L’Essentiel : Les requêtes en saisie-contrefaçon de marque, régies par l’article L716-7 du code de la propriété intellectuelle, ne peuvent être présentées selon la procédure de droit commun. Une requête déguisée en constat, visant en réalité une saisie-contrefaçon, est déclarée nulle. En effet, l’ordonnance judiciaire, bien que qualifiée de constat, impose une mission d’observation des produits contrefaisants, ce qui constitue une saisie déguisée. Ainsi, le non-respect des délais de 20 jours ouvrables pour saisir la juridiction de fond entraîne l’annulation du procès-verbal de constat, soulignant l’importance de la procédure adéquate en matière de contrefaçon.
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Q/R juridiques soulevées :
Qu’est-ce qu’une saisie-contrefaçon?Une saisie-contrefaçon est une procédure légale qui permet à un titulaire de droits de propriété intellectuelle, comme une marque, de faire constater et saisir des produits ou services qui violent ses droits. Cette procédure est encadrée par l’article L716-7 du code de la propriété intellectuelle, qui établit des règles spécifiques pour prouver la contrefaçon. Il est essentiel de suivre ces règles pour éviter que la saisie ne soit déclarée nulle, notamment si elle est effectuée dans le cadre d’une procédure de droit commun. Quels sont les moyens de preuve acceptés pour établir une contrefaçon?La contrefaçon peut être prouvée par tous moyens, ce qui offre une certaine flexibilité aux titulaires de droits. L’article L716-7 précise que les personnes ayant qualité pour agir en contrefaçon peuvent faire procéder à des constatations par des huissiers. Ces huissiers peuvent être assistés d’experts désignés par le demandeur, ce qui renforce la crédibilité des preuves collectées. Les constatations peuvent inclure une description détaillée des produits ou services prétendument contrefaisants, ainsi que la saisie réelle de ces produits et de tout document s’y rapportant. Que se passe-t-il si une requête est présentée sous un faux prétexte?Si une requête est présentée sous un faux prétexte, par exemple en se présentant comme une « requête aux fins de constat » alors qu’elle vise en réalité à obtenir une saisie-contrefaçon, cela peut avoir des conséquences juridiques. Dans un tel cas, l’ordonnance judiciaire peut être annulée, et le procès-verbal de constat sera déclaré nul. Cela s’explique par le fait que la loi interdit les saisies-contrefaçon déguisées, qui pourraient fausser le processus judiciaire et nuire aux droits des parties concernées. Quel est le délai pour saisir la juridiction de fond après une saisie-contrefaçon?Le délai pour saisir la juridiction de fond après une saisie-contrefaçon est clairement défini par l’article L716-7 et l’article R 716-4 du code de la propriété intellectuelle. Ce délai est de 20 jours ouvrables ou 31 jours civils. Il est crucial de respecter ce délai, car tout manquement entraînera la nullité de l’intégralité de la saisie, y compris la description des produits ou services concernés. Cela souligne l’importance d’agir rapidement et efficacement dans le cadre de la protection des droits de propriété intellectuelle. |
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