Article L16 C du Livre des procédures fiscales
Article L16 C du Livre des procédures fiscales

Article L16 C du Livre des procédures fiscales
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Cet article fait partie du I ter : Taxe sur certains services numériques

L’administration fiscale peut demander au redevable de la taxe mentionnée à l’article L. 453-45 du code des impositions sur les biens et services des justifications sur tous les éléments servant de base au calcul de cette taxe sans que cette demande constitue le début d’une vérification de comptabilité ou d’un examen de comptabilité.

Cette demande indique expressément au redevable les points sur lesquels elle porte et lui fixe un délai de réponse, qui ne peut être inférieur à deux mois.

Lorsque le redevable n’a pas répondu ou a répondu de façon insuffisante à la demande de justifications dans le délai prévu par celle-ci, l’administration fiscale lui adresse une mise en demeure de produire ou de compléter sa réponse dans un délai de trente jours, en précisant, le cas échéant, les compléments de réponse souhaités. Cette mise en demeure mentionne la procédure de taxation d’office prévue à l’article L. 70 A du présent livre et la sanction de publication prévue à l’article 1740 D du code général des impôts.

Article L16 C du Livre des procédures fiscales, le commentaire de LegalPlanet.pro

Comprendre l’Article L16 C du Livre des Procédures Fiscales

L’Article L16 C du Livre des procédures fiscales est un texte fondamental qui régit les interactions entre l’administration fiscale et les redevables de la taxe sur les biens et services. Cet article précise les modalités selon lesquelles l’administration peut demander des justifications concernant les éléments servant de base au calcul de cette taxe.

Les Demandes de Justifications Fiscales

L’administration fiscale a le droit de solliciter des justifications de la part des redevables. Cette demande ne doit pas être interprétée comme le début d’une vérification de comptabilité ou d’un examen de comptabilité. Cela signifie que le redevable n’est pas automatiquement soumis à un contrôle fiscal complet, mais doit simplement fournir des éléments spécifiques.

Les Points de Justification

Lorsque l’administration fiscale adresse une demande de justifications, elle doit indiquer clairement les points sur lesquels elle souhaite obtenir des éclaircissements. Par exemple, si un redevable a déclaré un chiffre d’affaires particulier, l’administration peut demander des documents tels que des factures, des relevés bancaires ou des contrats pour vérifier la véracité de ces déclarations.

Délai de Réponse

Le redevable dispose d’un délai de réponse qui ne peut être inférieur à deux mois. Ce délai est déterminant, car il permet au redevable de rassembler les documents nécessaires et de préparer une réponse adéquate. Il est conseillé de commencer à rassembler les informations dès la réception de la demande pour éviter toute précipitation.

Mise en Demeure et Sanctions

Si le redevable ne répond pas dans le délai imparti ou si sa réponse est jugée insuffisante, l’administration fiscale envoie une mise en demeure. Cette mise en demeure lui accorde un délai supplémentaire de trente jours pour produire ou compléter sa réponse. Il est important de noter que cette mise en demeure mentionne également la procédure de taxation d’office, qui peut être appliquée si le redevable ne se conforme pas aux exigences.

Exemples Pratiques de Justifications

Pour illustrer l’application de l’Article L16 C, prenons l’exemple d’une entreprise de vente au détail. Si cette entreprise déclare un chiffre d’affaires de 500 000 euros, l’administration fiscale peut demander des justifications telles que :

– Les factures de vente
– Les relevés de caisse
– Les contrats de vente

En fournissant ces documents, l’entreprise peut prouver que son chiffre d’affaires est correct et éviter des complications ultérieures.

Questions Fréquemment Posées

Qu’est-ce qu’une mise en demeure ?

Une mise en demeure est une notification officielle de l’administration fiscale demandant au redevable de fournir des informations ou des documents supplémentaires dans un délai déterminé.

Que se passe-t-il si je ne réponds pas à la demande de justifications ?

Si vous ne répondez pas à la demande de justifications dans le délai imparti, vous risquez de recevoir une mise en demeure. Si vous ne répondez pas non plus à cette mise en demeure, l’administration fiscale peut procéder à une taxation d’office.

Quels types de documents peuvent être demandés ?

Les documents demandés peuvent inclure des factures, des relevés bancaires, des contrats, des livres de comptes, et tout autre élément pertinent pour justifier le calcul de la taxe.

Conseils pour Répondre à une Demande de Justifications

1. Organisez vos documents : Rassemblez tous les documents pertinents dès la réception de la demande.
2. Soyez précis : Répondez point par point aux demandes de l’administration pour éviter toute ambiguïté.
3. Respectez les délais : Assurez-vous de répondre dans les délais impartis pour éviter des complications supplémentaires.
4. Consultez un expert : Si vous avez des doutes sur la réponse à fournir, il peut être judicieux de consulter un expert-comptable ou un avocat fiscaliste.

Dispositions Particulières aux Taxes sur le Chiffre d’Affaires

L’Article L16 C inclut également des dispositions spécifiques concernant les taxes sur le chiffre d’affaires et les taxes assimilées. Ces dispositions visent à clarifier les obligations des redevables en matière de justifications et à assurer une transparence dans le calcul des taxes dues.

