L’Essentiel : L’association Les Espaces d’Avenir (LEDA) a engagé une procédure contre Madame [Y] [I] pour loyers impayés, totalisant 11.261,23 euros. Malgré son absence à l’audience du 5 décembre 2024, le juge a statué en faveur de LEDA, confirmant la résiliation du contrat d’hébergement. La clause résolutoire a été appliquée, car la mise en demeure était restée sans effet. Madame [Y] [I] a été condamnée à payer la somme due ainsi qu’une indemnité d’occupation, avec exécution provisoire, permettant à LEDA d’envisager son expulsion si nécessaire. Les dépens ont été à la charge de la défenderesse.
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Exposé du litigeL’association Les Espaces d’Avenir (LEDA) a signé un contrat d’hébergement avec Madame [Y] [I] le 13 mars 2018, pour un logement moyennant un loyer de 427,13 euros et des charges de 200 euros. Ce contrat est régi par le code de l’action sociale et des familles, excluant la loi n°89-462. En août 2024, LEDA a signifié un commandement de payer pour des loyers impayés s’élevant à 10.120,07 euros. En novembre 2024, LEDA a assigné Madame [Y] [I] devant le tribunal pour obtenir la résiliation du contrat, son expulsion, et le paiement d’une dette locative de 10.975,94 euros, ainsi qu’une indemnité d’occupation. Audience et décisionLors de l’audience du 5 décembre 2024, LEDA a mis à jour la dette à 11.261,23 euros. Madame [Y] [I] n’a pas comparu, rendant la décision réputée contradictoire. Le jugement a été mis en délibéré pour le 20 janvier 2025. Motifs de la décisionLe juge a statué sur le fond malgré l’absence de la défenderesse, conformément à l’article 472 du code de procédure civile. La clause résolutoire du contrat stipule que l’inexécution des obligations entraîne la résiliation après une mise en demeure infructueuse. LEDA a prouvé que Madame [Y] [I] n’avait pas payé ses loyers, et le commandement de payer est resté sans effet pendant un mois, entraînant l’acquisition de la clause résolutoire au 8 octobre 2024. L’expulsion a été ordonnée. Demande en paiementLEDA a présenté le contrat d’hébergement et un historique de compte prouvant une dette de 11.261,23 euros. Madame [Y] [I] a été condamnée à verser cette somme, ainsi qu’une indemnité d’occupation à partir de décembre 2024 jusqu’à la libération des lieux. Autres demandes et exécution provisoireMadame [Y] [I] a été condamnée aux dépens, sans condamnation supplémentaire au titre de l’article 700 du code de procédure civile. La décision a été rendue avec exécution provisoire, permettant à LEDA de procéder à l’expulsion si nécessaire. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la procédure à suivre en cas d’absence du défendeur lors d’une audience ?Conformément aux dispositions de l’article 472 du code de procédure civile, lorsque le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et bien fondée. Ainsi, même en l’absence de la défenderesse, le tribunal peut examiner les éléments du dossier et rendre une décision sur la base des preuves fournies par la partie demanderesse. Quelles sont les conditions de mise en œuvre d’une clause résolutoire dans un contrat de location ?L’article 1225 du code civil précise que la clause résolutoire doit indiquer les engagements dont l’inexécution entraînera la résolution du contrat. La résolution est subordonnée à une mise en demeure infructueuse, sauf si le contrat stipule que celle-ci résulte du seul fait de l’inexécution. Il est également stipulé que la mise en demeure doit mentionner expressément la clause résolutoire pour produire effet. Dans le cas présent, le contrat d’hébergement comporte une clause résolutoire qui précise que, en cas de défaut de paiement, le contrat sera résilié de plein droit après un mois suivant un commandement infructueux. Quelles sont les conséquences d’une résiliation de contrat pour non-paiement ?L’article L311-4-1 du code de l’action sociale et des familles dispose que la résiliation du contrat par le gestionnaire peut intervenir en cas d’inexécution par la personne accueillie d’une obligation lui incombant. Dans cette affaire, le bailleur a produit un commandement de payer qui est resté infructueux pendant un mois, ce qui a conduit à l’acquisition de la clause résolutoire. Ainsi, la résiliation du contrat a été prononcée, entraînant l’expulsion de la défenderesse. Comment se calcule la dette locative en cas de résiliation de contrat ?L’article 1103 du code civil stipule que les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits. Dans cette affaire, l’association