L’Essentiel : La SCI IED BIGANOS a engagé une procédure contre la SAS DM RETAIL pour des arriérés de loyers, déposant une assignation le 6 août 2024. La demanderesse réclame 51 071,08 euros TTC et 3 000 euros pour couvrir ses frais. Malgré une assignation régulière, la défenderesse n’a pas comparu à l’audience du 25 novembre 2024. Le tribunal, après avoir examiné les preuves fournies, a jugé la créance non sérieusement contestable. En conséquence, la SAS DM RETAIL a été condamnée à verser la somme demandée ainsi que 1 500 euros pour les frais de justice, en plus des dépens.
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Contexte de l’affaireLa SCI IED BIGANOS a engagé une procédure contre la SAS DM RETAIL, représentée par son représentant légal, en raison d’arriérés de loyers. L’assignation a été déposée le 6 août 2024 devant le tribunal judiciaire de Bordeaux, sollicitant le paiement d’une somme provisionnelle ainsi que des frais de justice. Les demandes de la demanderesseLa demanderesse a demandé le versement de 51 071,08 euros TTC, correspondant à des arriérés locatifs, ainsi qu’une somme de 3 000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile pour couvrir ses frais. Elle a justifié sa demande par un bail commercial et une sommation de paiement restée sans réponse. Absence de la défenderesseLa SAS DM RETAIL n’a pas comparu à l’audience du 25 novembre 2024, malgré une assignation régulière. Le tribunal a donc statué en son absence, considérant que la procédure était conforme et que la défenderesse avait eu suffisamment de temps pour se défendre. Éléments de preuve présentésLa demanderesse a fourni plusieurs documents, dont le bail commercial, une sommation de paiement et un décompte des arriérés locatifs. Ces éléments ont permis de prouver la créance de 51 071,08 euros, jugée non sérieusement contestable par le tribunal. Décision du tribunalLe juge des référés a condamné la SAS DM RETAIL à verser à la SCI IED BIGANOS la somme de 51 071,08 euros pour l’arriéré locatif, ainsi qu’une somme de 1 500 euros pour les frais de justice. La défenderesse a également été condamnée aux dépens. La décision a été signée par la Première Vice-Présidente et le Greffier. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la base juridique de la demande en paiement de la SCI IED BIGANOS ?La demande en paiement de la SCI IED BIGANOS repose principalement sur l’article 1103 du Code civil et l’article 835 du Code de procédure civile. L’article 1103 du Code civil stipule que : « Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits. Ils ne peuvent être modifiés ou révoqués que par le consentement mutuel des parties, ou pour les causes que la loi autorise. » Cet article établit le principe de la force obligatoire des contrats, ce qui signifie que la SAS DM RETAIL est tenue de respecter ses obligations contractuelles, notamment le paiement des loyers dus. L’article 835 du Code de procédure civile précise que : « Le juge des référés peut, même en cas d’obligation de faire, ordonner l’exécution de cette obligation ou allouer une provision au créancier lorsque l’obligation n’est pas sérieusement contestable. » Dans ce cas, la SCI IED BIGANOS a démontré que la créance était non sérieusement contestable, justifiant ainsi la demande de provision. Quelles sont les conséquences de l’absence de la SAS DM RETAIL à l’audience ?L’absence de la SAS DM RETAIL à l’audience a des conséquences significatives sur la procédure. Selon l’article 656 du Code de procédure civile : « La citation à comparaître doit être faite à personne, sauf dans les cas où la loi en dispose autrement. » Dans cette affaire, la SAS DM RETAIL a été régulièrement assignée, mais n’a pas comparu. L’article 473 du même code précise que : « Le jugement est réputé contradictoire lorsque les parties ont été régulièrement appelées et que l’une d’elles ne comparaît pas. » Ainsi, la décision rendue par le juge des référés est réputée contradictoire, même en l’absence de la défenderesse. Cela signifie que la SAS DM RETAIL ne peut pas contester la décision sur la base de son absence. Comment le juge a-t-il justifié l’allocation de la provision demandée par la SCI IED BIGANOS ?Le juge a justifié l’allocation de la provision en se fondant sur l’article 835 du Code de procédure civile, qui permet d’accorder une provision lorsque l’obligation n’est pas sérieusement contestable. Dans cette affaire, le juge a examiné les éléments suivants : – Le bail commercial du 24 octobre 2016, Ces documents ont permis de prouver la créance de la SCI IED BIGANOS. Le juge a conclu que la créance était non sérieusement contestable, justifiant ainsi l’allocation de la provision de 51 071,08 euros. Quelles sont les implications de l’article 700 du Code de procédure civile dans cette décision ?L’article 700 du Code de procédure civile stipule que : « La partie qui perd le procès peut être condamnée à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés par elle et non compris dans les dépens. » Dans cette affaire, le juge a condamné la SAS DM RETAIL à verser à la SCI IED BIGANOS la somme de 1 500 euros sur le fondement de cet article. Cette décision est justifiée par le fait qu’il serait inéquitable de laisser la demanderesse supporter les frais qu’elle a dû engager pour faire valoir ses droits, notamment les frais de délivrance de l’assignation et de signification de l’ordonnance. Ainsi, l’article 700 permet de compenser les frais engagés par la partie gagnante, renforçant l’équité dans le processus judiciaire. |
DE BORDEAUX
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
30B
N° RG 24/01744 – N° Portalis DBX6-W-B7I-ZN4X
2 copies
GROSSE délivrée
le 13/01/2025
à la SCP CORNILLE-FOUCHET-MANETTI SOCIETE D’AVOCATS INTER BARREAUX
Rendue le TREIZE JANVIER DEUX MIL VINGT CINQ
Après débats à l’audience publique du 25 novembre 2024
Par mise à disposition au greffe, les parties ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du code de procédure civile.
