système de vidéo-surveillance, l’annulation de frais de charges injustifiés s’élevant à 730 euros, ainsi que des frais de mise en demeure de 43,20 euros. Elle a également demandé une astreinte de 500 euros par jour de retard et une indemnité de 2000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Arguments de Madame [H] [O]

Madame [H] [O] soutient que la caméra a été installée sans décision d’assemblée générale et qu’elle constitue une atteinte à sa vie privée, en violation de l’article 9 du code civil. Elle affirme également être victime de harcèlement de la part du syndicat et de ses voisins, et que les charges qui lui sont imputées ne relèvent pas des dépenses de copropriété.

Réponse du Syndicat des Copropriétaires

Le Syndicat des copropriétaires a demandé le rejet des demandes de Madame [H] [O] et a réclamé 3000 euros pour couvrir ses frais. Il a mis en avant les nuisances causées par Madame [H] [O] et a justifié l’installation de la caméra comme une mesure nécessaire pour protéger les autres copropriétaires, notamment les époux [V], victimes de dégradations.

Éléments de Preuve

Le syndicat a produit des attestations et un procès-verbal de constat d’huissier, montrant que Madame [H] [O] avait été identifiée comme l’auteur de dégradations à l’encontre des époux [V]. Ces éléments ont été utilisés pour justifier l’installation de la caméra, qui visait à mettre fin aux troubles de voisinage.

Décision du Tribunal

Le tribunal a rejeté les demandes de Madame [H] [O], considérant que l’installation de la caméra était justifiée par les troubles qu’elle avait causés. Les demandes de suppression des frais de charges et de mise en demeure ont également été rejetées, le tribunal concluant qu’il n’y avait pas lieu à référé.

Conséquences Financières

Madame [H] [O] a été condamnée à payer 1200 euros au Syndicat des copropriétaires pour couvrir les frais irrépétibles engagés dans le cadre de l’instance. Le tribunal a également précisé que la décision était exécutoire de plein droit à titre provisoire.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la légalité de l’installation du système de vidéo-surveillance dans la copropriété ?

L’installation d’un système de vidéo-surveillance dans une copropriété doit respecter les règles établies par le Code civil et le règlement de copropriété. Selon l’article 9 du Code civil, chacun a droit au respect de sa vie privée.

En l’espèce, Madame [L] [H] [O] soutient que la caméra installée au 7ème étage, orientée vers la porte de l’appartement des époux [V], constitue une atteinte à sa vie privée.

Il est précisé que l’assemblée générale du 8 mars 2018 a voté pour l’installation d’une caméra, mais celle-ci était destinée à surveiller les boîtes aux lettres, et non les parties communes comme le palier.

De plus, l’absence de décision d’assemblée générale autorisant spécifiquement l’installation de la caméra au 7ème étage renforce l’illégalité de cette installation.

Ainsi, bien que le syndicat des copropriétaires ait tenté de justifier l’installation par des troubles de voisinage, l’absence de vote valide sur cette question rend l’installation illégale.

En conséquence, la demande de Madame [H] [O] visant à faire supprimer le système de vidéo-surveillance est fondée sur des éléments juridiques solides.

Les conséquences financières des charges imputées à Madame [H] [O] sont-elles justifiées ?

Les charges de copropriété doivent être justifiées par des décisions prises en assemblée générale, conformément à l’article 10 de la loi du 10 juillet 1965, qui régit le statut de la copropriété.

Madame [H] [O] conteste des sommes de 730 euros et des frais de mise en demeure de 43,20 euros, qu’elle considère comme indus.

Le syndicat des copropriétaires a voté une clause d’aggravation des charges, permettant d’imputer des frais à un copropriétaire en cas de faute ou de négligence. Cependant, il n’est pas prouvé que les frais liés à la vidéo-surveillance soient justifiés par une décision d’assemblée générale.

En l’absence de preuve que ces charges sont le résultat d’une décision collective, les demandes de Madame [H] [O] visant à supprimer ces frais sont légitimes.

Ainsi, les frais portés à son débit ne peuvent être considérés comme valides, ce qui justifie le rejet des demandes du syndicat des copropriétaires.

Quelles sont les implications de la responsabilité civile dans ce litige ?

La responsabilité civile en matière de copropriété est régie par les articles 1240 et 1241 du Code civil, qui stipulent que toute personne qui cause un dommage à autrui doit le réparer.

Le syndicat des copropriétaires soutient que Madame [H] [O] a causé des nuisances et des dégradations, justifiant ainsi l’installation de la caméra.

Cependant, pour engager la responsabilité de Madame [H] [O], il faudrait prouver que ses actions ont directement causé un préjudice aux autres copropriétaires.

