L’Essentiel : Madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] ont engagé la SAS SUD EST MENUISERIE pour la construction de leur logement, mais un différend a conduit à une expertise ordonnée par le juge des référés en novembre 2017. Le tribunal judiciaire de Draguignan a rendu un jugement le 9 novembre 2023, condamnant la société à verser des sommes aux maîtres d’ouvrage. En février 2024, les appelants ont fait appel, mais la SAS a demandé la caducité de cette déclaration, arguant du non-respect des délais. En novembre 2024, le tribunal a déclaré l’appel caduque, condamnant les appelants aux dépens.
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Contexte de l’affaireMadame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] ont engagé la SAS SUD EST MENUISERIE pour la construction de leur logement, en signant un contrat de travaux en juin et novembre 2016. Un différend a surgi entre les parties, entraînant une décision du juge des référés pour ordonner une expertise en novembre 2017. Rapport d’expertise et jugement initialL’expert a remis son rapport en septembre 2018. En avril 2021, les maîtres d’ouvrage ont saisi le tribunal judiciaire de Draguignan, qui a rendu un jugement le 9 novembre 2023. Ce jugement a déclaré la SAS SUD EST MENUISERIE irrecevable à soulever l’exception de nullité de l’assignation et a condamné la société à verser des sommes à madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] pour des travaux de reprise et des dommages-intérêts. Appel et demande de caducitéMadame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] ont fait appel de ce jugement en février 2024. En mai 2024, la SAS SUD EST MENUISERIE a demandé la caducité de cette déclaration d’appel, arguant que les appelants n’avaient pas notifié leurs conclusions dans le délai imparti par la loi. Décision sur la caducité de l’appelLors de l’audience des incidents en novembre 2024, il a été constaté que la déclaration d’appel était caduque, car les appelants n’avaient pas respecté le délai de trois mois pour remettre leurs conclusions. En conséquence, le tribunal a statué que la déclaration d’appel était nulle et a condamné les appelants aux dépens de la procédure d’appel. Conclusion et conséquences financièresLe tribunal a également décidé de ne pas appliquer l’article 700 du code de procédure civile, en raison des créances réciproques entre les parties. Les appelants ont été condamnés à payer les frais de la procédure, dont la distribution a été faite au profit de la SCP COHEN GUEDJ ‘ MONTERO ‘ DAVAL GUEDJ. |
Q/R juridiques soulevées :
Quelle est la portée de l’article 908 du code de procédure civile concernant la caducité de la déclaration d’appel ?L’article 908 du code de procédure civile stipule que : « À peine de caducité de la déclaration d’appel, relevée d’office, l’appelant dispose d’un délai de trois mois à compter de la déclaration d’appel pour remettre ses conclusions au greffe. » Dans le cas présent, la déclaration d’appel a été enregistrée le 12 février 2024. Les appelants, madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V], n’ont pas notifié leurs conclusions dans le délai imparti de trois mois. Ainsi, conformément à l’article 908, la déclaration d’appel est déclarée caduque. Cette règle vise à garantir la célérité des procédures et à éviter que les affaires ne stagnent indéfiniment. Il est donc essentiel pour les parties de respecter ce délai pour maintenir leur droit d’appel. Quelles sont les conséquences de la caducité de la déclaration d’appel sur les dépens ?La caducité de la déclaration d’appel entraîne des conséquences sur les dépens, comme le précise l’article 696 du code de procédure civile, qui dispose que : « La partie perdante est condamnée aux dépens. » Dans cette affaire, les appelants, ayant vu leur déclaration d’appel déclarée caduque, sont considérés comme les parties perdantes. Par conséquent, ils sont condamnés aux dépens de la procédure d’appel. Cela signifie qu’ils devront rembourser les frais engagés par la SAS SUD EST MENUISERIE pour cette procédure. Cette disposition vise à assurer que la partie qui succombe dans un litige supporte les frais liés à celui-ci, renforçant ainsi l’équité dans le processus judiciaire. Quelles sont les implications de l’article 700 du code de procédure civile dans ce contexte ?L’article 700 du code de procédure civile prévoit que : « Le juge peut condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme au titre des frais exposés non compris dans les dépens. » Cependant, dans le cas présent, le tribunal a décidé qu’il n’y avait pas lieu d’appliquer cet article. Cela est justifié par les circonstances de l’espèce, notamment la présence de créances réciproques entre les parties. En effet, lorsque les parties ont des créances l’une envers l’autre, le juge peut estimer qu’il n’est pas équitable d’imposer des frais supplémentaires à l’une d’elles. Ainsi, bien que la SAS SUD EST MENUISERIE ait été la partie gagnante, le tribunal a choisi de ne pas appliquer l’article 700, soulignant l’importance de l’équité dans la décision judiciaire. |
[Adresse 2]
[Localité 1]
Chambre 1-4
N° RG 24/01691 – N° Portalis DBVB-V-B7I-BMRWT
Ordonnance n° 2025 / M 21
Monsieur [C] [V]
représenté par Me Philippe SCHRECK de la SCP SCHRECK, avocat au barreau de DRAGUIGNAN
Madame [B] [V]
représentée par Me Philippe SCHRECK de la SCP SCHRECK, avocat au barreau de DRAGUIGNAN
Appelants
S.A.S. SUD-EST MENUISERIE
Demanderesse à l’incident
représentée par Me Paul GUEDJ de la SCP COHEN GUEDJ – MONTERO – DAVAL GUEDJ, avocat au barreau d’AIX-EN-PROVENCE
Intimée
ORDONNANCE D’INCIDENT
Nous, Inès BONAFOS, magistrat de la mise en état de la Chambre 1-4 de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, assistée de Christiane GAYE, greffier ;
Dans le cadre de la construction de leur logement, madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] ont conclu un marché de travaux selon devis en date des 08/06/2016 et 15/11/2016 avec la SAS SUD EST MENUISERIE.
