Cour d’appel d’Aix-en-Provence, 12 mars 2025, RG n° 25/00486
Cour d’appel d’Aix-en-Provence, 12 mars 2025, RG n° 25/00486

Type de juridiction : Cour d’appel

Juridiction : Cour d’appel d’Aix-en-Provence

Thématique : Maintien en rétention et respect des procédures administratives

Résumé

Contexte de la Procédure

Dans le cadre de l’application des articles L 740-1 et suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA), une décision a été prise par la préfecture des Bouches-du-Rhône le 9 février 2025. Cette décision imposait à un étranger, désigné ici comme un retenu, l’obligation de quitter le territoire national, ainsi qu’un placement en rétention.

Décisions Judiciaires

Le 10 mars 2025, un magistrat du tribunal judiciaire de Nice a rendu une ordonnance confirmant le maintien du retenu dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire. Ce dernier a interjeté appel de cette décision le 11 mars 2025, affirmant qu’il respectait la loi française et n’avait pas commis de délit.

Déclarations de l’Appelant

Lors de l’audience, le retenu a expliqué qu’il avait quitté le territoire français et était revenu en 2024, mais n’avait pas pu obtenir son passeport du consulat. Il a exprimé son intention de se rendre en Espagne pour régulariser sa situation, où il a des cousins et prévoit de travailler.

Position de l’Avocate

L’avocate du retenu a soutenu les déclarations de son client et a demandé l’infirmation de l’ordonnance du magistrat ainsi que la mainlevée du placement en rétention. Ses observations ont été consignées dans le procès-verbal d’audience.

Absence de la Préfecture

Le représentant de la préfecture des Bouches-du-Rhône ne s’est pas présenté à l’audience, ce qui a soulevé des questions sur la diligence de l’administration dans le traitement de cette affaire.

Évaluation de la Diligence Administrative

L’article L741-3 du CESEDA stipule qu’un étranger ne peut être maintenu en rétention que pour le temps strictement nécessaire à son départ. Les autorités consulaires tunisiennes ont été saisies le 9 février 2025 pour délivrer un laissez-passer consulaire, et le retenu a été auditionné le 6 mars 2025. Le tribunal a jugé que l’administration avait agi avec célérité et que l’appelant ne pouvait pas lui faire grief de ne pas avoir accompli les diligences requises.

Conclusion de la Décision

En raison des motifs exposés, le tribunal a confirmé l’ordonnance du magistrat du siège du tribunal judiciaire de Nice. Les parties ont été informées de leur droit de se pourvoir en cassation contre cette décision dans un délai de deux mois.

COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE

CHAMBRE 1-11, Rétention Administrative

ORDONNANCE

DU 12 MARS 2025

N° RG 25/00486 – N° Portalis DBVB-V-B7J-BOQMQ

Copie conforme

délivrée le 12 Mars 2025 par courriel à :

-l’avocat

-le préfet

-le CRA

-le JLD/TJ

-le retenu

-le MP

Décision déférée à la Cour :

Ordonnance rendue par le magistrat désigné pour le contrôle des mesures d’éloignement et de rétention du tribunal judiciaire de Nice en date du 10 mars 2025 à 17h08.

APPELANT

Monsieur [D] [S]

né le 29 mars 1994 à [Localité 7] (Tunisie)

de nationalité tunisienne

Comparant en visioconférence depuis le centre de rétention administrative de [Localité 5] en application des dispositions de la loi n°2024-42 du 26 janvier 2024.

Assisté de Maître Maguelonne LAURE, avocat au barreau d’AIX-EN-PROVENCE, commis d’office et de Madame [P] [Y], interprète en langue arabe, inscrit sur la liste des experts de la cour d’appel d’Aix-en-Provence.

