Vie privée : affaire Eric Zemmour

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Vie privée : affaire Eric Zemmour

En vertu de l’article 9 du Code civil, toute personne a droit au respect de sa vie privée et est fondée à en obtenir la protection. Toute personne dispose également en vertu du même texte, d’un droit exclusif sur son image, attribut de la personnalité, et sur l’utilisation qui en est faite, qui lui permet, en principe, de s’opposer à la diffusion de son image sans son autorisation et d’obtenir réparation du préjudice qui lui aurait été causé de ce fait.

Ces droits peuvent cependant céder devant les nécessités de la liberté d’expression lorsque la diffusion des informations ou des images est légitime au regard de ces nécessités, l’appréciation de cette légitimité étant fonction d’un ensemble de circonstances tenant essentiellement à la personne qui se plaint de l’atteinte aux droits protégés par l’article 9 du Code civil, notamment sa qualité et son comportement antérieur, et à l’objet de la publication en cause – son contenu, sa forme, l’absence de malveillance et d’atteinte à la dignité, ainsi que sa participation à un débat d’intérêt général. Dans ce cas cependant il doit être pris en compte la qualité de l’information délivrée. Ces  critères sont conformes aux stipulations des articles 8 et 10 de la convention de sauvegarde des droits de l’Homme et des libertés fondamentales.

En l’espèce, dans l’un de ses numéros, un hebdomadaire a consacré une double page à un article sur Eric Zemmour, le présentant dans sa vie de couple comme loin d’être misogyne et sous le vocable suivant « on connaît le pamphlétaire, l’énervé de service qui boufferait cru l’adversaire. Et puis le week-end, il y a l ‘homme marié, dévoué, celui qui fait les courses… ».

Droit d’informer le public

Si les  éléments relatifs à l’état civil, tels que le mariage ou le nombre d’enfants, sont publics et, partant, ne font pas partie de la sphère protégée de la vie privée par l’article 9 du Code civil, en revanche, des spéculations portant sur des relations conjugales portent atteinte au respect dû à la  vie privée.

Il a été jugé qu’à supposer que l’évocation de la vie conjugale d’Eric ZEMMOUR puisse avoir un lien avec l’analyse faite par lui de l’évolution de la place des femmes, ce lien est en l’occurrence artificiel, l’information livrée au public qu’il se promène avec sa femme dans les rues du 8 »’ arrondissement de Paris et lui porte son sac tandis qu’elle rectifie sa coiffure, ne saurait être considérée comme participant au débat d’intérêt général sur la place des femmes dans la société française.

Violation du droit à l’image

En outre, les clichés photographiques pris et publiés sans l’autorisation du couple ZEMMOUR, alors qu’il se trouve, certes dans la rue, mais dans un moment de loisir et de détente, portent atteinte au respect dû à la vie privée ainsi qu’au droit sur leur image respective.

Questions / Réponses juridiques

Quel est le droit au respect de la vie privée selon l’article 9 du Code civil ?

Le droit au respect de la vie privée, tel que stipulé dans l’article 9 du Code civil, garantit à chaque individu la protection de sa vie personnelle. Cela inclut le droit exclusif sur son image, qui est considéré comme un attribut de la personnalité.

En vertu de ce droit, une personne peut s’opposer à la diffusion de son image sans son autorisation. Si cette diffusion a lieu, la personne concernée peut demander réparation pour le préjudice subi. Ce droit est fondamental et vise à protéger l’intégrité et la dignité des individus dans leur vie privée.

Comment la liberté d’expression peut-elle interférer avec le droit à la vie privée ?

La liberté d’expression peut parfois primer sur le droit à la vie privée, notamment lorsque la diffusion d’informations ou d’images est jugée légitime. Cette légitimité est évaluée en fonction de plusieurs critères, tels que la qualité de la personne qui se plaint, son comportement antérieur, et l’objet de la publication.

Il est également important de considérer le contenu et la forme de l’information diffusée, ainsi que l’absence de malveillance. Si la publication participe à un débat d’intérêt général, cela peut justifier une atteinte à la vie privée, mais la qualité de l’information doit toujours être prise en compte.

Quelles sont les implications de la vie conjugale d’Eric Zemmour dans le débat public ?

Dans le cas d’Eric Zemmour, il a été jugé que l’évocation de sa vie conjugale n’avait pas de lien direct avec ses analyses sur la place des femmes dans la société. Bien que des éléments comme le mariage soient publics, les spéculations sur ses relations conjugales peuvent porter atteinte à sa vie privée.

L’information selon laquelle il se promène avec sa femme dans un moment de loisir ne contribue pas au débat d’intérêt général sur la place des femmes. Cela souligne la nécessité de distinguer entre des faits publics et des éléments qui relèvent de la vie privée.

En quoi les photographies publiées sans autorisation violent-elles le droit à l’image ?

Les photographies d’Eric Zemmour et de sa femme, prises et publiées sans leur autorisation, constituent une violation de leur droit à l’image. Même si ces images ont été prises dans un lieu public, le contexte de loisir et de détente des individus renforce l’atteinte à leur vie privée.

Le droit à l’image est un aspect essentiel de la personnalité, et sa protection est cruciale pour garantir le respect de la vie privée. La publication de telles images sans consentement peut entraîner des conséquences juridiques pour ceux qui les diffusent, en raison de l’atteinte à la dignité et à l’intimité des personnes concernées.


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