L’Essentiel : Il résulte de l’arrêt attaqué et des pièces de procédure que, par jugement du 28 mai 2021, un dirigeant d’entreprise a été déclaré coupable d’abus de biens sociaux, de trafic d’influence passif commis par un particulier et de blanchiment habituel du produit de l’infraction de trafic d’influence passif. Il a été condamné à la confiscation d’une somme de 867 540,46 euros saisie sur le compte bancaire d’une société. Le tribunal correctionnel a également rejeté la demande de restitution formée par la société, intervenante, qui a ensuite interjeté appel de ce jugement. La société a été déclarée déchue de son pourvoi.
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Faits de l’affaireIl résulte de l’arrêt attaqué et des pièces de procédure que, par jugement du 28 mai 2021, un dirigeant d’entreprise a été déclaré coupable d’abus de biens sociaux, de trafic d’influence passif commis par un particulier et de blanchiment habituel du produit de l’infraction de trafic d’influence passif. Il a été condamné à la confiscation d’une somme de 867 540,46 euros saisie sur le compte bancaire d’une société. Demande de restitutionLe tribunal correctionnel a également rejeté la demande formée par la société, intervenante, aux fins de restitution de la somme saisie sur son compte. Cette société a ensuite interjeté appel de ce jugement. Déchéance du pourvoiLa société, n’ayant pas déposé dans le délai légal un mémoire exposant ses moyens de cassation, a été déclarée déchue de son pourvoi par application de l’article 590-1 du code de procédure pénale. Examen du moyenLes griefs soulevés ne sont pas de nature à permettre l’admission du pourvoi au sens de l’article 567-1-1 du code de procédure pénale. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelles sont les conséquences juridiques de l’abus de biens sociaux ?L’abus de biens sociaux est régi par l’article L241-3 du Code de commerce, qui stipule que « le fait, pour un dirigeant d’entreprise, d’utiliser les biens ou le crédit de la société à des fins personnelles ou pour des tiers, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. » Dans le cas présent, le dirigeant d’entreprise a été déclaré coupable d’abus de biens sociaux, ce qui entraîne des conséquences pénales significatives, notamment la confiscation des sommes obtenues illégalement. Cette infraction vise à protéger les intérêts de la société et des actionnaires, en sanctionnant les comportements déloyaux des dirigeants. Quelles sont les implications du trafic d’influence passif ?Le trafic d’influence passif est défini par l’article 432-11 du Code pénal, qui précise que « le fait, pour une personne, de solliciter ou d’obtenir, directement ou indirectement, d’un tiers, des avantages ou des promesses d’avantages, en raison de son influence réelle ou supposée sur une autorité publique, est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 500 000 euros d’amende. » Dans cette affaire, le particulier a été reconnu coupable de trafic d’influence passif, ce qui souligne la gravité de l’infraction et les sanctions encourues. Cette infraction vise à préserver l’intégrité des décisions publiques et à prévenir la corruption. Quelles sont les conséquences du blanchiment habituel des produits d’infraction ?Le blanchiment d’argent est encadré par l’article 324-1 du Code pénal, qui stipule que « le fait de dissimuler ou de transférer des biens provenant d’un délit ou d’un crime est puni de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende. » Dans le cas présent, le particulier a été condamné pour blanchiment habituel du produit de l’infraction de trafic d’influence passif, ce qui implique une répétition des actes de blanchiment et une intention délibérée de dissimuler l’origine illicite des fonds. Cette infraction vise à lutter contre le financement du crime et à protéger l’économie légale. Quelles sont les conditions de la déchéance du pourvoi ?La déchéance du pourvoi est régie par l’article 590-1 du Code de procédure pénale, qui précise que « le pourvoi en cassation est déclaré irrecevable lorsque le mémoire n’est pas déposé dans le délai légal. » Dans cette affaire, la société [7] n’a pas respecté le délai pour déposer son mémoire, entraînant ainsi sa déchéance de pourvoi. Cette règle vise à garantir la rapidité et l’efficacité des procédures judiciaires, en évitant les abus de droit. Quels sont les critères d’admission du pourvoi en cassation ?L’article 567-1-1 du Code de procédure pénale stipule que « le pourvoi en cassation n’est admis que si les moyens invoqués sont de nature à permettre l’admission du pourvoi. » Dans le cas présent, les griefs soulevés par la société [7] n’ont pas été jugés suffisants pour justifier l’admission du pourvoi, ce qui souligne l’importance de la qualité des arguments présentés. Cette exigence vise à filtrer les pourvois et à concentrer l’attention de la Cour de cassation sur les questions juridiques essentielles. |
N° 00256
GM
5 MARS 2025
REJET
M. BONNAL président,
R É P U B L I Q U E F R A N Ç A I S E
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AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
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ARRÊT DE LA COUR DE CASSATION, CHAMBRE CRIMINELLE,
DU 5 MARS 2025
La société [4], et la société [7], ont formé des pourvois contre l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, chambre 5-1, en date du 30 mars 2022, qui a prononcé sur une demande de restitution.
Les pourvois sont joints en raison de la connexité.
Un mémoire a été produit pour la société [4].
Sur le rapport de Mme Jaillon, conseiller, les observations du cabinet Rousseau et Tapie, avocat de la société [4], et les conclusions de M. Micolet, avocat général, après débats en l’audience publique du 29 janvier 2025 où étaient présents M. Bonnal, président, Mme Jaillon, conseiller rapporteur, Mme de la Lance, conseiller de la chambre, et M. Maréville, greffier de chambre,
la chambre criminelle de la Cour de cassation, composée en application de l’article 567-1-1 du code de procédure pénale, des président et conseillers précités, après en avoir délibéré conformément à la loi, a rendu le présent arrêt.
1. Il résulte de l’arrêt attaqué et des pièces de procédure ce qui suit.
2. Par jugement du 28 mai 2021 (n° 2021/3827), le tribunal correctionnel, a déclaré M. [Z] [D] coupable, notamment, d’abus de biens sociaux, de trafic d’influence passif commis par un particulier et de blanchiment habituel du produit de l’infraction de trafic d’influence passif, et l’a condamné, entre autres peines, à la confiscation d’une somme de 867 540,46 euros saisie sur le compte bancaire de la société [4] ouvert dans les livres de la société [3] sise au Luxembourg.
3. Par jugement en date du 28 mai 2021 (n° 2021/3829), le tribunal correctionnel a rejeté la demande formée par la société [4], intervenante, aux fins de restitution de la somme précitée saisie sur son compte ouvert à la [3] (Luxembourg).
4. La société [4] a interjeté appel de ce jugement.
Déchéance du pourvoi de la société [7]
5. La société [7] ([7]) n’a pas déposé dans le délai légal, personnellement ou par son avocat, un mémoire exposant ses moyens de cassation. Il y a lieu en conséquence de la déclarer déchue de son pourvoi par application de l’article 590-1 du code de procédure pénale.
Sur le moyen, pris en ses première et deuxième branches
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