INTIMÉE

PREFET DES BOUCHES DU RHONE

Avisé, non représenté

MINISTÈRE PUBLIC

Avisé, non représenté

******

DÉBATS

L’affaire a été débattue en audience publique le 12 mars 2025 devant M. Frédéric DUMAS, Conseiller à la cour d’appel délégué par le premier président par ordonnance, assisté de Mme Himane EL FODIL, Greffière,

ORDONNANCE

Réputée contradictoire,

Prononcée par mise à disposition au greffe le 12 Mars 2025 à 14h25,

Signée par M. Frédéric DUMAS, Conseiller et Mme Himane EL FODIL, Greffière,

PROCÉDURE ET MOYENS

Vu les articles L 740-1 et suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) ;

Vu l’arrêté portant obligation de quitter le territoire national pris le 9 février 2025 par PREFECTURE DES BOUCHES DU RHONE, notifié le même jour à 10h35 ;

Vu la décision de placement en rétention prise le 9 février 2025 par la PREFECTURE DES BOUCHES DU RHONE, notifiée le même jour à 10h35 ;

Vu l’ordonnance du 10 mars 2025 rendue par le magistrat désigné pour le contrôle des mesures d’éloignement et de rétention du tribunal judiciaire de Nice décidant le maintien de Monsieur [D] [S] dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire ;

Vu l’appel interjeté le 11 mars 2025 à 16h18 par Monsieur [D] [S] ;

Monsieur [D] [S] a comparu et a été entendu en ses explications ; il déclare : ‘j’ai fait appel car je respecte la loi française. Je n’ai pas commis de délit. Cela fait cinq ans que je n’ai pas fait de garde à vue. Je travaille au snack de manière honnête. J’avais quitté le territoire français et je suis revenu en France en 2024. Le consulat ne donne pas le passeport c’est pour cela que je ne l’ai pas fait. Je partirai en Espagne faire mes papiers là-bas, j’ai mes cousins en Espagne. Je travaillerai en Espagne.’

Son avocate, régulièrement entendue, reprend les termes de la déclaration d’appel, demande l’infirmation de l’ordonnance du magistrat du siège du tribunal judiciaire ainsi que la mainlevée du placement en rétention et ses observations ont été consignées dans le procès-verbal d’audience.

Le représentant de la préfecture ne comparaît pas.

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement par décision réputée contradictoire en dernier ressort, après débats en audience publique,

Confirmons l’ordonnance du magistrat désigné pour le contrôle des mesures d’éloignement et de rétention du tribunal judiciaire de Nice en date du 10 mars 2025.

Les parties sont avisées qu’elles peuvent se pourvoir en cassation contre cette ordonnance dans un délai de 2 mois à compter de cette notification, le pourvoi devant être formé par déclaration au greffe de la Cour de cassation, signé par un avocat au conseil d’Etat ou de la Cour de cassation.

Le greffier Le président

Reçu et pris connaissance le :

Monsieur [D] [S]

Assisté d’un interprète

COUR D’APPEL D’AIX-EN-PROVENCE

Chambre 1-11, Rétentions Administratives

[Adresse 6]

Téléphone : [XXXXXXXX02] – [XXXXXXXX03] – [XXXXXXXX01]

Courriel : [Courriel 4]

Aix-en-Provence, le 12 Mars 2025

À

– PREFECTURE DES BOUCHES DU RHONE

– Monsieur le directeur du centre de rétention administrative de [Localité 5]

– Monsieur le procureur général

– Monsieur le greffier du Juge des libertés et de la détention de NICE

– Maître Maguelonne LAURE

NOTIFICATION D’UNE ORDONNANCE

J’ai l’honneur de vous notifier l’ordonnance ci-jointe rendue le 12 Mars 2025, suite à l’appel interjeté par :

Monsieur [D] [S]

né le 29 Mars 1994 à [Localité 7] (99)

de nationalité Tunisienne

Je vous remercie de m’accuser réception du présent envoi.

Le greffier,

VOIE DE RECOURS

Nous prions Monsieur le directeur du centre de rétention administrative de bien vouloir indiquer au retenu qu’il peut se pourvoir en cassation contre cette ordonnance dans un délai de 2 mois à compter de cette notification, le pourvoi devant être formé par déclaration au greffe de la Cour de cassation.

 


Votre avis sur ce point juridique ? Une actualité ? Une recommandation ?

Merci pour votre retour ! Partagez votre point de vue, une info ou une ressource utile.

Chat Icon