Obligations contractuelles et preuve de créance en matière de crédit

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Obligations contractuelles et preuve de créance en matière de crédit

L’Essentiel : Le 26 novembre 2024, le tribunal a rendu son jugement dans l’affaire opposant la BANQUE CIC EST à Monsieur [I] [H]. Ce dernier a été condamné à verser 13 471,39 € pour un crédit en réserve et 1213,81 € pour le solde de son compte personnel, avec intérêts. En l’absence de comparution de Monsieur [I] [H], le tribunal a statué sur le fond, considérant les demandes fondées. L’exécution provisoire a été autorisée, permettant à la banque de récupérer les sommes dues sans attendre un éventuel appel. Les frais irrépétibles n’ont pas été accordés, mais Monsieur [I] [H] a été condamné aux dépens.

Contexte de l’affaire

Par acte en date du 13 mai 2024, la BANQUE CIC EST a assigné Monsieur [I] [H] pour obtenir le paiement de plusieurs sommes dues, avec exécution provisoire. Les montants réclamés incluent 13 471,39 € pour un crédit en réserve, 1213,80 € pour le solde d’un compte personnel, ainsi que 2000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Arguments de la BANQUE CIC EST

La BANQUE CIC EST a soutenu que Monsieur [I] [H] avait ouvert un compte courant en mai 2016 et avait bénéficié d’un crédit renouvelable de 25 000 €, utilisé à deux reprises. Des échéances impayées ont conduit à la déchéance du crédit et à une mise en demeure, sans succès dans les démarches de recouvrement, justifiant ainsi la procédure engagée.

Absence de comparution de Monsieur [I] [H]

Monsieur [I] [H] n’a pas comparu ni mandaté de représentant lors de l’assignation. Selon l’article 472 du code de procédure civile, le juge peut statuer sur le fond même en l’absence du défendeur, à condition que la demande soit recevable et fondée.

Analyse des demandes

Concernant le crédit en réserve, le tribunal a jugé la demande partiellement fondée, en se basant sur les documents fournis, tels que le contrat d’ouverture de compte et les relevés de compte. Il a donc condamné Monsieur [I] [H] à payer 13 471,39 € avec intérêts au taux de 1,9 %.

Décision sur le compte personnel

Pour le solde du compte personnel, la demande a également été jugée fondée, et Monsieur [I] [H] a été condamné à verser 1213,81 € avec intérêts au taux légal.

Frais et dépens

Le tribunal a décidé qu’il n’y avait pas lieu d’appliquer l’article 700 du code de procédure civile pour les frais irrépétibles. En revanche, Monsieur [I] [H] a été condamné à payer l’intégralité des dépens.

Exécution provisoire

L’exécution provisoire a été jugée recevable, permettant ainsi à la BANQUE CIC EST de récupérer les sommes dues sans attendre l’éventuel appel de la décision.

Conclusion du jugement

Le jugement a été prononcé le 26 novembre 2024, condamnant Monsieur [I] [H] à payer les sommes réclamées par la BANQUE CIC EST, tout en déboutant la banque du surplus de ses demandes.

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la portée de l’article 472 du Code de procédure civile dans le cadre de l’absence du défendeur ?

L’article 472 du Code de procédure civile stipule que lorsque le défendeur ne comparaît pas, le juge peut néanmoins statuer sur le fond de l’affaire.

Il est précisé que le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime recevable, régulière et bien fondée.

Ainsi, même en l’absence de Monsieur [I] [H], la BANQUE CIC EST a pu présenter ses arguments et pièces justificatives, permettant au juge de se prononcer sur la demande de condamnation.

Cette disposition assure que le droit à un jugement n’est pas conditionné à la présence des parties, mais que la décision doit être fondée sur des éléments probants.

Comment les articles 1103 et 1104 du Code civil s’appliquent-ils à la relation contractuelle entre la BANQUE CIC EST et Monsieur [I] [H] ?

L’article 1103 du Code civil énonce que les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits.

Cela signifie que les parties sont tenues de respecter les engagements pris dans le cadre de leur contrat, en l’occurrence, l’ouverture de crédit renouvelable.

