Affaire Aya Nakamura

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Affaire Aya Nakamura
L’Essentiel : Dans le clip « Pookie », Aya Nakamura n’a pas reproduit l’esthétique d’un styliste qui lui avait transmis un moodboard. Ce dernier, estimant que l’artiste s’était inspirée de son univers, l’a poursuivie pour parasitisme. Cependant, les tenues présentées dans le clip diffèrent nettement de celles du moodboard. Par exemple, la robe blanche décolletée et la robe jaune fluo n’ont pas d’équivalents directs dans les inspirations fournies. Ainsi, le simple fait d’adopter un style similaire ne constitue pas une faute, d’autant plus que le styliste n’a pas précisé les conditions de transmission de son moodboard.

Dans le cadre de son clip « Pookie », l’artiste Aya Nakamura n’a pas repris l’environnement esthétique et vestimentaire d’un styliste.  

Inspiration non fautive

Le styliste était entré en contact avec l’artiste par le biais de réseaux sociaux et affirmait avoir transmis à celle-ci un « moodboard » comportant cinq sortes d’inspirations esthétiques et tendances. Considérant que l’artiste s’était largement inspirée de son univers dans le clip « Pookie, le stylise a poursuivi l’artiste en parasitisme.

Conditions du parasitisme

Le parasitisme, fondé sur le principe général de responsabilité édicté par l’article 1240 du code civil, consiste en des agissements visant à s’approprier de façon injustifiée et sans contrepartie une valeur économique résultant d’un savoir-faire, de travaux ou d’investissements. Il suppose la caractérisation d’une faute génératrice d’un préjudice.

Ressemblances insuffisantes

En l’espèce, les tenues et postures, bien qu’inspirées d’un univers commun, présentaient de nettes différences. En effet, le clip donne à voir : -une robe blanche fine décolletée à la différence du moodboard présentant seulement une combinaison épaisse boutonnée avec une lavallière de couleur blanc argenté, -une robe fluide de couleur jaune fluo, près du corps en forme de cache-coeur, ouverte au niveau du haut de la cuisse droite à la différence du moodboard comportant une robe jaune pâle habillée avec un décolleté évasé mais une ouverture en son milieu et seulement à partir du genou avec des volants larges au même niveau, -un haut en fourrure rouge et orange alors que le moodboard comporte des vêtements rouges en cuir verni.

Le style non protégeable

De ces éléments, il se déduit que le seul fait pour l’artiste d’adopter des tenues du même style que celles suggérées par le styliste ne suffit pas à établir une reprise constitutive d’une faute.

De plus, le styliste n’établissait pas les conditions auxquelles il avait transmis le moodboard à l’artiste ou procédé avec elle à la séance de photographies, en particulier s’agissant d’une éventuelle contrepartie.

Q/R juridiques soulevées :

Quel est le contexte du clip « Pookie » d’Aya Nakamura ?

Le clip « Pookie » d’Aya Nakamura a suscité des controverses en raison de l’accusation d’un styliste qui prétend que l’artiste s’est inspirée de son travail sans autorisation. Ce styliste avait contacté l’artiste via les réseaux sociaux et lui avait envoyé un « moodboard » contenant plusieurs inspirations esthétiques. Il a ensuite affirmé que l’artiste avait largement repris des éléments de son univers visuel dans le clip, ce qui a conduit à une action en justice pour parasitisme.

Qu’est-ce que le parasitisme dans le contexte juridique ?

Le parasitisme, dans le cadre du droit français, est défini par l’article 1240 du code civil. Il s’agit d’un comportement qui consiste à s’approprier de manière injustifiée une valeur économique, résultant d’un savoir-faire ou d’investissements, sans offrir de contrepartie. Pour qu’il y ait parasitisme, il faut prouver qu’il y a eu une faute génératrice d’un préjudice. Dans le cas d’Aya Nakamura, le styliste a tenté de prouver que l’artiste avait commis une telle faute.

Quelles sont les différences entre les créations du styliste et celles d’Aya Nakamura ?

Les tenues et postures présentées dans le clip « Pookie » montrent des différences notables par rapport aux inspirations fournies par le styliste. Par exemple, la robe blanche portée par l’artiste est décolletée, tandis que le moodboard ne proposait qu’une combinaison épaisse. De plus, la robe jaune fluo du clip est près du corps et présente une ouverture au niveau de la cuisse, contrairement à la robe jaune pâle du moodboard qui a un décolleté évasé et une ouverture à partir du genou.

Pourquoi le style vestimentaire n’est-il pas protégeable ?

Il a été établi que le simple fait d’adopter des tenues similaires à celles suggérées par le styliste ne constitue pas une faute. Le droit d’auteur ne protège pas les styles vestimentaires en tant que tels, mais plutôt des créations spécifiques. Ainsi, même si des éléments de style peuvent être partagés, cela ne suffit pas à prouver une appropriation illégitime. De plus, le styliste n’a pas démontré les conditions de transmission du moodboard, ce qui affaiblit sa position.

Quelles étaient les conditions de transmission du moodboard ?

Le styliste n’a pas précisé les conditions dans lesquelles il avait transmis le moodboard à Aya Nakamura. Il n’a pas non plus indiqué s’il y avait eu une contrepartie pour l’utilisation de ses inspirations. Cette absence de clarté sur les modalités de collaboration rend difficile l’établissement d’une faute de la part de l’artiste. Sans preuve d’un accord ou d’une compensation, les accusations de parasitisme perdent de leur poids juridique.

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