LEDA a produit le contrat d’hébergement stipulant le paiement d’une redevance mensuelle. L’historique de compte a établi la dette à hauteur de 11.261,23 euros au 30 novembre 2024, ce qui a conduit à la condamnation de la défenderesse à verser cette somme. Quelles sont les implications des dépens et des frais de justice dans ce type de litige ?L’article 696 du code de procédure civile prévoit que la partie perdante est tenue aux dépens. Dans cette affaire, Madame [Y] [I], ayant perdu le procès, a été condamnée aux dépens. Cependant, le tribunal a décidé de ne prononcer aucune condamnation au titre des frais d’avocat selon l’article 700 du code de procédure civile, en raison des circonstances de l’affaire. Quelles sont les dispositions concernant l’exécution provisoire d’une décision de justice ?L’article 514 du code de procédure civile rappelle que certaines décisions peuvent être exécutées provisoirement. Dans cette affaire, la décision a été revêtue de l’exécution provisoire, permettant ainsi à l’association LEDA de procéder à l’expulsion de la défenderesse sans attendre l’éventuel appel. Cela signifie que la décision est immédiatement applicable, même si elle est susceptible d’appel. |
DE SAINT DENIS
[Adresse 3]
[Localité 6]
Téléphone : [XXXXXXXX01]
Télécopie : [XXXXXXXX02]
@ : [Courriel 7]
REFERENCES : N° RG 24/11128 – N° Portalis DB3S-W-B7I-2JJ6
Minute : 25/00100
Association LES ESPACES D’AVENIR (LEDA)
Représentant : Maître Alexia DROUX de la SCP DROUX BAQUET, avocats au barreau de SEINE-SAINT-DENIS, vestiaire : 191
C/
Madame [Y] [I]
Exécutoire, copie, dossier
délivrés à :
Maître Alexia DROUX de la SCP DROUX BAQUET
Copie certifiée conforme délivrée à :
Madame [Y] [I]
Le
JUGEMENT DU 20 Janvier 2025
Jugement rendu par décision réputée contradictoire et en premier ressort et mis à disposition au greffe du tribunal de proximité en date du 20 Janvier 2025;
Par Monsieur Simon FULLEDA, en qualité de juge des contentieux de la protection, assisté de Madame Erica KISNORBO, greffier ;
Après débats à l’audience publique du 05 Décembre 2024 tenue sous la présidence de Monsieur Simon FULLEDA juge des contentieux de la protection, assisté de Madame Erica KISNORBO, greffier ;
ENTRE DEMANDEUR :
Association LES ESPACES D’AVENIR (LEDA)
[Adresse 8]
[Localité 5]
représentée par Maître Alexia DROUX de la SCP DROUX BAQUET, avocats au barreau de SEINE-SAINT-DENIS, vestiaire : 191
D’UNE PART
ET DÉFENDEUR :
Madame [Y] [I]
[Adresse 4]
[Localité 6]
non comparante
D’AUTRE PART
Suivant acte sous signature privée en date du 13 mars 2018, l’association Les Espaces d’Avenir (ci-après LEDA) a consenti à Madame [Y] [I] un contrat d’hébergement à titre onéreux relatif au logement n°223 situé [Adresse 4] à [Localité 6], moyennant le paiement d’une participation financière d’un montant de 427,13 euros, outre des provisions pour charges à hauteur de 200 euros.
Cette location est encadrée par les articles L.221-1 et suivants du code de l’action sociale et des familles, et est exclue du champ d’application de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989.
Suivant exploit de commissaire de justice en date du 27 août 2024, l’association LEDA a fait signifier aux locataires un commandement de payer les loyers visant la clause résolutoire et portant sur la somme en principal de 10.120,07 euros.
Suivant exploit de commissaire de justice en date du 8 novembre 2024, l’association LEDA a fait assigner Madame [Y] [I] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Bobigny siégeant au sein de la chambre de proximité de Saint-Denis (93 200) aux fins de voir, sous le bénéfice de l’exécution provisoire :
Déclarer acquise la clause résolutoire, subsidiairement prononcer la résiliation du contrat de location,Ordonner l’expulsion de la défenderesse en la forme ordinaire,Condamner la défenderesse à lui verser la somme de 10.975,94 euros au titre de sa dette locative, avec intérêt au taux légal à compter du 27 août 2024,Condamner la défenderesse à lui verser une indemnité d’occupation d’un montant de 700 euros à compter du 8 octobre 2024 et jusqu’à complète libération des lieux,Condamner la défenderesse à lui verser la somme de 1.000 euros au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile, outre les dépens.L’affaire a été appelée à l’audience du 5 décembre 2024.
A cette date, l’association LEDA, représentée par son conseil, sollicite le bénéfice de son acte introductif d’instance et actualise la dette à la baisse, à hauteur de 11.261,23 euros, terme de novembre 2024 inclus.
