Cessation des paiements et obligations contractuelles – Questions / Réponses juridiques

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Cessation des paiements et obligations contractuelles – Questions / Réponses juridiques

La société Carmila a signé un bail avec M. [U] [X] le 4 août 2021 pour un local de 300 m² au Centre Commercial Carrefour Cité Europe, destiné à un commerce de prêt-à-porter. Deux avenants ont été signés, dont l’un prorogeait la franchise de loyers. En septembre 2023, Carmila a signifié un commandement de payer pour des loyers impayés. En décembre 2023, elle a saisi le tribunal pour ouvrir une procédure de redressement judiciaire contre RMLCE. Cependant, le tribunal d’appel a infirmé cette décision, concluant que RMLCE n’était pas en cessation des paiements.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les conditions d’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire selon le Code de commerce ?

L’article L631-1 du Code de commerce stipule que « le redressement judiciaire est ouvert à tout débiteur qui, dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible, se trouve en état de cessation des paiements. »

Cette définition implique que pour qu’une procédure de redressement judiciaire soit ouverte, il faut prouver que le débiteur ne peut pas régler ses dettes avec les ressources dont il dispose.

Il est également précisé dans l’article L631-2 que « le redressement judiciaire peut être ouvert à l’initiative du débiteur ou d’un créancier. »

Ainsi, un créancier peut demander l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire si le débiteur est en cessation de paiements, ce qui est souvent le cas dans des situations de non-paiement de loyers ou d’autres dettes.

Comment se définit l’état de cessation des paiements ?

L’état de cessation des paiements est défini par l’article L631-1 du Code de commerce, qui précise que « le débiteur est en état de cessation des paiements lorsqu’il ne peut plus faire face à son passif exigible avec son actif disponible. »

Cela signifie que si un débiteur a des dettes qui sont dues et qu’il n’a pas suffisamment d’actifs liquides pour les régler, il est considéré comme étant en cessation de paiements.

Il est important de noter que cet état ne dépend pas uniquement de la situation financière globale de l’entreprise, mais de sa capacité à faire face à ses obligations à court terme.

Quelles sont les conséquences d’une procédure de redressement judiciaire pour le débiteur ?

Selon l’article L631-3 du Code de commerce, l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire entraîne plusieurs conséquences pour le débiteur.

Tout d’abord, « les poursuites individuelles des créanciers sont suspendues. » Cela signifie que les créanciers ne peuvent pas agir individuellement pour récupérer leurs créances pendant la durée de la procédure.

De plus, l’article L631-4 précise que « le débiteur conserve la gestion de son entreprise sous le contrôle d’un administrateur judiciaire. » Cela permet au débiteur de continuer à opérer tout en étant surveillé pour s’assurer qu’il prend les mesures nécessaires pour redresser sa situation financière.

Quelles sont les obligations du débiteur pendant la procédure de redressement judiciaire ?

L’article L631-8 du Code de commerce impose au débiteur plusieurs obligations pendant la procédure de redressement judiciaire.

Il doit notamment « fournir au mandataire judiciaire tous les documents nécessaires à l’établissement de l’état de ses créances et de ses dettes. »

De plus, le débiteur doit « informer le mandataire judiciaire de toute modification de sa situation financière. »

Ces obligations visent à garantir la transparence et à permettre au mandataire judiciaire d’évaluer correctement la situation de l’entreprise pour élaborer un plan de redressement.

Quelles sont les implications d’une procédure abusive selon le Code civil ?

L’article 32-1 du Code civil stipule que « le juge peut condamner à des dommages et intérêts celui qui a engagé une procédure abusive. »

Une procédure est considérée comme abusive lorsqu’elle est intentée dans le but de nuire à l’autre partie ou lorsqu’elle n’a pas de fondement sérieux.

Dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire, si un créancier engage une action sans justification valable, il peut être condamné à verser des dommages et intérêts au débiteur pour le préjudice causé.

Comment se déroule l’appel d’un jugement de redressement judiciaire ?

L’article R811-1 du Code de commerce précise que « les décisions rendues par le tribunal de commerce en matière de redressement judiciaire peuvent faire l’objet d’un appel. »

L’appel doit être formé dans un délai de 15 jours à compter de la notification du jugement.

Le tribunal d’appel examinera alors les éléments de fait et de droit pour déterminer si le jugement de première instance doit être confirmé ou infirmé.

Il est important de noter que l’appel n’a pas d’effet suspensif, ce qui signifie que la décision de première instance reste applicable jusqu’à ce que l’appel soit tranché.


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