Fauteuil de cinéma : est-on assis sur des droits d’auteur ?

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Fauteuil de cinéma : est-on assis sur des droits d’auteur ?

L’Essentiel : Un designer a tenté d’obtenir la protection de son modèle de fauteuil de cinéma au titre des droits d’auteur, mais a échoué. Sa demande reposait sur une description de l’œuvre, sans démontrer l’originalité nécessaire à cette protection. En effet, l’originalité doit se manifester par une combinaison de caractéristiques reflétant la personnalité de l’auteur. Face à cette difficulté, le dépôt en tant que dessin et modèle apparaît comme une alternative viable. Selon le code de la propriété intellectuelle, l’auteur jouit d’un droit exclusif sur son œuvre dès sa création, sans formalité, à condition que celle-ci soit originale.

Protection d’un modèle de fauteuil

Un designer / architecte d’intérieur a tenté sans succès d’obtenir la protection, au titre des droits d’auteur, d’un modèle de fauteuil de cinéma de type méridienne (du fait de la reproduction de ces méridiennes dans un journal à des fins publicitaires pour un complexe cinématographique).

Absence de preuve de l’originalité

A titre de preuve de l’originalité, le Designer ne s’était livré qu’à une description de son oeuvre, omettant de présenter la combinaison de caractéristiques portant l’empreinte de sa personnalité qui, seule permettait au modèle d’être éligible à la protection du droit d’auteur : « on retrouve en effet une coque en bois aux lignes courbes et pures en forme de coque avec une séparation centrale recouverte de bois intégrant une tablette pour effectuer des commandes. Ces méridiennes jumelles comportent une banquette de mousse et des accoudoirs assortis et un dossier commun de la même matière et couleur ».

Difficulté à décrire l’originalité

Face à la difficulté que peut rencontrer l’auteur dans la description de l’originalité de son œuvre, le dépôt à titre de dessin et modèle reste une alternative intéressante. L’article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle dispose que l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété incorporelle exclusif et opposable à tous, comportant des attributs d’ordre intellectuel et moral ainsi que des attributs d’ordre patrimonial.

Le droit ainsi conféré l’est, selon l’article L. 112-1 dudit code, à l’auteur de toute œuvre de l’esprit, quels qu’en soit le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination. Il se déduit de ces dispositions le principe de la protection d’une œuvre sans formalité et du seul fait de la création d’une forme originale.

Sauf à être produite par un procédé purement mécanique dépourvu de toute recherche ou finalité esthétique, l’originalité suppose que l’opérateur prenne personnellement un parti et c’est sur ce parti pris que devra se concentrer la démonstration de l’auteur.

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Q/R juridiques soulevées :

Quel était l’objectif du designer concernant son modèle de fauteuil ?

Le designer, qui est également architecte d’intérieur, a tenté d’obtenir la protection de son modèle de fauteuil de cinéma de type méridienne au titre des droits d’auteur.

Cette démarche a été motivée par la reproduction de son modèle dans un journal à des fins publicitaires pour un complexe cinématographique.

Cependant, il a rencontré un échec dans sa tentative de protection, ce qui soulève des questions sur les critères d’éligibilité à la protection des droits d’auteur pour des œuvres de design.

Pourquoi le designer n’a-t-il pas réussi à prouver l’originalité de son œuvre ?

Le designer n’a pas réussi à prouver l’originalité de son œuvre car il s’est limité à une simple description de celle-ci.

Il a omis de présenter la combinaison de caractéristiques qui aurait pu démontrer l’empreinte de sa personnalité, un élément essentiel pour que son modèle soit éligible à la protection par le droit d’auteur.

La description fournie, bien que détaillée, ne suffisait pas à établir l’originalité requise par la loi.

Quelles sont les implications de l’article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle ?

L’article L. 111-1 du code de la propriété intellectuelle stipule que l’auteur d’une œuvre de l’esprit jouit d’un droit de propriété incorporelle exclusif sur son œuvre, simplement du fait de sa création.

Ce droit est opposable à tous et comprend des attributs d’ordre intellectuel, moral et patrimonial.

Cela signifie que l’auteur a le contrôle sur l’utilisation de son œuvre et peut s’opposer à toute reproduction non autorisée.

Quelle alternative le designer aurait-il pu envisager pour protéger son œuvre ?

Face à la difficulté de décrire l’originalité de son œuvre, le designer aurait pu envisager le dépôt à titre de dessin et modèle.

Cette alternative permettrait de protéger son modèle sans avoir à prouver l’originalité de manière aussi rigoureuse que pour les droits d’auteur.

Le dépôt de dessin et modèle est une procédure qui peut offrir une protection plus accessible pour les créations esthétiques.

Qu’est-ce que l’originalité implique selon le code de la propriété intellectuelle ?

Selon le code de la propriété intellectuelle, l’originalité implique que l’œuvre doit être le résultat d’un choix personnel de l’auteur.

Cela signifie que l’auteur doit avoir pris un parti pris dans la création de son œuvre, ce qui la distingue des créations produites par des procédés mécaniques sans recherche esthétique.

L’originalité est donc un critère fondamental pour la protection des œuvres de l’esprit.


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