L’Essentiel : La clause de compétence territoriale doit être rédigée de manière synthétique et précise pour être valide. Selon l’article 48 du code de procédure civile, une telle clause est réputée non écrite si elle déroge aux règles de compétence, sauf si elle est convenue entre commerçants et spécifiée de façon apparente. Dans le cas présent, bien que la clause figure à la fin des conditions générales, son intitulé « attribution de juridiction » est clair, et son contenu est lisible. L’EURL Vilallongua a accepté ces conditions en souscrivant à l’offre, rendant ainsi la clause opposable. |
Pour être valide la clause de compétence territoriale doit simplement être rédigée dans un texte suffisamment synthétique et précis. Elle peut être dactylographiée dans une police de taille identique à celle utilisée pour les autres articles des CGV. L’article 48 du code de procédure civileL’article 48 du code de procédure civile dispose : « Toute clause qui, directement ou indirectement, déroge aux règles de compétence territoriale est réputée non écrite à moins qu’elle n’ait été convenue entre des personnes ayant contracté en qualité de commerçant et qu’elle n’ait été spécifiée de façon très apparente dans l’engagement de la partie à qui elle est opposée ». Même typographieLes premiers juges ont estimé à juste titre qu’une clause de compétence territoriale était parfaitement apparente dans l’engagement de la partie à qui elle est opposée. Bien que dactylographiée dans une police de taille identique à celle utilisée pour l’ensemble des 18 autres articles constituant le document de 12 pages invoqué, elle demeure cependant tout à fait lisible et compréhensible. En fin des conditions généralesElle figure certes à la fin des conditions générales mais son intitulé est clair puisque le titre indique en majuscules : « attribution de juridiction » et son texte suffisamment synthétique et précis. Double condition de validitéPour rappel, les conditions générales d’une convention ont une valeur contractuelle et ne sont opposables au client qu’à la double condition qu’elles soient entrées dans le champ contractuel et que l’intéressé ait pu en prendre connaissance.
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Q/R juridiques soulevées : Quelle est la condition de validité d’une clause de compétence territoriale ?Pour qu’une clause de compétence territoriale soit valide, elle doit être rédigée de manière synthétique et précise. Cela signifie que le texte doit être clair et compréhensible pour les parties concernées. Il est également important que cette clause soit dactylographiée dans une police de taille identique à celle utilisée pour les autres articles des conditions générales de vente (CGV). Cela garantit une uniformité visuelle et aide à la lisibilité du document dans son ensemble.Que stipule l’article 48 du code de procédure civile ?L’article 48 du code de procédure civile précise que toute clause qui déroge aux règles de compétence territoriale est réputée non écrite, sauf si elle a été convenue entre des commerçants et spécifiée de manière très apparente dans l’engagement de la partie à qui elle est opposée. Cette disposition vise à protéger les parties, en s’assurant qu’elles soient pleinement conscientes des implications de telles clauses. Cela souligne l’importance de la clarté et de la visibilité des clauses contractuelles.Comment les juges ont-ils évalué la lisibilité de la clause de compétence territoriale ?Les juges ont jugé que la clause de compétence territoriale était suffisamment apparente dans l’engagement de la partie à qui elle était opposée. Bien qu’elle ait été dactylographiée dans une police identique à celle des autres articles, elle était jugée lisible et compréhensible. Le fait qu’elle figure à la fin des conditions générales n’a pas été un obstacle, car son intitulé était clair, indiquant « attribution de juridiction » en majuscules, ce qui a contribué à sa visibilité.Quelles sont les conditions pour que les conditions générales soient opposables au client ?Les conditions générales d’une convention ont une valeur contractuelle et ne peuvent être opposées au client que si deux conditions sont remplies. Premièrement, elles doivent être entrées dans le champ contractuel, ce qui signifie qu’elles doivent faire partie intégrante de l’accord entre les parties. Deuxièmement, le client doit avoir eu la possibilité de prendre connaissance de ces conditions. Cela implique que le client doit avoir accès aux CGV et être en mesure de les comprendre avant de s’engager contractuellement.Quels arguments l’EURL Vilallongua a-t-elle avancés contre la clause de compétence ?L’EURL Vilallongua a soutenu que la clause attributive de compétence n’était pas rédigée de manière apparente et qu’elle figurait dans des conditions générales qui n’avaient pas été paraphées ni ratifiées. Elle a également affirmé que la clause était noyée dans un document de 12 pages, ce qui la rendait illisible. De plus, elle a contesté l’existence d’une relation d’affaires suivie avec la société Orange, arguant que le simple paiement des factures ne signifiait pas qu’elle avait accepté la clause.Comment la société Orange a-t-elle défendu la validité de la clause ?La société Orange a défendu la validité de la clause en affirmant qu’elle était rédigée de manière apparente dans un article spécifique, dont l’intitulé était également clair. Elle a soutenu que l’EURL Vilallongua avait accepté la clause en acceptant le contrat dans son ensemble, sans qu’une acceptation expresse soit nécessaire. De plus, Orange a fait valoir que le paiement des factures constituait une acceptation tacite des conditions contractuelles, y compris de la clause de compétence.Quelle a été la décision finale de la cour ?La cour a confirmé le jugement du tribunal de commerce de Perpignan, déboutant l’EURL Vilallongua de sa demande visant à déclarer la clause attributive de compétence inopposable. Elle a également ordonné à l’EURL Vilallongua de supporter les dépens de l’instance et de payer à la société Orange une somme de 3000 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile. Cette décision souligne l’importance de la clarté et de la visibilité des clauses contractuelles dans les relations commerciales. |
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