L’article 1104 précise que les contrats doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi.

Dans cette affaire, la BANQUE CIC EST a respecté ses obligations en accordant le crédit, tandis que Monsieur [I] [H] a manqué à ses engagements en ne procédant pas aux paiements dus.

Quelles sont les implications de l’article 9 du Code de procédure civile concernant la charge de la preuve ?

L’article 9 du Code de procédure civile dispose qu’il incombe à chaque partie de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention.

Dans le cas présent, la BANQUE CIC EST a produit plusieurs pièces justificatives, telles que le contrat d’ouverture de compte, les relevés de compte et les mises en demeure, pour étayer sa demande.

Cela démontre que la banque a respecté son obligation de preuve, permettant au juge de fonder sa décision sur des éléments tangibles et vérifiables.

En revanche, l’absence de Monsieur [I] [H] a conduit à une présomption en faveur des allégations de la banque, renforçant ainsi la recevabilité de sa demande.

Quelles sont les conséquences de l’article 700 du Code de procédure civile dans cette affaire ?

L’article 700 du Code de procédure civile permet au juge de condamner la partie perdante à payer à l’autre partie une somme au titre des frais irrépétibles.

Cependant, dans cette décision, le juge a débouté la BANQUE CIC EST de sa demande relative à l’article 700, indiquant qu’il n’y avait pas matière à faire application de cette disposition.

Cela peut s’expliquer par le fait que les frais engagés par la banque n’ont pas été jugés excessifs ou non justifiés, ou que la situation de Monsieur [I] [H] ne justifiait pas une telle condamnation.

Comment l’article 696 du Code de procédure civile s’applique-t-il aux dépens dans cette décision ?

L’article 696 du Code de procédure civile stipule que la partie perdante doit supporter les dépens.

Dans cette affaire, Monsieur [I] [H] a été condamné aux entiers dépens, ce qui signifie qu’il devra rembourser à la BANQUE CIC EST les frais engagés pour la procédure.

Cette disposition vise à garantir que la partie qui a succombé dans ses prétentions supporte les conséquences financières de son échec, contribuant ainsi à l’équité du processus judiciaire.

Quelles sont les implications de l’exécution provisoire dans cette décision ?

L’exécution provisoire, mentionnée dans le jugement, permet à la décision de produire des effets immédiats, même en cas d’appel.

Cela signifie que la BANQUE CIC EST peut commencer à recouvrer les sommes dues sans attendre l’issue d’un éventuel recours de Monsieur [I] [H].

Cette mesure est souvent appliquée dans les affaires où le créancier a un intérêt légitime à obtenir rapidement le paiement, afin d’éviter un risque de non-recouvrement.

Ainsi, l’exécution provisoire a été jugée recevable dans cette affaire, renforçant la position de la banque.

TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]

[1] Copie conforme délivrée
le :
à :Monsieur [I] [H]

Copie exécutoire délivrée
le :
à :Me Emmanuel CONSTANT

Pôle civil de proximité

PCP JCP fond

N° RG 24/05260 – N° Portalis 352J-W-B7I-C46ZS

N° MINUTE :

JUGEMENT
rendu le mardi 26 novembre 2024

DEMANDERESSE
S.A. BANQUE CIC EST, dont le siège social est sis [Adresse 2]
représentée par Me Emmanuel CONSTANT, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : #C0639

DÉFENDEUR
Monsieur [I] [H], domicilié : chez Mme [U] [D], [Adresse 1]
non comparant, ni représenté

COMPOSITION DU TRIBUNAL
Jean-Claude KAZUBEK, Juge, juge des contentieux de la protection
assisté de Audrey BELTOU, Greffier,

DATE DES DÉBATS
Audience publique du 17 septembre 2024

JUGEMENT
réputé contradictoire, en premier ressort, prononcé par mise à disposition le 26 novembre 2024 par Jean-Claude KAZUBEK, Juge assisté de Audrey BELTOU, Greffier

Décision du 26 novembre 2024
PCP JCP fond – N° RG 24/05260 – N° Portalis 352J-W-B7I-C46ZS

Par acte en date du 13 mai 2024 , la BANQUE CIC EST a fait assigner Monsieur [I] [H] aux fins de voir , avec exécution provisoire :

– condamner celui-ci à lui payer les sommes suivantes :

*13 471,39 € au titre du crédit en réserve avec intérêts au taux de 1,9 % à compter du 10 août 2023 lendemain de la dernière mise en demeure.
*1213,80 € au titre du solde de son compte personnel assorti du taux légal à compter du 10 août 2023 au lendemain de la dernière mise en demeure.
*2000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile.