Les attestations fournies par le syndicat indiquent des comportements inappropriés de la part de Madame [H] [O], mais il n’est pas établi que ces comportements justifient l’installation d’une caméra sans décision d’assemblée générale.

En conséquence, la responsabilité de Madame [H] [O] ne peut être engagée dans ce contexte, ce qui affaiblit la position du syndicat des copropriétaires.

Quelles sont les implications des frais irrépétibles dans cette affaire ?

Les frais irrépétibles sont régis par l’article 700 du Code de procédure civile, qui permet au juge de condamner la partie perdante à payer une somme à l’autre partie pour couvrir ses frais d’avocat et autres dépenses.

Dans cette affaire, le tribunal a condamné Madame [H] [O] à verser 1200 euros au syndicat des copropriétaires au titre de l’article 700.

Cependant, cette décision doit être justifiée par le fait que le syndicat a dû se défendre contre des demandes jugées non fondées.

Étant donné que les demandes de Madame [H] [O] étaient basées sur des arguments juridiques solides concernant l’illégalité de la vidéo-surveillance et l’absence de justification des charges, la décision de condamner Madame [H] [O] à payer des frais irrépétibles pourrait être contestée.

Ainsi, la question des frais irrépétibles pourrait faire l’objet d’un appel, étant donné les circonstances entourant le litige.

COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE NICE
ORDONNANCE DISANT N’Y AVOIR LIEU À RÉFÉRÉ

N° RG 24/00331 – N° Portalis DBWR-W-B7I-PPL2
du 07 Janvier 2025

N° de minute 25/

affaire : [L] [H] [O]
c/ Syndic. de copro. [4], sis [Adresse 2]

Grosse délivrée

à Me Marcel BENHAMOU

Expédition délivrée

à Me Eric VEZZANI

le
L’AN DEUX MIL VINGT CINQ ET LE SEPT JANVIER À 14 H 00

Nous, Céline POLOU, Vice-Présidente, Juge des référés, assistée de Monsieur Thibaut LLEU, Greffier, avons rendu l’ordonnance suivante :

Vu l’assignation délivrée par exploit en date du 13 Février 2024 déposé par Commissaire de justice.

A la requête de :

Mme [L] [H] [O]
[Adresse 2]
[Adresse 2]
[Localité 1]
Rep/assistant : Me Eric VEZZANI, avocat au barreau de NICE

DEMANDERESSE

Contre :

Syndic. de copro. [4], sis [Adresse 2]
Représenté par son syndic en exercice la SAS cabinet [S]
[Adresse 3]
[Localité 1]
Rep/assistant : Me Marcel BENHAMOU, avocat au barreau de NICE

DÉFENDERESSE

Après avoir entendu les parties en leurs explications à l’audience du 19 Novembre 2024 au cours de laquelle l’affaire a été mise en délibéré au 07 Janvier 2025

EXPOSÉ DU LITIGE :

Par acte du commissaire de justice en date du 13 février 2024, Madame [L] [H] [O] a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Nice, Le Syndicat des copropriétaires de la résidence [4].

Dans ses dernières conclusions reprises à l’audience du 19 novembre 2024, Madame [L] [H] [O] représentée par son conseil, demande de:
– condamner le syndicat des copropriétaires [4] à procéder à la suppression du système de vidéo-surveillance équipant le palier du 7ème étage de l’immeuble
– à supprimer les postes de débits litigieux inscrits sur le compte individuel de charges de Madame [H] [O] représentant la somme de 730 euros
– à supprimer les frais de mise en demeure relatifs au non paiement de ces postes de débit injustifiés soit les frais du 2 mars 2023 et 1er août 2023 de 43.20 euros
– d’assortir ces condamnations d’une astreinte de 500 euros par jour de retard à compter de la signification de l’ordonnance de référé
– le condamner à lui verser la somme de 2000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile et aux dépens

Elle expose qu’un système de vidéo surveillance a été mis en place au bénéfice exclusif des époux [V] dont l’appartement est situé au 7ème étage de l’immeuble, avec orientation sur leur porte palière sans aucune décision d’assemblée générale et que cette installation irrégulière constitue un trouble manifestement illicite car elle contrevient aux dispositions de l’article 9 du code civil relatif au respect de la vie privée. Elle ajoute que le syndicat des copropriétaires a cherché à régulariser la situation en mettant à l’ordre du jour de l’assemblée générale du 1er mars 2024 une résolution relative à la régularisation de l’installation de la caméra au 7ème étage et que ces résolutions n’ont pas fait l’objet d’un vote. Elle expose que l’installation de cette caméra est illégale de sorte qu’elle doit être supprimée et que les sommes indûment portées au débit de son compte doivent être retirées car elles ne constituent pas des charges de copropriété. Elle expose par ailleurs que si le syndicat des copropriétaires considère qu’elle a engagé sa responsabilité en lui causant un préjudice, il doit l’attraire en justice en ce sens ce qu’il n’a pas fait et expose être victime de harcèlement de la part du syndicat et de ses voisins.

