Cartes audiovisuelles prépayées : la clause de contrôle

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Cartes audiovisuelles prépayées : la clause de contrôle
L’Essentiel : L’affaire GTA met en lumière les enjeux contractuels liés à la distribution de cartes prépayées pour une chaîne de télévision cryptée. Accusée de dissimulation des ventes, la société GTA a été poursuivie par Free-XTV. Cependant, le tribunal a constaté qu’aucune obligation de déclaration des commandes n’était stipulée dans le contrat. Bien que GTA ait violé une obligation contractuelle, la responsabilité personnelle de son dirigeant n’a pas été engagée, car aucune faute intentionnelle n’a été prouvée. Les dispositions contractuelles précisaient que les ventes devaient être cumulées mensuellement, mais sans obligation de déclaration explicite des commandes passées à Viaccess.

L’obligation du distributeur de communiquer le nombre de cartes prépayées commandées (chez Viaccess) permettant un accès aux chaînes commercialisées doit être stipulée au contrat. Cette communication est une sécurité permettant de valider les chiffres déclarés par le distributeur.

Affaire GTA

La société de droit luxembourgeois GTA (Grand Tourisme Audiovisuel) en charge de la distribution d’une chaîne de télévision cryptée, poursuivie par la société Free-XTV pour détournement et non déclaration de cartes, a obtenu gain de cause. Il était reproché à la société GTA d’avoir dissimulé le volume réel de vente de cartes prépayées. La société GTA aurait échappé aux facturations et au règlement des redevances correspondantes.

Par ordonnance, le président du tribunal de commerce désignait un huissier de justice avec pour mission de se rendre dans les locaux de Viaccess, se faire remettre toutes les factures et bordereaux de livraison adressés à la société GTA. A partir des pièces collectées par l’huissier et des facturations, il a été déduit que près de 121 443 cartes n’avaient pas été déclarées (335 483 euros).

Responsabilité personnelle du dirigeant

En premier lieu, la responsabilité personnelle du dirigeant de la société GTA n’a pas été retenue car il n’avait commis aucune faute intentionnelle séparable de ses fonctions ou d’une particulière gravité incompatible avec l’exercice normal des fonctions sociales (bien qu’une telle faute peut être commise dans le cadre de l’exécution d’un contrat).

En second lieu, toute l’affaire était fondée sur la violation délibérée par la société GTA d’une obligation contractuelle de déclaration. Toutefois, aucune obligation de cette nature n’était prévue dans le contrat qui liait les parties.

Force du contrat

Il était d’ailleurs prévu au contrat «qu’aucune carte d’accès ni système de décryptage pour décodeurs ouverts ne sera livrée à des tiers par GTA sans encaissement préalable par GTA des sommes correspondantes» et que «la totalité des ventes de GTA concernant la chaîne de télévision sera cumulée mensuellement, factures des fournisseurs de cartes, factures de vente et preuves d’encaissement à l’appui. Seules les factures réellement payées seront prises en compte dans ce cumul mensuel.»

Ces dispositions révèlent que GTA devait adresser à son cocontractant, non seulement les factures de Viaccess, mais également celles relatives aux ventes de cartes qu’elle avait elle-même conclues, puisque c’est sur la base des ‘factures de vente et preuves d’encaissement’ que le cocontractant facturait sa commission, et ce mensuellement.

Aucune obligation de déclaration

Aucune obligation de déclaration des commandes passées par GTA à Viaccess n’était prévue dans le contrat, ce qui expliquait d’ailleurs qu’il ait été prévu que le cocontractant pouvait demander à tout moment à GTA la copie des bordereaux de livraisons, des factures et de relevés de banque concernant les encaissements de ces factures. En cas de doute ou de litige éventuel, le cocontractant pouvait, à sa charge, faire appel à une autorité assermentée pour qu’un audit soit immédiatement mené.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est l’obligation du distributeur concernant les cartes prépayées ?

L’obligation du distributeur, en l’occurrence GTA, est de communiquer le nombre de cartes prépayées commandées auprès de Viaccess. Cette stipulation doit être clairement mentionnée dans le contrat. Cette communication est essentielle car elle permet de valider les chiffres déclarés par le distributeur. En effet, sans cette obligation, il serait difficile de contrôler la transparence des transactions et d’assurer que les redevances correspondantes sont correctement facturées et réglées.

Quelles accusations ont été portées contre la société GTA ?

La société GTA a été poursuivie par Free-XTV pour détournement et non déclaration de cartes prépayées. Il lui était reproché d’avoir dissimulé le volume réel de vente de ces cartes, ce qui aurait permis à GTA d’échapper à des facturations et au règlement des redevances associées. Cette situation a conduit à une enquête où un huissier de justice a été mandaté pour collecter des preuves, révélant que près de 121 443 cartes n’avaient pas été déclarées, représentant un montant de 335 483 euros.

Pourquoi la responsabilité personnelle du dirigeant de GTA n’a-t-elle pas été retenue ?

La responsabilité personnelle du dirigeant de GTA n’a pas été retenue car il n’a pas commis de faute intentionnelle qui soit séparable de ses fonctions. De plus, bien qu’il ait été établi que la société avait violé une obligation contractuelle de déclaration, aucune obligation de ce type n’était spécifiquement prévue dans le contrat liant les parties. Cela a joué un rôle déterminant dans la décision du

Quelles étaient les dispositions contractuelles concernant la livraison des cartes ?

Le contrat stipulait que « aucune carte d’accès ni système de décryptage pour décodeurs ouverts ne sera livrée à des tiers par GTA sans encaissement préalable ». Il était également précisé que la totalité des ventes de GTA concernant la chaîne de télévision devait être cumulée mensuellement, avec des factures et des preuves d’encaissement à l’appui. Ces dispositions indiquent que GTA devait fournir non seulement les factures de Viaccess, mais aussi celles des ventes de cartes qu’elle avait réalisées.

Quelles étaient les implications de l’absence d’obligation de déclaration dans le contrat ?

L’absence d’une obligation de déclaration des commandes passées par GTA à Viaccess a permis à GTA de ne pas être tenue responsable de la non-communication des chiffres. Le contrat prévoyait que le cocontractant pouvait demander à tout moment des copies des bordereaux de livraison, des factures et des relevés bancaires. En cas de doute, le cocontractant avait la possibilité de faire appel à une autorité assermentée pour mener un audit, ce qui montre que la responsabilité de la vérification des transactions était partagée.

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