L’Essentiel : Une publicité pour un vin des Côtes du Rhône a été jugée illicite par la Cour d’appel, car elle suggérait que la consommation de ce vin permettait d’échapper aux difficultés de la vie quotidienne. Le visuel, bien que artistique, évoquait un sentiment de légèreté et de liberté, incitant ainsi à une consommation excessive. Cette approche ne respectait pas l’article L.3323-4 du code de la santé publique, qui exige que la publicité soit objective et informative. Les sanctions pour de telles infractions peuvent atteindre 75.000 euros, soulignant l’importance de la réglementation en matière de publicité pour les boissons alcoolisées.
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Publicité pour les produits du vinLes publicitaires s’échinent à concevoir des publicités en faveur du vin qui n’incitent pas à la consommation d’alcool. Dans cette nouvelle affaire, une publicité en affichage extérieur en faveur d’un vin des Côtes du Rhône a été jugée illicite. Le visuel publicitaire laissait entendre qu’après une dure journée de travail dans une ambiance grise, il était possible de rêver, de s’échapper du quotidien, de « faire une pause comme cet homme avec son ballon, de retrouver un sentiment de gaîté et de légèreté ». Cette publicité était un dessin non dénué de qualité artistique et ne comportait par ailleurs aucune autre indication que celle de « Côtes du Rhône » mais il en émanait un sentiment de gaîté, de liberté, d’évasion et était pour celui qui la regardait, directement associé à la consommation de vin des Côtes du Rhône. Image incitative à la consommation excessive de vinSelon la Cour d’appel, ce visuel était manifestement incitatif en suggérant que la consommation de la boisson alcoolique « Côtes du Rhône » permettait d’échapper aux difficultés de la vie quotidienne et pouvait conduire à une consommation excessive pour atteindre le stade de félicité suggéré par le virtuel lequel dépasse donc ce qui est nécessaire à la promotion du produit et inhérent à la démarche publicitaire proprement dite. N’était donc pas remplie la prescription de l’article L.3323-4 du code de la santé publique relative au caractère objectif et informatif de la publicité. Publicité des boissons alcooliséesLa publicité en matière de boissons alcoolisées est régie par les articles L 3323-2 et suivants du code de la santé publique. L’article L.3323-2 énumère limitativement les supports autorisés à diffuser la publicité en faveur des boissons alcooliques et interdit le parrainage donnant lieu à de la publicité directe ou indirecte ; l’article L.33323-3 définit la publicité indirecte ou propagande comme « la propagande ou publicité en faveur d’un organisme, d’un service, d’une activité, d’un produit ou d’un article autre qu’une boisson alcoolique qui, par son graphisme, sa présentation, l’utilisation d’une dénomination, d’une marque, d’un emblème publicitaire ou d’un autre signe distinctif, rappelle une boisson alcoolique. ». L’article L.3323-3-1 créé par la loi du 26 janvier 2016 distingue les contenus journalistiques à but informatif de la publicité. Le code de la santé publique énonce les seules indications autorisées dans les visuels publicitaires à savoir l’indication du degré volumique d’alcool, de l’origine, de la dénomination, de la composition du produit, du nom et de l’adresse du fabricant, des agents et des dépositaires ainsi que du mode d’élaboration, des modalités de vente et du mode de consommation du produit ; cette publicité peut comporter des références relatives aux terroirs de production, aux distinctions obtenues, aux appellations d’origine telles que définies à l’article L.115-1 du code de la consommation ou aux indications géographiques telles que définies dans les conventions et traités internationaux régulièrement ratifiés. Elle peut également comporter des références objectives relatives à la couleur et aux caractéristiques olfactives et gustatives. Sanctions applicablesLes publicités qui portent d’autres mentions que celles-ci et qui ne satisfont pas aux dispositions précitées sont illicites ; l’article L.3351-7 punit d’une amende allant de 75.000 euros jusqu’au montant des frais de publicité toute infraction aux dispositions précitées, étant rappelé que la loi Evin qui permet l’information du consommateur sur les propriétés objectives de la boisson alcoolique est compatible avec la législation européenne et notamment les articles 3, 10 et 25 de la Directive 2000/31/CE du Parlement Européen et du Conseil du 8 juin 2000, les états membres pouvant prendre à l’égard d’un service donné de la société de l’information des mesures dérogeant à cette règle si ces mesures sont nécessaires à la protection de la santé publique et proportionnelles à ces objectifs. Compte tenu des préoccupations de santé publique liées à la consommation d’alcool, il a été constamment affirmé que les textes qui concilient les intérêts légitimes en présence de santé publique et de promotion et commercialisation des vins de l’Union respectent ce principe de proportionnalité. |
Q/R juridiques soulevées :
Pourquoi la publicité pour le vin des Côtes du Rhône a-t-elle été jugée illicite ?La publicité en question a été jugée illicite car elle suggérait que la consommation de vin des Côtes du Rhône permettait d’échapper aux difficultés de la vie quotidienne. Cette interprétation a été confirmée par la Cour d’appel, qui a noté que le visuel incitait à une consommation excessive, en laissant entendre que le vin pouvait apporter un sentiment de gaîté et de légèreté. Le visuel, bien que de qualité artistique, ne respectait pas les prescriptions de l’article L.3323-4 du code de la santé publique, qui exige que la publicité soit objective et informative. Quelles sont les réglementations concernant la publicité des boissons alcoolisées ?La publicité pour les boissons alcoolisées est régie par les articles L 3323-2 et suivants du code de la santé publique. L’article L.3323-2 précise les supports autorisés pour diffuser cette publicité et interdit le parrainage qui pourrait mener à de la publicité directe ou indirecte. De plus, l’article L.3323-3 définit la publicité indirecte comme toute forme de propagande qui rappelle une boisson alcoolique par son graphisme ou sa présentation. Quelles informations peuvent être incluses dans la publicité pour les boissons alcoolisées ?Le code de la santé publique énonce les seules indications autorisées dans les visuels publicitaires pour les boissons alcoolisées. Ces indications incluent le degré volumique d’alcool, l’origine, la dénomination, la composition du produit, ainsi que le nom et l’adresse du fabricant. Les publicités peuvent également mentionner des références aux terroirs de production, aux distinctions obtenues, et aux appellations d’origine, tout en respectant les normes établies. Quelles sanctions sont prévues en cas de non-respect des règles de publicité ?Les publicités qui ne respectent pas les dispositions du code de la santé publique sont considérées comme illicites. L’article L.3351-7 prévoit des amendes allant de 75.000 euros jusqu’au montant des frais de publicité pour toute infraction. Il est important de noter que la loi Evin, qui vise à informer le consommateur sur les propriétés objectives des boissons alcooliques, est compatible avec la législation européenne. Comment la législation prend-elle en compte la santé publique dans la publicité pour l’alcool ?La législation sur la publicité des boissons alcoolisées prend en compte les préoccupations de santé publique liées à la consommation d’alcool. Les textes législatifs cherchent à concilier les intérêts de la santé publique avec ceux de la promotion et de la commercialisation des vins de l’Union. Il a été affirmé que ces textes respectent le principe de proportionnalité, en permettant une information adéquate tout en protégeant la santé des consommateurs. |
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