Le Syndicat des copropriétaires de la résidence [4], représenté par son conseil demande aux termes de ses écritures reprises à l’audience:
– le rejet des demandes
– de condamner Madame [L] [H] [O] à lui verser la somme de 3000 € sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile et aux dépens

Il fait valoir que Madame [H] [O] qui est propriétaire d’un appartement au 4ème étage occasionne de nombreuses nuisances au sein de la copropriété, qu’en 2017 Madame [D] a déposé plainte à son encontre en 2017 puis en 2021 et qu’en parallèle en 2018, lors de l’assemblée générale des copropriétaires, ils ont fait voter le principe de l’autorisation d’installer des caméras dans les parties communes dans le hall d’entrée de l’immeuble. Il ajoute que dans ces conditions Madame [H] [O] a été démasquée, puis qu’eil a été constaté qu’elle s’en prenait aux époux [V] depuis 2020, en dégradant leur porte et en sonnant la nuit . Il précise que ces derniers ont déposé une plainte à son encontre le 25 mars 2021 et ont demandé au syndicat des copropriétaires de prendre les mesures nécessaires pour faire stopper les troubles de voisinage et le harcèlement subis et qu’en raison de l’urgence de la situation, une caméra a été installée en 2021 au 7ème étage vers la porte d’entrée. Il ajoute que le défaut d’autorisation de l’assemblée générale invoqué par Madame [H] [O] se heurte à une contestation sérieuse et que celle-ci ne peut se prévaloir de sa propre turpitude car c’est son comportement dangereux et répréhensible qui a provoqué l’installation de la vidéo-surveillance, qui s’apparente à des travaux urgents nécessités par la volonté de confondre le coupable des nuisances et de faire cesser ses agissements. Il soutient que Madame [H] [O] n’a pas d’intérêt à agir car il n’y a aucune atteinte à sa vie privée puisqu’elle réside au quatrième étage, la caméra ayant été installée au septième étage, avoir mandaté un commissaire de justice afin de retranscrire les fichiers de vidéo-surveillance où l’on peut voir Madame [H] [O] se diriger vers la porte de l’appartement des époux [V] pour tambouriner et y jeter des oeufs, que les frais afférents ont été portés sur son compte de copropriétaires en l’état de la violation du règlement de copropriété et des troubles anormaux de voisinage causé, l’assemblée générale ayant voté une clause d’aggravation des charges permettant de lui imputer ces frais. Il ajoute que la responsabilité de Madame [H] [O] est engagée car elle cause des troubles à tous les occupants et que ses demandes se heurtent à des contestations sérieuses.

L’affaire a été mise en délibéré au 7 janvier 2025.

MOTIFS DE LA DÉCISION :

Sur les demandes deMadame [H]

Aux termes de l’article 835 du code de procédure civile, le président du tribunal judiciaire ou le juge du contentieux de la protection dans les limites de sa compétence peuvent toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite. Dans les cas où l’existence de l’obligation n’est pas sérieusement contestable, ils peuvent accorder une provision au créancier, ou ordonner l’exécution de l’obligation même s’il s’agit d’une obligation de faire.

En l’espèce, au soutien de ses demandes, Madame [H] [O] verse un procès-verbal de constat d’huissier du 29 juin 2021 établissant qu’une caméra a été installée au septième étage dans la cage d’escalier, qu’elle est visible depuis le palier du quatrième étage, qu’elle a été fixée au plafond et qu’elle est orientée vers la porte palière qui lui fait face à savoir celle de l’appartement des époux [V].

Elle produit la lettre rédigée par son conseil le 2 mai 2023 au syndic, dans laquelle elle conteste certaines sommes portées au débit de son compte individuel de charges correspondant à des extractions de vidéo-surveillance, en précisant que ces postes lui ont été imputés à la suite d’une altercation avec les époux [V], mais que le syndicat des copropriétaires ne peut se faire juge de la responsabilité civile copropriétaires et que l’installation de la caméra au septième étage n’a pas été faite dans des conditions légales en l’absence d’une décision préalable assemblée générale.

Il ressort de l’assemblée générale du 8 mars 2018, que les copropriétaires ont voté la mise en place d’une caméra de vidéo-surveillance suivant le devis de la société AITEC, dirigée vers les boîtes aux lettres.

