L’Essentiel : L’ADOM, association dédiée à l’authenticité des œuvres de Joan Miró, a conclu que la toile « El Quiiio » était un faux. Les inscriptions au dos ne correspondaient pas à la manière de signer de l’artiste dans les années 20-30, et une expertise scientifique a révélé l’utilisation de pigments synthétiques datant de 1935, rendant impossible une création en 1929. Bien que la toile ne soit pas une copie servile, elle reproduit des éléments caractéristiques de l’œuvre originale, établissant ainsi une contrefaçon. Les juges ont ordonné sa destruction pour protéger les droits d’auteur et les acquéreurs de bonne foi.
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L’ADOM est l’association dont l’objet statutaire est de donner son avis sur l’authenticité des oeuvres attribuées à Joan MIRO et de rechercher les faux et contrefaçons. L’un des avis rendus par l’association ayant conclu à un faux (toile « El Quiiio »), a été contesté sans succès devant les tribunaux. Affaire ‘El Quiiio’Les inscriptions portées au dos de la toile ‘El Quiiio’ ne sont pas de la main de MIRO », « qui ne signait pas de cette façon dans les années 20-30 », et qui « quand il titrait ses tableaux, le faisait toujours en français, (et quand bien même cela serait arrivé, jamais il ne l’aurait écrit en castillan) », d’autre part il était impensable que MIRO ait peint une deuxième fois en 1929, un tableau reprenant les signes d’une oeuvre réalisée 4 ans auparavant au cours de sa période surréaliste alors qu’en 1929, il était passé à autre chose. Cet avis circonstancié de l’association n’état contredit par aucun élément contraire. Importance de l’expertise judiciaireL’avis biographique et artistique de l’association était en outre corroboré par une expertise judiciaire scientifique. Il a en effet été procédé à quatre prélèvements (vert et blanc, vert, jaune et rouge) sur l’oeuvre arguée de contrefaçon, lesquels ont été confiés aux fins d’expertise chimique permettant une datation des pigments à un laboratoire spécialisé qui les a étudiés par spectrométrie de Raman, et a notamment conclu que la couche picturale bleu-vert est composée d’un pigment synthétique bleu de phtalocyanine de cuivre de type BP15 qui est utilisé depuis 1935 de sorte que l’oeuvre expertisée date au moins de 1935, l’expert ajoutant qu’elle ne peut donc avoir été peinte en 1929, date mentionnée au dos du tableau, et ne peut davantage être une oeuvre inspiratrice du tableau « l’addition » qui est antérieur puisqu’il date de 1925. Les juges en ont conclu que l’oeuvre litigieuse baptisée « El Quino » n’a pas été peinte par Joan MIRO. Contrefaçon de toile constituéeSi la toile ‘El Quiiio’ arguée de contrefaçon n’est pas une copie servile du tableau original de Joan MIRO, elle reproduit cependant ses caractéristiques principales, et notamment la colonne verticale de chiffres en ordre croissant avec deux autres chiffres en regard, le rond noir, le personnage au profil de fève de couleur blanche, le rond rouge traversé de pointillés noirs, le cercle noir comprenant un point noir d’où sont tracés trois traits, celui du dessus étant rouge, et un personnage de couleur bleue également coiffé du béret ayant une même boucle au niveau du cou, et le même croissant de lune en guise de pieds, outre la présence à sa gauche d’une sorte de poche comprenant une tâche rouge, les différence de positionnement dans le tableau de ces éléments caractéristiques de l’oeuvre originale étant insignifiantes. La contrefaçon de droits d’auteur était ainsi constituée. Les juges ont, au vu du caractère contrefaisant de cette oeuvre, et afin d’empêcher son retour sur le circuit commercial, de protéger le droit d’auteur ainsi que les acquéreurs potentiels de bonne foi, ordonné sa remise aux héritiers de Joan MIRO ainsi que sa destruction. |
Q/R juridiques soulevées :
Quel est l’objet de l’ADOM ?L’ADOM, ou Association pour la Défense des Œuvres de Joan Miró, a pour mission principale de donner son avis sur l’authenticité des œuvres attribuées à l’artiste Joan Miró. Elle se consacre également à la recherche des faux et contrefaçons, ce qui est crucial dans le monde de l’art où la valeur des œuvres peut être considérablement affectée par la présence de contrefaçons. L’association joue un rôle essentiel dans la protection du patrimoine artistique et dans la préservation de l’intégrité des œuvres de Miró. Quelles conclusions ont été tirées concernant la toile ‘El Quiiio’ ?Concernant la toile ‘El Quiiio’, l’ADOM a conclu qu’il s’agissait d’un faux. Les inscriptions au dos de la toile n’étaient pas de la main de Miró, qui avait des habitudes de signature bien établies dans les années 20-30. De plus, il était jugé improbable que Miró ait peint une œuvre similaire en 1929, alors qu’il avait évolué artistiquement depuis sa période surréaliste. Quelle a été l’importance de l’expertise judiciaire dans cette affaire ?L’expertise judiciaire a joué un rôle fondamental dans l’évaluation de l’authenticité de la toile ‘El Quiiio’. Quatre prélèvements de pigments ont été réalisés sur l’œuvre, et une analyse chimique a été effectuée par un laboratoire spécialisé. Cette analyse a révélé que la couche picturale contenait un pigment synthétique utilisé depuis 1935, ce qui contredisait la date de 1929 mentionnée au dos de la toile. Quelles caractéristiques de la toile ‘El Quiiio’ ont été identifiées comme contrefaisantes ?Bien que ‘El Quiiio’ ne soit pas une copie servile d’une œuvre de Miró, elle reproduit plusieurs de ses caractéristiques distinctives. Parmi celles-ci, on trouve une colonne verticale de chiffres, un rond noir, un personnage au profil de fève, et d’autres éléments iconiques de l’œuvre de Miró. Les différences de positionnement de ces éléments étaient jugées insignifiantes, ce qui a conduit à la conclusion que la contrefaçon de droits d’auteur était constituée. Quelles mesures ont été prises par les juges concernant la toile litigieuse ?Les juges, après avoir constaté le caractère contrefaisant de la toile ‘El Quiiio’, ont ordonné sa remise aux héritiers de Joan Miró. Ils ont également décidé de sa destruction afin d’empêcher son retour sur le marché, protégeant ainsi le droit d’auteur et les acquéreurs potentiels de bonne foi. Cette décision souligne l’importance de la protection des droits d’auteur dans le domaine de l’art. |
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