Apparence des produits : la forme ovoïde est protégeable – Questions / Réponses juridiques

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Apparence des produits : la forme ovoïde est protégeable – Questions / Réponses juridiques

La forme ovoïde d’un contenant peut être protégée si elle répond aux critères de nouveauté et de caractère propre. Bien que l’idée d’utiliser un œuf comme modèle ne soit pas protégeable, un design spécifique peut l’être. Dans cette affaire, la cour a confirmé la validité du modèle, soulignant que les différences avec d’autres produits n’étaient pas insignifiantes. Cependant, la contrefaçon a été écartée en raison de distinctions notables entre les produits, notamment en ce qui concerne le système de fermeture, ce qui a conduit à une impression visuelle différente pour l’observateur averti.. Consulter la source documentaire.

Quelles sont les conditions de protection d’un modèle selon le code de la propriété intellectuelle ?

La protection d’un modèle est subordonnée à deux conditions principales selon l’article L 511-2 du code de la propriété intellectuelle : la nouveauté et le caractère propre.

La nouveauté est définie par le fait qu’à la date de dépôt de la demande d’enregistrement, aucun modèle identique n’a été divulgué. Les modèles sont considérés comme identiques lorsque leurs caractéristiques ne diffèrent que par des détails insignifiants, conformément à l’article L 511-3.

Le caractère propre est établi lorsque l’impression visuelle d’ensemble qu’un modèle suscite chez un observateur averti diffère de celle produite par tout dessin ou modèle divulgué antérieurement.

Pour apprécier ce caractère propre, il est également tenu compte de la liberté laissée au créateur dans la réalisation du modèle, comme précisé dans l’article L 511-4.

Comment la cour a-t-elle évalué la nouveauté du modèle en question ?

La cour a évalué la nouveauté du modèle en se référant à l’analyse des modèles et créations antérieurs, effectuée par les premiers juges.

Elle a constaté que les différences relevées entre le modèle en question et les modèles antérieurs ne pouvaient pas être qualifiées d’insignifiantes. Cela signifie que le modèle de la SAS Idéal Promotion présentait des caractéristiques suffisamment distinctes pour être considéré comme nouveau.

Cette évaluation est cruciale car elle détermine si le modèle peut bénéficier de la protection légale. La cour a donc confirmé que le modèle répondait aux exigences de nouveauté, ce qui est essentiel pour sa protection.

Quelles sont les implications du caractère propre dans la protection d’un modèle ?

Le caractère propre implique que le modèle doit susciter une impression visuelle distincte chez un observateur averti.

Dans le cas présent, la cour a noté que le créateur du modèle avait une liberté limitée en raison de la prévalence des contenants en forme ovoïde. Cela signifie que l’observateur averti, qui a une connaissance approfondie du secteur, serait plus sensible aux détails et aux différences subtiles.

La cour a également souligné que certains choix, comme la fermeture longitudinale et la base aplatie, ne sont pas uniquement fonctionnels, mais contribuent à l’apparence générale du modèle.

Ainsi, même si la forme ovoïde est courante, la combinaison de cette forme avec d’autres caractéristiques spécifiques a permis de conclure à un caractère propre suffisant pour la protection du modèle.

Quels éléments ont été pris en compte pour déterminer la contrefaçon ?

Pour déterminer la contrefaçon, la cour a appliqué l’article L. 513-5 du code de la propriété intellectuelle, qui stipule que la protection s’étend à tout dessin ou modèle qui ne produit pas sur l’observateur averti une impression visuelle d’ensemble différente.

La cour a examiné les photographies des objets qualifiés de contrefaisants et a noté que, bien qu’ils aient une forme ovoïde avec une base aplatie, ils ne présentaient pas les caractéristiques essentielles du modèle déposé, notamment en ce qui concerne le système de fermeture.

Les photographies ont montré que les objets contrefaisants n’avaient pas de gorge ou de lèvre permettant un emboîtement, ce qui est une caractéristique clé du modèle protégé.

Ainsi, l’observateur averti aurait une impression d’ensemble différente, ce qui a conduit la cour à conclure que la contrefaçon n’était pas établie.

Quelles ont été les conclusions finales de la cour concernant les demandes de la SAS Idéal Promotion ?

La cour a confirmé le jugement déféré en ce qui concerne le rejet de la demande d’annulation du modèle déposé par la SAS Idéal Promotion.

Cependant, elle a infirmé le jugement sur d’autres points, notamment en ce qui concerne la contrefaçon. La SAS Idéal Promotion a été déboutée de toutes ses demandes dirigées contre la SARL M&L Distribution, y compris celles relatives à la concurrence déloyale et parasitaire.

La cour a également condamné la SAS Idéal Promotion aux dépens, ce qui signifie qu’elle doit couvrir les frais de la procédure.

Enfin, la SAS Idéal Promotion a été condamnée à verser une somme de 5 000 euros à la SARL M&L Distribution sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, en raison du caractère abusif de certaines de ses demandes.


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