Type de juridiction : Cour de cassation
Juridiction : Cour de cassation
→ RésuméSur le moyen unique du pourvoi principal de Mme X…, la Cour de Cassation a rappelé que le licenciement économique ne peut être justifié que si le reclassement au sein de l’entreprise ou du groupe est impossible. L’employeur doit rechercher des possibilités de reclassement, même en dehors d’un plan social, et proposer des emplois disponibles. En l’espèce, la cour d’appel a constaté que l’employeur n’avait pas informé Mme X… des options de reclassement, ce qui a conduit à la cassation de l’arrêt. La société Lark Productions et la SFP ont été condamnées aux dépens et à verser 2 500 euros à Mme X… au titre de l’article 700.
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Sur le moyen unique du pourvoi principal de Mme X… :
Vu les articles L. 122-14-4 et L. 321-1 du Code du travail ; Attendu que le licenciement économique d’un salarié ne peut intervenir que si le reclassement de l’intéressé dans l’entreprise ou dans le groupe dont elle relève n’est pas possible ; qu’il appartient à l’employeur, même lorsqu’un plan social a été établi, de rechercher s’il existe des possibilités de reclassement, prévues ou non dans le plan social, au sein du groupe et parmi les entreprises dont l’activité, l’organisation ou le lieu d’exploitation leur permettent d’effectuer la permutation de tout ou partie du personnel, et de proposer aux salariés dont le licenciement est envisagé des emplois disponibles de même catégorie ou, à défaut, de catégorie inférieure, fût-ce par voie de modification des contrats de travail, en assurant au besoin l’adaptation de ces salariés à une évolution de leur emploi ; que, faute pour l’employeur d’avoir accompli ces obligations, un licenciement prononcé pour motif économique est dépourvu de cause réelle et sérieuse ; Attendu que Mme X…, qui avait été engagée en 1988 par la Société française de production (SFP), en qualité de producteur délégué, est ensuite passée au service de la société SFP Productions, puis de la société IMA productions, devenue depuis la société 15/30 Productions et absorbée ultérieurement par la société Lark productions, sociétés relevant toutes du même groupe SFP ; qu’elle a été licenciée le 25 novembre 1998, pour motif économique ; Attendu qu’après avoir relevé que l’employeur ne justifiait pas avoir informé Mme X… des possibilités de reclassement au sein des entreprises du groupe SFP, la cour d’appel a confirmé le jugement qui avait débouté Mme X… de sa demande en paiement de dommages-intérêts, pour licenciement sans cause réelle et sérieuse ; Qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a violé les textes susvisés ; PAR CES MOTIFS, et sans qu’il y ait lieu de statuer sur le moyen du pourvoi incident des sociétés Lark productions et SFP, qui ne serait pas de nature à permettre l’admission de ce pourvoi ; Déclare non admis le pourvoi incident des sociétés Lark Productions et SFP ; Et sur le pourvoi principal de Mme X… : CASSE ET ANNULE, sauf en ce qu’il a débouté Mme X… de sa demande en paiement de dommages-intérêts au titre d’un manquement à la priorité de réembauchage, l’arrêt rendu le 3 mai 2002, entre les parties, par la cour d’appel de Paris ; remet, en conséquence, quant à ce, la cause et les parties dans l’état où elles se trouvaient avant ledit arrêt et, pour être fait droit, les renvoie devant la cour d’appel de Versailles ; Condamne la société Lark Productions et la SFP aux dépens ; Vu l’article 700 du nouveau Code de procédure civile, condamne la société Lark Productions et la SFP à payer à Mme X… la somme de 2 500 euros ; Dit que sur les diligences du procureur général près la Cour de Cassation, le présent arrêt sera transmis pour être transcrit en marge ou à la suite de l’arrêt partiellement cassé ; Ainsi fait et jugé par la Cour de Cassation, Chambre sociale, et prononcé par le président en son audience publique du neuf novembre deux mille quatre. |
→ Questions / Réponses juridiques
Quel est le cadre légal du licenciement économique selon le Code du travail ?Le licenciement économique d’un salarié est encadré par les articles L. 122-14-4 et L. 321-1 du Code du travail. Ces articles stipulent que le licenciement économique ne peut être justifié que si l’employeur a épuisé toutes les possibilités de reclassement du salarié au sein de l’entreprise ou du groupe auquel il appartient. L’employeur a l’obligation de rechercher des solutions de reclassement, même si un plan social a été mis en place. Cela inclut la recherche d’emplois disponibles de même catégorie ou, si cela n’est pas possible, de catégorie inférieure. Si l’employeur ne respecte pas ces obligations, le licenciement est considéré comme dépourvu de cause réelle et sérieuse. Quelles sont les circonstances entourant le licenciement de Mme X…?Mme X… a été engagée en 1988 par la Société française de production (SFP) en tant que producteur délégué. Au fil des années, elle a été transférée à plusieurs sociétés, toutes appartenant au même groupe SFP, notamment SFP Productions, IMA Productions, et enfin 15/30 Productions, qui a été absorbée par Lark Productions. Le licenciement de Mme X… a eu lieu le 25 novembre 1998 pour motif économique. Cependant, la cour d’appel a constaté que l’employeur n’avait pas informé Mme X… des possibilités de reclassement au sein des entreprises du groupe SFP, ce qui a conduit à la confirmation du jugement initial qui déboutait Mme X… de sa demande de dommages-intérêts. Quelle a été la décision de la cour d’appel concernant le licenciement de Mme X…?La cour d’appel a confirmé le jugement qui avait débouté Mme X… de sa demande en paiement de dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse. Cette décision a été fondée sur le constat que l’employeur n’avait pas respecté ses obligations d’information et de reclassement. Cependant, la cour d’appel a été critiquée pour avoir violé les textes légaux en ne tenant pas compte de l’absence de recherche de reclassement par l’employeur. Cela a conduit à la cassation de l’arrêt par la Cour de Cassation, qui a annulé la décision de la cour d’appel, sauf en ce qui concerne le débouté de Mme X… pour la demande de dommages-intérêts. Quelles sont les conséquences de la décision de la Cour de Cassation ?La Cour de Cassation a cassé et annulé l’arrêt de la cour d’appel, sauf en ce qui concerne le débouté de Mme X… pour sa demande de dommages-intérêts. Cela signifie que la cause et les parties sont remises dans l’état où elles se trouvaient avant l’arrêt de la cour d’appel. La Cour de Cassation a également renvoyé l’affaire devant la cour d’appel de Versailles pour qu’elle soit examinée à nouveau. De plus, la société Lark Productions et la SFP ont été condamnées aux dépens, et elles doivent verser à Mme X… la somme de 2 500 euros en vertu de l’article 700 du nouveau Code de procédure civile. |
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