Au soutien de ses prétentions, la BANQUE CIC EST a exposé que Monsieur [I] [H] a ouvert un compte courant privé le 14 mai 2016 ; qu’elle lui a accordé un crédit en réserve, ouverture de crédit renouvelable pour un montant de 25 000 € selon offre préalable acceptée le 14 mai 2016 ; que le crédit a été utilisé à deux reprises ; qu’il y a eu des échéances impayées des utilisations du crédit renouvelable ; que celui-ci a cessé tout paiement ayant entraîné la déchéance du crédit du terme et la mise en demeure de payer ; que toutes démarches en vue de recouvrement de sa créance sont demeurées infructueuses nécessitant ainsi l’instauration de la présente procédure.

Assigné en l’étude de Maître [J] [O] commissaire de justice à [Localité 3] , Monsieur [I] [H] n’a ni comparu ni mandaté personne pour le représenter.

MOTIFS.

Il résulte des dispositions de l’article 472 du code de procédure civile, que lorsque le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime recevable, régulière et bien fondée.

L’article 1103 du Code civil énonce que les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits et selon l’article 1104 de ce même code, ils doivent être négociés , formés et exécutés de bonne foi.

L’article 9 du code de procédure civile dispose qu’il incombe à chaque partie de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention et l’article 1315 du Code civil précise que celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver.

1- Sur le crédit en réserve.

En l’espèce, il appert que la demande apparaît , en partie fondée, au vu des pièces produites aux débats, à savoir :

-le contrat d’ouverture de compte est relevé pour l’année 2023,,
-l’offre de crédit renouvelable accepté le 14 mai 2006,
-les divers relevés de compte,
-les mises en demeure,
-les décomptes,
-les lettres de renouvellement du contrat de crédit,
-la fiche de renseignements précontractuelle,
-la preuve de consultation du FICP.

En conséquence, il convient de condamner Monsieur [I] [H] à payer à la BANQUE CIC EST la somme de 13 471,39 € avec intérêts au taux de 1,9 % à compter de l’assignation.

2- Sur le compte personnel.

La demande apparaît fondée au vu des pièces produites aux débats parmi lesquels des relevés de compte ; qu’il convie donc de condamner Monsieur [I] [H] à payer à la BANQUE CIC EST , de ce chef, la somme de 1213,81 € avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation.

2 -Sur les demandes subséquentes.

– Sur les frais irrépétibles.

Il n’y a pas matière à faire application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.

– Sur les dépens.

En application des dispositions de l’article 696 du code de procédure civile, Monsieur [I] [H] doit être condamné aux entiers dépens.

-Sur l’exécution provisoire.

L’exécution provisoire recevra normalement application.

PAR CES MOTIFS.

Statuant, après débats publics, par jugement prononcé par mise à disposition au greffe, dans les conditions de l’article 450 du code de procédure civile, réputé contradictoire et en premier ressort.

CONDAMNE Monsieur [I] [H] à payer à la BANQUE CIC EST les sommes suivantes :

-13 471,39 € avec intérêts au taux de 1,9 % à compter de l’assignation au titre du crédit en réserve.

-1213,81 € avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation au titre du solde débiteur du compte personnel.

DÉBOUTE la BANQUE CIC EST du surplus de ses demandes.

CONDAMNE Monsieur [I] [H] aux entiers dépens.

JUGE que l’exécution provisoire recevra normalement application.

Fait et jugé à Paris le 26 novembre 2024

le greffier le Président


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