Un différend étant survenu entre les parties, le juge des référés a ordonné une expertise par décision du 22/11/2017.
L’expert désigné a déposé son rapport le 17/09/2018.
Saisi par les maîtres d’ouvrage par acte d’huissier du 16/04/2021, le tribunal judiciaire de Draguignan a , par jugement contradictoire du 9 novembre 2023:
Condamné la SAS SUD EST MENUISERIE à payer à madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] les sommes de :
-6241,80 euros au titre de travaux de reprise de menuiseries, somme indexée sur l’indice BT01 entre le 17/09/2018 et la date du jugement, puis assortie des intérêts au taux légal ;
-1000 euros à titre de dommages intérêts ;
Condamné madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] à payer à la SAS SUD EST MENUISERIE la somme de 5297,77 euros au titre du solde du prix des travaux assortie des intérêts au taux légal à compter de la date du jugement ;
Ordonné la compensation des créances réciproques ;
Condamné la SAS SUD EST MENUISERIE à payer à madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] la somme de 1000 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile ;
Rappelé que l’exécution provisoire est de droit.
Par déclaration au greffe du 12 février 2024, madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] ont fait appel de ce jugement.
Par conclusions notifiées le 21 mai 2024, la SAS SUD EST MENUISERIE demande au conseiller de la mise en Etat de :
Prononcer la caducité de la déclaration d’appel enregistrée le 12 Février 2024.
Condamner les appelants à payer à la concluante la somme de 2000 Euros au titre de l’article 700 et aux entiers dépens de l’incident, ces derniers distraits au profit de la SCP COHEN GUEDJ ‘ MONTERO ‘ DAVAL GUEDJ sur son offre de droit.
Les parties ont été convoquées à l’audience des incidents du 07/11/2024 pour faire valoir leurs observations.
Motivation :
Aux termes de l’article 908 du code de procédure civile, à peine de caducité de la déclaration d’appel, relevée d’office, l’appelant dispose d’un délai de trois mois à compter de la déclaration d’appel pour remettre ses conclusions au greffe.
En l’espèce, la déclaration d’appel a été enregistrée au greffe le 12 février 2024 et madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] n’ont pas notifié leurs conclusions d’appelants passé le délai de trois mois à compter du 12 février 2024.
Par voie de conséquence la déclaration d’appel est caduque.
Parties perdantes, les appelants seront condamnés aux dépens de la procédure d’appel.
Au vu des circonstances de l’espèce (créances réciproques), l’équité ne commande pas de faire application de l’article 700 du code de procédure civile.
Par ces motifs
Statuant publiquement, contradictoirement, par mise à disposition au greffe :
Dit que la déclaration d’appel de madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] en date du 12 février 2024 est caduque.
Dit n’y avoir lieu à application de l’article 700 du code de procédure civile.
Condamne madame [B] [I] épouse [V] et monsieur [C] [V] aux entiers dépens dont distraction au profit de la SCP COHEN GUEDJ ‘ MONTERO ‘ DAVAL GUEDJ sur son offre de droit.
Fait à [Localité 3], le 09 janvier 2025
Le greffier Le magistrat de la mise en état
Copie délivrée aux avocats des parties ce jour.
Le greffier
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