Vie privée des Le Pen : Le Point condamné 

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Vie privée des Le Pen : Le Point condamné 

L’Essentiel : La famille Le Pen a obtenu gain de cause contre l’hebdomadaire Le Point, condamné pour atteinte à la vie privée. Le tribunal a jugé que la publication d’articles détaillant une réunion familiale, ainsi que des photographies aériennes de leur propriété de Montretout, violait leur droit au respect de la vie privée. Bien que certains éléments ne soient pas jugés intrusifs, ils révélaient des informations sur leur domicile, ce qui ne pouvait être justifié par un intérêt public. La cour a souligné que les détails d’une réunion familiale ne relèvent pas du débat d’intérêt général, même en période électorale.

Protection du domicile

La mal nommée propriété de Montretout de la famille Le Pen est protégée par le droit au respect de la vie privée. La protection du domicile, composante de la vie privée, prend une nouvelle dimension juridique : l’hebdomadaire Le Point a été condamné pour atteinte à la vie privée de la famille Le Pen pour avoir publié, quelques jours après le résultat des élections européennes, plusieurs articles consacrés à la famille Le Pen (« Les vies cachées de Marine Le Pen », « Montretout, la cité interdite des Le Pen ») illustrés de photographies aériennes de la propriété de Montretout.

Atteinte à la vie privée

L’évocation dans le détail d’une après-midi passée au domicile de Marine Le Pen et des circonstances de cette réunion familiale se déroulant dans un domicile privé faisaient incontestablement partie de la sphère protégée par l’article 9 du Code civil.

Tout en relevant que certains détails donnés dans le récit de cette réunion n’étaient pas particulièrement intrusifs, le tribunal a estimé qu’ils ne pouvaient cependant être considérés comme anodins dès lors qu’ils révèlent le lieu où les Le Pen se trouvaient et prenaient place dans la description d’un moment de loisir passé dans un domicile privé.

Liberté d’informer exclue

Les circonstances que cette réunion familiale ait eu lieu durant la campagne électorale et que plusieurs membres de cette réunion, outre la famille Le Pen, exercent des responsabilités au sein du Front National, n’étaient pas de nature à conférer à cette réunion une portée politique et publique.  Le récit des occupations de loisirs des Le Pen ne saurait être rattaché à un débat d’intérêt général, la seule circonstance que cet après-midi se soit déroulé au domicile de la présidente du Front National étant insuffisante pour rendre licite son évocation.

Il ne relève pas du droit à l’information et du débat d’intérêt général de livrer au public les détails du déroulement d’une réunion familiale, aucun élément ne permettant de relier ce « moment de détente », au déroulement des élections et à la montée en puissance de ce parti.

Photographies illicites du domicile familial

S’agissant du montage photographique, illustrant l’article, réalisé à partir d’un cliché aérien de la propriété de Montretout, sur lequel sont désignés par des flèches- elles-mêmes illustrées de médaillons reproduisant des clichés des demandeurs- les endroits précis où se situent le bureau de Jean-Marie Le Pen et les domiciles de Marion Maréchal Le Pen, Yann Le Pen et Marine Le Pen ainsi que de leur mère Pierrette Le Pen, le tribunal a également retenu qu’il portait atteinte au respect dû à leur vie privée, dans la mesure où ce montage permet de visualiser avec une parfaite précision la situation exacte de ces lieux au sein de cette vaste propriété, composée de plusieurs bâtiments.

Télécharger la décision

Q/R juridiques soulevées :

Quelle est la protection juridique du domicile selon le texte ?

La protection du domicile est une composante essentielle du droit au respect de la vie privée. Dans le cas de la famille Le Pen, la propriété de Montretout a été protégée par cette législation.

Le tribunal a condamné l’hebdomadaire Le Point pour avoir publié des articles qui portaient atteinte à la vie privée de la famille, en utilisant des photographies aériennes de leur domicile.

Cette décision souligne l’importance de la vie privée, même pour des personnalités publiques, et établit que la publication d’informations sur un domicile privé sans consentement peut être considérée comme une violation des droits individuels.

Quelles sont les implications de l’atteinte à la vie privée dans le cas de Marine Le Pen ?

L’atteinte à la vie privée dans le cas de Marine Le Pen a été reconnue par le tribunal, qui a souligné que les détails d’une réunion familiale, même s’ils ne sont pas intrusifs, peuvent révéler des informations sensibles.

L’article 9 du Code civil protège la sphère privée, et le tribunal a estimé que les détails concernant la réunion familiale ne pouvaient pas être considérés comme anodins.

Cela signifie que même des informations apparemment banales peuvent être protégées si elles se déroulent dans un cadre privé, renforçant ainsi le droit à la vie privée des individus, indépendamment de leur statut public.

Pourquoi la liberté d’informer ne s’applique-t-elle pas dans ce contexte ?

La liberté d’informer ne s’applique pas dans ce contexte car les détails d’une réunion familiale ne relèvent pas d’un débat d’intérêt général.

Bien que la réunion ait eu lieu durant une campagne électorale, le tribunal a jugé que cela ne conférait pas une portée politique à l’événement.

Le récit des activités de loisirs des Le Pen ne peut pas être justifié par un intérêt public, car il n’y a pas de lien direct entre ces moments privés et les enjeux électoraux ou politiques.

Quelles sont les conséquences des photographies illicites du domicile familial ?

Les photographies illicites du domicile familial, en particulier celles qui montrent des détails précis de la propriété de Montretout, ont été jugées comme une atteinte au respect de la vie privée.

Le tribunal a noté que le montage photographique, qui identifiait des lieux spécifiques au sein de la propriété, portait atteinte à la vie privée des membres de la famille Le Pen.

Cette décision souligne que la visualisation précise de l’emplacement de domiciles privés, même à partir d’images aériennes, peut constituer une violation des droits individuels, renforçant ainsi la protection juridique des espaces privés.


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