En résumé, l’Article L16 C du Livre des procédures fiscales est un outil essentiel pour l’administration fiscale et les redevables. Il établit un cadre clair pour les demandes de justifications, les délais de réponse, et les conséquences d’une non-conformité.

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Quelle est la version de cet article de Code applicable à ma situation ?

Les lois et les actes administratifs existent dès leur promulgation ou leur signature, mais leur entrée en vigueur est subordonnée à leur publication. En l’absence de cette publication, la norme ne peut produire d’effet. Cette exigence découle de principes fondamentaux du droit administratif français, confirmés par le Conseil d’État (CE, 13 décembre 1957, Barrot et autres).

Tant qu’une norme n’est pas publiée, elle i) Ne peut être invoquée par les tiers, ii) Ne peut leur être opposée, iii) Ne peut faire naître de droit en leur faveur.

Par ailleurs, la publication doit intervenir dans un délai raisonnable (CE, Sect., 12 décembre 2003, Syndicat des commissaires et hauts fonctionnaires de la police nationale).

Conditions d’application d’un texte non encore publié

Des mesures réglementaires peuvent être adoptées pour l’application d’une disposition existante mais non encore publiée. Toutefois, elles ne peuvent entrer en vigueur qu’à la date à laquelle la disposition principale devient elle-même opposable (CE, 27 janvier 1961, Daunizeau).

De même, des actes individuels favorables peuvent produire leurs effets dès leur signature (CE, Sect., 19 décembre 1952, Delle Mattei).

Entrée en vigueur selon l’article 1er du Code civil

Selon l’article 1er du Code civil, la loi entre en vigueur le lendemain de sa publication au Journal officiel, sauf disposition contraire. Ce principe s’applique également aux règlements, sauf lorsque leur exécution nécessite des mesures d’application. Dans ce cas, leur entrée en vigueur est différée.

Cas de l’urgence : entrée en vigueur immédiate

En cas d’urgence, le gouvernement peut ordonner une entrée en vigueur immédiate, sous certaines conditions strictes. Cette décision est soumise à un contrôle normal du juge administratif (CE, 15 mai 2012, Fédération Interco CFDT).

Entrée en vigueur différée et mesures transitoires

Une norme peut légalement prévoir une entrée en vigueur différée, permettant à ses destinataires de s’y adapter. Ce mécanisme est notamment utilisé pour les règlements complexes ou ayant un impact important sur les professionnels. Exemples : 1er janvier, 1er avril, 1er juillet, 1er octobre. Ces dates communes sont préconisées par la circulaire du Premier ministre du 17 juillet 2013.

Des mesures transitoires sont également requises pour respecter le principe de sécurité juridique, en particulier pour les situations contractuelles en cours ou les activités économiques nécessitant une adaptation technique ou organisationnelle.

Cas d’annulation ou de vide juridique

Le Conseil d’État reconnaît des situations justifiant une rétroactivité partielle, notamment pour combler un vide juridique, ou à la suite de l’annulation d’un acte (CE, 26 décembre 1925, Rodière).

Non-rétroactivité des normes juridiques

Le principe de non-rétroactivité interdit à une règle nouvelle de s’appliquer à une situation constituée sous l’empire d’une règle ancienne (CE, Ass., 25 juin 1948, Société du journal L’Aurore).

Une situation est « constituée » lorsque tous les faits nécessaires à l’application de la norme ont eu lieu avant l’entrée en vigueur de cette dernière.

En matière contractuelle, la non-rétroactivité est la règle, sauf dérogation législative expresse.

Exceptions à la non-rétroactivité

Sanctions pénales plus douces : elles s’appliquent de façon rétroactive (CC, 1981).

Contrats : des effets rétroactifs peuvent être prévus entre les parties (CE, Sect., 19 novembre 1999).

Mesures pour combler un vide juridique ou pour appliquer une décision contentieuse.

Rétroactivité législative : conditions constitutionnelles

Le législateur peut déroger à la non-rétroactivité, à condition de justifier d’un motif d’intérêt général suffisant, et de respecter les droits fondamentaux et la sécurité juridique (CC, 2013-682 DC).

Cette possibilité est limitée en matière répressive, où la non-rétroactivité a valeur constitutionnelle.

Quelle version d’un texte s’applique en droit pénal ?

Le principe de légalité des délits et des peines s’exprime clairement à l’article 112-1 du Code pénal : Sont seuls punissables les faits constitutifs d’une infraction à la date à laquelle ils ont été commis. Peuvent seules être prononcées les peines légalement applicables à la même date. Toutefois, les dispositions nouvelles s’appliquent aux infractions commises avant leur entrée en vigueur et n’ayant pas donné lieu à une condamnation passée en force de chose jugée lorsqu’elles sont moins sévères que les dispositions anciennes.

👉 En droit pénal, une loi plus douce peut donc s’appliquer rétroactivement au bénéfice de l’auteur.

Quelle version s’applique en droit des contrats ?

En matière contractuelle, la version applicable du Code est celle en vigueur à la date de la signature du contrat. En d’autres termes, les droits et obligations des parties sont régis par le texte en vigueur le jour de la formation du contrat, sauf mention expresse contraire.


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