Par Elisabeth FABRY, Première Vice-Présidente au tribunal judiciaire de BORDEAUX, assistée de Karine PAPPAKOSTAS, Greffière.
S.C.I. IED BIGANOS, prise en la personne de son représentant légal
[Adresse 1]
[Localité 4]
représentée par Maître Luc MANETTI de la SCP CORNILLE-FOUCHET-MANETTI SOCIETE D’AVOCATS INTER BARREAUX, avocats au barreau de BORDEAUX
DÉFENDERESSE
S.A.S. DM RETAIL, prise en la personne de son représentant légal
Centre commercial Auchan – [Adresse 2]
[Localité 3]
défaillante
I – FAITS, PROCEDURE ET DEMANDES DES PARTIES
Par acte en date du 06 août 2024, la SCI IED BIGANOS a assigné la SAS DM RETAIL devant le juge des référés du tribunal judiciaire de Bordeaux, au visa des articles 1103 du code civil et 835 du code de procédure civile, afin de la voir condamner à lui payer :
– à titre de provisionnel, la somme de 51 071,08 euros TTC, arrêtée au 25 juillet 2024 ;
– la somme de 3 000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, outre les dépens, en ce compris les frais de délivrance de la présente assignation et de la signification de l’ordonnance à intervenir.
La demanderesse expose que par acte sous seing privé du 24 juillet 2026, elle a donné à bail à Monsieur [C], agissant au nom et pour le compte de la SAS DM RETAIL, des locaux à usage commercial situés au sein du centre commercial AUCHAN [Adresse 2] ; que la SAS DM RETAIL a accumulé des arriérés locatifs ; que par acte du 21 mai 2024, elle lui a fait délivrer une sommation d’avoir à régler la somme en principal de 38 369,97 euros, en vain ; que l’arriéré locatif est de 51 071,08 selon décompte arrêté au 25 juillet 2024.
L’affaire a été appelée et retenue à l’audience du 25 novembre 2024.
La demanderesse s’en est rapportée à ses conclusions écrites, auxquelles la présente décision se rapporte pour un plus ample exposé de ses demandes et moyens.
La SAS DM RETAIL, bien que régulièrement assignée en l’étude selon les modalités de l’article 656 du code de procédure civile, n’a pas comparu ni ne s’est fait représenter. La procédure est régulière et elle a bénéficié d’un délai suffisant pour faire valoir sa défense. Il sera statué en son absence par décision réputée contradictoire.
II – MOTIFS DE LA DECISION
Sur la demande en paiement
L’article 835 alinéa 2 du code de procédure civile permet au juge des référés, lorsque l’obligation n’est pas sérieusement contestable, d’allouer une provision au créancier ou d’ordonner l’exécution de cette obligation même lorsqu’il s’agit d’une obligation de faire.
Au vu des pièces versées aux débats :
– le bail commercial du 24 octobre 2016,
– la sommation de payer la somme de 38 369,97 euros, selon décompte arrêté au 23 avril 2024, datée du 21 mai 2024,
– le décompte arrêté au 25 juillet 2024 mentionnant un arriété locatif de 51 071,08 euros et les factures s’y afférant,
la demanderesse rapporte la preuve de sa créance pour un montant de 51 071,08 euros.
Par conséquent, la SAS DM RETAIL sera condamnée à lui verser cette somme, non sérieusement contestable.
Sur les demandes accessoires
Il serait inéquitable de laisser à la charge de la demanderesse les frais non compris dans les dépens qu’elle a dû exposer pour faire valoir ses droits. La défenderesse sera condamnée à lui verser la somme de 1 500 euros par application de l’article 700 du code de procédure civile.
La défenderesse sera condamnée aux dépens.
Le juge des référés du tribunal judiciaire de Bordeaux statuant par une ordonnance réputée contradictoire, publiquement par mise à disposition au greffe et à charge d’appel ;
Condamne la SAS DM RETAIL à payer à la SCI IED BIGANOS la somme provisionnelle de 51 071,08 euros TTC au titre de l’arriéré locatif arrêté au 25 juillet 2024 ;
Condamne la SAS DM RETAIL à payer à la SCI IED BIGANOS la somme de 1 500 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;
Condamne la SAS DM RETAIL aux dépens.
La présente décision a été signée par Elisabeth FABRY, Première Vice-Présidente, et par Karine PAPPAKOSTAS, Greffière.
Le Greffier, Le Président,
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