Article L311-1-1 du Code rural et de la pêche maritime
Article L311-1-1 du Code rural et de la pêche maritime

Article L311-1-1 du Code rural et de la pêche maritime
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L311-1-1

La responsabilité prévue au premier alinéa de l’article 1253 du code civil n’est pas engagée lorsque le trouble anormal provient d’activités agricoles existant antérieurement à l’acte transférant la propriété ou octroyant la jouissance du bien ou, à défaut d’acte, à la date d’entrée en possession du bien par la personne lésée. Ces activités doivent être conformes aux lois et aux règlements et s’être poursuivies dans les mêmes conditions, dans des conditions nouvelles qui ne sont pas à l’origine d’une aggravation du trouble anormal ou dans des conditions qui résultent de la mise en conformité de l’exercice de ces activités aux lois et aux règlements ou sans modification substantielle de leur nature ou de leur intensité.

Article L311-1-1 du Code rural et de la pêche maritime, le commentaire de LegalPlanet.pro

Comprendre l’Article L311-1-1 du Code rural et de la pêche maritime

L’Article L311-1-1 du Code rural et de la pêche maritime aborde la question de la responsabilité liée aux troubles anormaux causés par des activités agricoles. Cet article précise que la responsabilité prévue par le Code civil ne peut être engagée si le trouble provient d’activités agricoles qui existaient avant le transfert de propriété ou la jouissance du bien.

Les conditions d’exonération de responsabilité

Pour que la responsabilité ne soit pas engagée, plusieurs conditions doivent être remplies :

1. Antériorité des activités agricoles : Les activités doivent avoir été exercées avant l’acte de transfert de propriété ou la jouissance du bien.
2. Conformité aux lois et règlements : Les activités doivent être conformes aux lois en vigueur et aux règlements applicables.
3. Poursuite des activités dans les mêmes conditions : Les activités doivent se poursuivre sans modification substantielle de leur nature ou de leur intensité.

Exemples pratiques d’application de l’Article L311-1-1

Prenons l’exemple d’un agriculteur qui cultive des vignes depuis plusieurs années. Si un nouveau propriétaire achète un terrain voisin et se plaint des nuisances liées à l’activité viticole, l’agriculteur peut se prévaloir de l’Article L311-1-1 pour se défendre, à condition que ses pratiques soient conformes aux normes en vigueur.

Un autre exemple pourrait être celui d’un éleveur de volailles. Si cet éleveur a toujours respecté les normes sanitaires et environnementales, et qu’il continue à exercer son activité sans changement significatif, il ne pourra pas être tenu responsable des troubles que pourrait ressentir un voisin nouvellement installé.

Conseils pour les agriculteurs et les propriétaires voisins

– Documentation des activités : Les agriculteurs doivent tenir un registre de leurs activités pour prouver leur antériorité et leur conformité.
– Communication avec les voisins : Établir un dialogue avec les nouveaux voisins peut aider à prévenir les conflits liés aux nuisances.
– Mise en conformité : Les agriculteurs doivent s’assurer que leurs pratiques respectent les lois et règlements en vigueur pour éviter toute contestation.

Questions fréquentes sur l’Article L311-1-1

Q : Qu’est-ce qu’un trouble anormal ?
R : Un trouble anormal est une gêne excessive ou inhabituelle causée par une activité, qui dépasse les inconvénients normaux de la vie en société.

Q : Que faire si je suis victime d’un trouble anormal ?
R : Il est conseillé de documenter les nuisances et de tenter d’en discuter avec l’auteur du trouble avant d’envisager des actions légales.

Q : L’Article L311-1-1 s’applique-t-il à toutes les activités agricoles ?
R : Oui, tant que les activités sont conformes aux lois et règlements et qu’elles ont été exercées avant le transfert de propriété.

Q : Comment prouver que les activités agricoles étaient antérieures ?
R : Les agriculteurs peuvent utiliser des documents tels que des baux, des factures, ou des déclarations fiscales pour prouver l’antériorité de leurs activités.

Conclusion sur l’importance de l’Article L311-1-1

L’Article L311-1-1 du Code rural et de la pêche maritime joue un rôle crucial dans la régulation des relations entre agriculteurs et propriétaires voisins. En clarifiant les conditions d’exonération de responsabilité, il permet de protéger les activités agricoles tout en respectant les droits des propriétaires.

👉 Visualiser la version en vigueur de cet article selon une date / période déterminée

Quelle est la version de cet article de Code applicable à ma situation ?

Entrée en vigueur selon l’article 1er du Code civil

Selon l’article 1er du Code civil, la loi entre en vigueur le lendemain de sa publication au Journal officiel, sauf disposition contraire. Ce principe s’applique également aux règlements, sauf lorsque leur exécution nécessite des mesures d’application. Dans ce cas, leur entrée en vigueur est différée.

