L’Essentiel : Le licenciement d’un Booker en agence de mannequins a été jugé abusif en raison de l’absence d’objectifs chiffrés. La société VIP MODELS a constaté une baisse du chiffre d’affaires, mais tous les employés ont connu une situation similaire. De plus, le Booker était comparé à des salariés d’un autre bureau, ce qui fausse l’évaluation. Les entretiens sur la performance n’ont pas permis de conclure à une mauvaise gestion, d’autant plus qu’une amélioration a été observée par la suite. Les griefs évoqués, notamment concernant la gestion des dossiers de mannequins, n’étaient pas suffisamment fondés pour justifier le licenciement. |
En l’absence d’objectif chiffré assigné au Booker en Agence de mannequins, celui-ci ne peut pas être licencié pour une baisse du chiffre d’affaires de l’agence En l’espèce, aucun objectif chiffré n’était fixé et assigné au Booker. La société VIP MODELS produit des tableaux dont il ressort une baisse du chiffre d’affaires réalisé par le Booker entre 2017 et 2018. Cependant, la lecture des tableaux présentés par la société révèle que l’ensemble des salariés dont les chiffres sont produits ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires. Par ailleurs, alors que le Booker appartenait au bureau parisien de la société, les salariés auxquels il est comparé généraient du chiffre d’affaires pour le bureau lyonnais de la société. Enfin, il est évoqué des entretiens portant sur la question de la baisse du chiffre d’affaires réalisé par le Booker les 30 octobre, 6 novembre et 27 novembre et l’absence d’amélioration postérieure à ces entretiens. Cependant, le chiffre d’affaires réalisé par le Booker en décembre traduit une amélioration ce qui contredit le fait que le salarié n’aurait pas tiré de conséquence des avertissements de l’employeur. La lettre de convocation à un entretien préalable est datée du 21 janvier 2019. La cour relève que le délai laissé entre l’entretien du 27 novembre et la convocation à un entretien préalable ne permettait pas d’évaluer si le salarié avait tiré les conséquences des entretiens et amélioré ses performances. Il est en second lieu reproché au salarié une mauvaise gestion des dossiers de mannequins. La lettre de licenciement n’évoque que le cas de Mme [Z]. Aucun élément n’est produit aux débats pour caractériser la réalité de ce grief, le Booker indiquant dans sa lettre de contestation de son licenciement que Mme [Z] avait annulé plusieurs rendez-vous pour l’obtention du certificat médical et avait choisi de ne pas effectuer la mission envisagée. Par ailleurs, il ressort du compte-rendu de l’entretien préalable établi par la conseillère du salarié, dont les termes ne sont pas contestés par l’employeur , que la directrice des ressources humaines de la société avait indiqué que le grief visant la visite médicale des mannequins était ‘très secondaire’. |
Q/R juridiques soulevées : Quels sont les motifs du licenciement du Booker chez VIP MODELS ?Le licenciement du Booker chez VIP MODELS repose sur deux motifs principaux : une baisse du chiffre d’affaires et une mauvaise gestion des dossiers de mannequins. Concernant la baisse du chiffre d’affaires, il est important de noter qu’aucun objectif chiffré n’avait été assigné au Booker. Cela signifie que, légalement, il ne pouvait pas être licencié pour cette raison. En effet, la société a produit des tableaux montrant une baisse générale du chiffre d’affaires pour tous les salariés, ce qui soulève des questions sur la responsabilité individuelle du Booker.Comment la cour a-t-elle évalué la situation du Booker ?La cour a examiné plusieurs éléments avant de prendre sa décision. Tout d’abord, elle a constaté qu’il n’y avait pas d’objectifs chiffrés assignés au Booker, ce qui est déterminant pour évaluer sa performance. De plus, la cour a noté que les comparaisons faites avec d’autres salariés étaient inappropriées, car le Booker travaillait dans le bureau parisien tandis que les autres étaient basés à Lyon. Cette distinction géographique est essentielle, car elle peut influencer les résultats financiers.Quelles preuves ont été présentées concernant la gestion des dossiers de mannequins ?Concernant la gestion des dossiers de mannequins, le licenciement du Booker ne s’appuyait que sur un cas spécifique, celui de Mme [Z]. Cependant, aucune preuve concrète n’a été fournie pour soutenir ce grief. Le Booker a contesté le licenciement en indiquant que Mme [Z] avait annulé plusieurs rendez-vous pour des raisons personnelles, ce qui remet en question la responsabilité du Booker dans cette situation. De plus, le compte-rendu de l’entretien préalable a révélé que la directrice des ressources humaines avait qualifié ce grief de « très secondaire », ce qui affaiblit encore davantage la justification du licenciement.Quel a été l’impact des entretiens sur la performance du Booker ?Les entretiens qui ont eu lieu les 30 octobre, 6 novembre et 27 novembre ont été mentionnés comme des moments où la question de la baisse du chiffre d’affaires a été abordée. Cependant, la cour a noté que le chiffre d’affaires du Booker a montré une amélioration en décembre, ce qui contredit l’argument selon lequel il n’aurait pas tiré de leçons des avertissements de l’employeur. Cela soulève des doutes sur l’efficacité des entretiens et sur la capacité de l’employeur à évaluer correctement la performance du salarié.Quel a été le délai entre les entretiens et la convocation à l’entretien préalable ?La lettre de convocation à l’entretien préalable a été datée du 21 janvier 2019, ce qui a soulevé des préoccupations quant au délai entre l’entretien du 27 novembre et cette convocation. La cour a estimé que ce délai était trop long pour évaluer si le Booker avait réellement amélioré ses performances suite aux entretiens. Cela remet en question la légitimité du licenciement, car il est essentiel que l’employeur donne au salarié une chance raisonnable de corriger ses performances avant de prendre une décision aussi drastique. |
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