Madame [Y] [I], régulièrement citée à étude, n’a pas comparu. La décision sera réputée contradictoire.
A l’issue des débats, la décision est mise en délibéré au 20 janvier 2025.
Sur l’absence du défendeur
Conformément aux dispositions de l’article 472 du code de procédure civile, lorsque le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et bien fondée.
Sur la demande de résiliation et d’expulsion
L’article 1225 du code civil dispose que la clause résolutoire précise les engagements dont l’inexécution entraînera la résolution du contrat. La résolution est subordonnée à une mise en demeure infructueuse, s’il n’a pas été convenu que celle-ci résulterait du seul fait de l’inexécution. La mise en demeure ne produit effet que si elle mentionne expressément la clause résolutoire.
L’article L311-4-1 du code de l’action sociale et des familles dispose que la résiliation du contrat par le gestionnaire de l’établissement peut intervenir en cas d’inexécution par la personne accueillie d’une obligation lui incombant au titre de son contrat ou de manquement grave ou répété au règlement de fonctionnement de l’établissement.
En l’espèce, le contrat d’hébergement comporte une clause résolutoire en son article 8, qui stipule : « Il est expressément convenu qu’à défaut de paiement, de tout ou partie d’un seul terme de la participation financière à l’hébergement, du montant de la participation des charges à leur échéance ou à défaut du respect des obligations résultant du présent contrat par l’hébergé, et un mois après un commandement infructueux, le présent contrat d’hébergement sera résilié de plein droit si bon semble à l’association LEDA (…), sans qu’il soit besoin de remplir aucune formalité judiciaire ».
Or, il ressort des pièces produites, et notamment de l’historique de compte, non contesté, que le preneur n’a pas payé l’intégralité de la participation financière à l’hébergement.
Le bailleur produit en outre un commandement de payer visant cette clause résolutoire, en date du 27 août 2024.
Ce commandement est demeuré infructueux pendant un mois, de sorte qu’il convient de constater que la clause résolutoire a été acquise à la date du 8 octobre 2024.
L’expulsion de la défenderesse sera ordonnée en la forme ordinaire.
Sur la demande en paiement
L’article 1103 du code civil dispose que les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits.
En l’espèce, l’association LEDA produit le contrat d’hébergement stipulant le paiement d’une redevance mensuelle, ainsi qu’un historique de compte établissant la dette à hauteur de 11.261,23 euros au 30 novembre 2024, terme de novembre 2024 inclus.
La défenderesse sera condamnée à verser cette somme à l’association LEDA, outre une indemnité d’occupation due au visa de l’article 1240 du code civil, d’un montant équivalent aux sommes qui auraient été dues en cas de poursuite du contrat de location, à compter du mois de décembre 2024, premier mois non inclus dans le décompte, et jusqu’à parfaite libération des lieux.
Sur les autres demandes
Madame [Y] [I], qui perd le procès, sera tenue aux dépens conformément aux dispositions de l’article 696 du code de procédure civile.
L’équité commande de ne prononcer aucune condamnation au visa des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
Il sera rappelé que la présente décision est revêtue de l’exécution provisoire, conformément aux dispositions de l’article 514 du code de procédure civile.
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire, susceptible d’appel et prononcée par mise à disposition au greffe,
CONSTATE l’acquisition de la clause résolutoire à la date du 8 octobre 2024,
ORDONNE à Madame [Y] [I] de libérer le logement et restituer les clés dans un délai de huit jours à compter de la signification de la présente décision,
DIT qu’à défaut de libération volontaire dans ce délai, l’association LEDA pourra, deux mois après la signification d’un commandement d’avoir à quitter les lieux, faire procéder à son expulsion ainsi qu’à celle de tous occupants de son chef, au besoin avec l’aide d’un serrurier et le concours de la force publique,
ORDONNE en tant que de besoin le transport des meubles meublants aux frais de l’expulsé dans tel garde meuble de son choix, et à défaut choisi par le bailleur,
CONDAMNE Madame [Y] [I] à verser à l’association LEDA la somme de 11.261,23 euros au titre de sa dette locative, terme d’octobre 2024 inclus,
CONDAMNE Madame [Y] [I] à verser à l’association LEDA une indemnité mensuelle d’occupation d’un montant équivalent aux sommes qui auraient été dues en cas de poursuite du contrat, à compter du mois de novembre 2024 et jusqu’à parfaite libération des lieux,
CONDAMNE Madame [Y] [I] aux dépens,
REJETTE pour le surplus les demandes des parties,
RAPPELLE que la présente décision est revêtue de l’exécution provisoire.
Le greffier Le juge des contentieux de la protection
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