Délits de presse en ligne

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Délits de presse en ligne

Calcul du délai de prescription

L’article 65 de la loi du 29 juillet 1881, applicable aux instances introduites devant le juge civil, dispose que l’action résultant des infractions prévues par ladite loi se prescrit après trois mois révolus, à compter du jour où elles ont été commises ou du jour du dernier acte d’instruction ou de poursuite s’il en a été fait.  En l’espèce, les juges ont conclu que des propos diffamatoires publiés en ligne ont été atteints par la prescription.

Notion de directeur de la publication

Pour contester l’acquisition de la prescription, la société victime de la diffamation se prévalait du principe rappelé par l’article 2234 du Code civil selon lequel la prescription ne court pas ou est suspendue contre celui qui est dans l’impossibilité d’agir du fait de la force majeure, impossibilité qui résultait en l’occurrence de l’absence de la mention sur le site internet www.desobeir.net de l’identité du directeur de la publication, le site se bornant à faire état de l’éditeur, et d’une personne désignée comme «contact», la qualité de directeur de la publication de ce dernier n’ayant été indiquée que postérieurement.

La force majeure n’a pas été retenue : dès lors que la société victime a pris attache avec le «contact» mentionné sur le site, pour lui demander la suppression de la vidéo et des textes incriminés et qu’un échange s’en est suivi, l’interlocuteur pouvait donc être considéré comme le directeur de la publication du site au sens de l’article 93-3 de la loi du 12 juin 2009, de sorte que la victime ne démontrait pas l’impossibilité d’agir devant le juge civil.

De surcroît, il était loisible à la société de déposer une plainte pénale devant un juge d’instruction qui aurait diligenté une enquête pour déterminer le responsable des propos diffamatoires.

Il s’en déduit que la société n’était nullement dans l’impossibilité d’engager une action judiciaire dans le délai de trois mois à compter de la mise en ligne des propos incriminés et, qu’en s’abstenant d’interrompre la prescription dans ce délai qui expirait, son action était, lors de la délivrance de l’assignation, prescrite et, partant irrecevable.

Questions / Réponses juridiques

Quel est le délai de prescription pour les infractions prévues par la loi du 29 juillet 1881 ?

Le délai de prescription pour les infractions prévues par la loi du 29 juillet 1881 est de trois mois. Ce délai commence à courir à partir du jour où l’infraction a été commise ou à partir du dernier acte d’instruction ou de poursuite, s’il y en a eu un.

Cela signifie que si une personne souhaite engager une action en justice pour diffamation, elle doit le faire dans ce délai de trois mois, faute de quoi son action sera considérée comme prescrite. Dans le cas évoqué, les juges ont conclu que les propos diffamatoires publiés en ligne étaient atteints par la prescription, ce qui signifie que la société n’a pas pu agir dans le délai imparti.

Qu’est-ce que la notion de directeur de la publication ?

La notion de directeur de la publication est essentielle dans le cadre des responsabilités liées à la diffusion d’informations sur un site internet. Selon l’article 93-3 de la loi du 12 juin 2009, le directeur de la publication est la personne responsable du contenu publié sur un site.

Dans le cas de la société victime de diffamation, celle-ci a tenté de contester la prescription en arguant qu’elle ne pouvait pas agir en raison de l’absence de mention de l’identité du directeur de la publication sur le site www.desobeir.net. Cependant, les juges ont estimé que la société avait eu un contact avec une personne désignée comme «contact», ce qui a permis de considérer cette personne comme le directeur de la publication.

Pourquoi la force majeure n’a-t-elle pas été retenue dans cette affaire ?

La force majeure n’a pas été retenue dans cette affaire car la société victime de la diffamation avait pris contact avec le «contact» mentionné sur le site pour demander la suppression des contenus incriminés.

Cet échange a démontré que la société n’était pas dans l’impossibilité d’agir, car elle avait la possibilité de communiquer avec une personne responsable du site. De plus, la société aurait pu déposer une plainte pénale pour que le juge d’instruction diligente une enquête afin de déterminer le responsable des propos diffamatoires.

Ainsi, les juges ont conclu que la société n’était pas dans l’impossibilité d’engager une action judiciaire dans le délai de trois mois.

Quelles conséquences a eu l’inaction de la société victime de diffamation ?

L’inaction de la société victime de diffamation a eu pour conséquence que son action a été déclarée prescrite et donc irrecevable. En ne saisissant pas le juge dans le délai de trois mois à compter de la mise en ligne des propos incriminés, la société a perdu son droit d’agir en justice.

Les juges ont souligné que la société n’avait pas interrompu la prescription dans le délai imparti, ce qui a conduit à la conclusion que son action était prescrite au moment de la délivrance de l’assignation. Cela illustre l’importance de respecter les délais de prescription dans les affaires de diffamation, car un retard peut entraîner la perte de la possibilité d’obtenir réparation.


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