Lors de l’assemblée générale du 1er mars 2024, une clause d’aggravation des charges a été votée au titre des frais exposés par le syndicat des copropriétaires par le fait la faute ou la négligence d’un copropriétaire qui lui sont imputées dans le cadre des règles de responsabilité civile définie par la loi.

Il n’est pas justifié de décision de l’assemblée générale ayant autorisé l’installation de la caméra de vidéo-surveillance située au septième étage avec orientation vers la porte palière de l’appartement des époux [V].

Toutefois, le syndicat des copropriétaires verse une attestation de Madame [D] qui relate avoir déposé une plainte en 2017 puis en 2021 à l’encontre de Madame [H] [O] , que le vol de son courrier n’a pu cesser qu’après la mise en place de caméras dans le hall de l’immeuble, mais que la serrure de sa porte d’entrée a été collée, que de l’huile a été déposée devant sa porte ce qui a occasionné sa chute, qu’elle subit des coups de poing et de pied dans sa porte de jour comme de nuit et qu’elle vit depuis sept ans dans un climat tendu.

Les époux [V] attestent de leur côté être persécutés par Madame [H] [O] , que cette dernière a jeté un œuf frais sur leur porte et qu’en raison des troubles subis, le conseil syndical et le syndic ont accepté de mettre en place une caméra afin de surveiller le palier du septième étage et de le sécuriser tout en permettant d’identifier l’individu à l’originde de ces dégradations.

Il est également produit des attestations émanant d’autres propriétaires qui sont notamment membres du conseil syndical relatant que les époux [V] subissent des perturbations nocturnes et des dégradations commises par Madame [H] [O] depuis 2021, et qu’afin de faire cesser ces troubles une caméra a été installée au septième étage afin de sécuriser les lieux.

Il ressort du procès-verbal de constat du commissaire de justice du 5 mars 2024, relatant les images extraites de la vidéo-surveillance, que la caméra est dirigée vers la porte de Monsieur [V], qu’une femme sort de l’ascenseur, se dirige vers la porte et lance un oeuf, s’écrasant et dégoulinant sur la porte, puis regagne l’ascenseur, et ce les 3 juillet 2021, 07 août 2021, 24 août 2021, 16 mai 2021, et 9 août 2021 et qu’il s’agit de Madame [H] [O] selon confirmation de Monsieur [S].

Dès lors, force est considérer au vu des éléments susvisés, que le trouble manifestement illicite allégué par Madame [H] [O] tiré d’une atteinte à sa vie privée n’est pas caractérisé dans la mesure où elle réside au quatrième étage de l’immeuble et que la caméra litigieuse a été installée au septième étage en direction de la porte d’entrée des époux [V] en raison des dégradations et des nuisances commises par cette dernière.

En outre, il apparaît au vu des attestations et du procès-verbal de constat susvisés que cette dernière s’est rendue à plusieurs reprises sur le palier du septième étage afin d’y jeter des œufs sur la porte palière de l’appartement des époux [V], qu’elle adopte une attitude inadaptée au sein de la copropriété et que la caméra été installée en urgence par le syndic en raison des nuisances et des dégradations commises afin d’y mettre un terme.

En conséquence, sa demande de condamnation sous astreinte à supprimer le système de vidéo-surveillance installée au 7ème étage sur le palier sera rejetée.

Pour les mêmes motifs, ses demandes visant le retrait de son compté des frais afférents aux extractions des vidéos de caméras de surveillance représentant la somme de 730 € outre les frais de mise en demeure seront rejetées comme se heurtant à des contestations sérieuses.

Dès lors, il n’y a pas lieu à référé .

Sur les demandes accessoires

Il résulte de l’article 491 du code de procédure civile que le juge des référés statue sur les dépens.

Madame [L] [H] [O] qui succombe à l’instance supportera les dépens et sera condamnée à payer au syndicat des copropriétaires la somme de 1200 euros au titre des frais irrépétibles engagés dans le cadre de la présente instance

PAR CES MOTIFS :

Nous, Céline POLOU, juge des Référés du tribunal judiciaire de Nice, statuant par ordonnance contradictoire et en premier ressort, par mise à disposition au greffe,

Au principal, RENVOYONS les parties à se pourvoir comme il appartiendra, mais d’ores et déjà,

DISONS n’y avoir lieu à référé et rejetons les demandes de Madame [L] [H] [O]

CONDAMNONS Madame [L] [H] [O] à payer au Syndicat des copropriétaires de la résidence [4], la somme de 1200 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile,

CONDAMNONS Madame [L] [H] [O] aux dépens

REJETONS le surplus des demandes

RAPPELONS que la présente décision est exécutoire de plein droit à titre provisoire

LE GREFFIER LE JUGE DES RÉFÉRÉS


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