Les lois et les actes administratifs existent dès leur promulgation ou leur signature, mais leur entrée en vigueur est subordonnée à leur publication au Journal Officiel. En l’absence de cette publication, la norme ne peut produire d’effet. Cette exigence découle de principes fondamentaux du droit administratif français, confirmés par le Conseil d’État (CE, 13 décembre 1957, Barrot et autres).

A l’exception du Code civil, les Codes sont modifiés régulièrement, surtout leur partie réglementaire, il est donc conseillé de bien comprendre que la version applicable d’un texte à une situation donnée n’est pas nécessairement celle de la date courante mais peut être antérieure.

Tant qu’une norme n’est pas publiée, elle i) Ne peut être invoquée par les tiers, ii) Ne peut leur être opposée, iii) Ne peut faire naître de droit en leur faveur.

Par ailleurs, la publication doit intervenir dans un délai raisonnable (CE, Sect., 12 décembre 2003, Syndicat des commissaires et hauts fonctionnaires de la police nationale).

Conditions d’application d’un texte non encore publié

Des mesures réglementaires peuvent être adoptées pour l’application d’une disposition existante mais non encore publiée. Toutefois, elles ne peuvent entrer en vigueur qu’à la date à laquelle la disposition principale devient elle-même opposable (CE, 27 janvier 1961, Daunizeau).

De même, des actes individuels favorables peuvent produire leurs effets dès leur signature (CE, Sect., 19 décembre 1952, Delle Mattei).

Cas de l’urgence : entrée en vigueur immédiate

En cas d’urgence, le gouvernement peut ordonner une entrée en vigueur immédiate, sous certaines conditions strictes. Cette décision est soumise à un contrôle normal du juge administratif (CE, 15 mai 2012, Fédération Interco CFDT).

Entrée en vigueur différée et mesures transitoires

Une norme peut légalement prévoir une entrée en vigueur différée, permettant à ses destinataires de s’y adapter. Ce mécanisme est notamment utilisé pour les règlements complexes ou ayant un impact important sur les professionnels. Exemples : 1er janvier, 1er avril, 1er juillet, 1er octobre. Ces dates communes sont préconisées par la circulaire du Premier ministre du 17 juillet 2013.

Des mesures transitoires sont également requises pour respecter le principe de sécurité juridique, en particulier pour les situations contractuelles en cours ou les activités économiques nécessitant une adaptation technique ou organisationnelle.

Cas d’annulation ou de vide juridique

Le Conseil d’État reconnaît des situations justifiant une rétroactivité partielle, notamment pour combler un vide juridique, ou à la suite de l’annulation d’un acte (CE, 26 décembre 1925, Rodière).

Non-rétroactivité des normes juridiques

Le principe de non-rétroactivité interdit à une règle nouvelle de s’appliquer à une situation constituée sous l’empire d’une règle ancienne (CE, Ass., 25 juin 1948, Société du journal L’Aurore).

Une situation est « constituée » lorsque tous les faits nécessaires à l’application de la norme ont eu lieu avant l’entrée en vigueur de cette dernière.

En matière contractuelle, la non-rétroactivité est la règle, sauf dérogation législative expresse.

Exceptions à la non-rétroactivité

Sanctions pénales plus douces : elles s’appliquent de façon rétroactive (CC, 1981).

Contrats : des effets rétroactifs peuvent être prévus entre les parties (CE, Sect., 19 novembre 1999).

Mesures pour combler un vide juridique ou pour appliquer une décision contentieuse.

Rétroactivité législative : conditions constitutionnelles

Le législateur peut déroger à la non-rétroactivité, à condition de justifier d’un motif d’intérêt général suffisant, et de respecter les droits fondamentaux et la sécurité juridique (CC, 2013-682 DC).

Cette possibilité est limitée en matière répressive, où la non-rétroactivité a valeur constitutionnelle.

Quelle version d’un texte s’applique en droit pénal ?

Le principe de légalité des délits et des peines s’exprime clairement à l’article 112-1 du Code pénal : Sont seuls punissables les faits constitutifs d’une infraction à la date à laquelle ils ont été commis. Peuvent seules être prononcées les peines légalement applicables à la même date. Toutefois, les dispositions nouvelles s’appliquent aux infractions commises avant leur entrée en vigueur et n’ayant pas donné lieu à une condamnation passée en force de chose jugée lorsqu’elles sont moins sévères que les dispositions anciennes.

👉 En droit pénal, une loi plus douce peut donc s’appliquer rétroactivement au bénéfice de l’auteur.

Quelle version s’applique en droit des contrats ?

En matière contractuelle, la version applicable du Code est celle en vigueur à la date de la signature du contrat. En d’autres termes, les droits et obligations des parties sont régis par le texte en vigueur le jour de la formation du contrat, sauf mention expresse contraire.


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