Type de juridiction : Cour d’Appel
Juridiction : Cour d’Appel de Paris
Thématique : Contrat de directeur de production
→ RésuméLa poursuite d’un contrat à durée déterminée (CDD) au-delà de son terme entraîne sa requalification en contrat à durée indéterminée (CDI). Un salarié a prouvé cette continuité par des échanges d’emails avec son employeur, plus d’un mois après la fin de son contrat. Selon le code du travail, un CDD doit être écrit et remis au salarié dans les deux jours suivant l’embauche. L’absence de signature du contrat équivaut à un défaut d’écrit, sauf preuve d’un refus de mauvaise foi. Dans ce cas, le salarié a obtenu une indemnité de 10.000 euros pour requalification.
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Poursuite du contrat au-delà du terme
La poursuite du CDD d’usage (d’un directeur de production) au-delà de son terme emporte sa requalification en CDI. Un salarié a ainsi justifié de la poursuite de son activité par des courriels avec son employeur plus d’un mois après la fin théorique de son contrat de travail.
Ecrit impératif
Aux termes des dispositions des articles L. 1242-12 et L. 1242-13 du code du travail, le contrat de travail à durée déterminée doit être établi par écrit et remis au salarié, au plus tard, dans les deux jours ouvrables suivant l’embauche. Selon l’article L.1245-1, est réputé à durée indéterminée tout contrat conclu en méconnaissance de cette double obligation.
Signature impérative
Le défaut de signature du contrat de travail à durée déterminée vaut absence d’écrit sauf s’il est démontré que le salarié a refusé de le signer de mauvaise foi ou dans une intention frauduleuse.
En l’espèce, il était seulement établi que le contrat avait été adressé par l’employeur au salarié en vue de sa signature mais il n’était pas justifié d’une remise antérieure à cette date ni d’une relance qui aurait été faite auparavant en vue de la signature de ce contrat.
En conséquence, il a été fait droit à la demande de requalification en contrat de travail à durée indéterminée, le salarié a obtenu la somme de 10.000 euros au titre de l’indemnité de requalification. Au sens de l’article L. 1245-2 du code du travail, lorsque le conseil de prud’hommes fait droit à la demande du salarié, il lui accorde une indemnité, à la charge de l’employeur, ne pouvant être inférieure à un mois de salaire. Par ailleurs, le contrat étant requalifié en contrat de travail à durée indéterminée, sa rupture s’analyse en un licenciement.
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