Usage des réseaux sociaux en entreprise

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Usage des réseaux sociaux en entreprise

Abus de Twitter par le salarié

Rappel des tribunaux toujours utile : pour donner prise légale à une éventuelle sanction du salarié en cas d’abus sur Twitter, il est préférable d’encadrer l’usage des réseaux sociaux en entreprise.

L’employeur se prévalant de différents Tweets du salarié, considérait qu’ils comportaient des critiques de prestataires de l’agence internet, de nature à nuire à l’image de l’agence. Il était également reproché au salarié d’avoir  utilisé le compte Twitter de l’agence pour envoyer des messages personnels et télécharger un jeu vidéo pendant son temps de travail sans respect de la moindre charte graphique et de la ligne éditoriale de l’agence et concluait donc à l’utilisation fautive des réseaux sociaux.

Tweets fautifs mais pas de sanction

Si la preuve du caractère désobligeant des Tweets était établie (exemple à destination de l’imprimeur de l’agence « pourquoi cet imprimeur a coupé mes cartes de visites avec un couteau à beurre» ; et à destination du prestataire de téléphonie : «votre SAV est débordé,  il y a quelqu’un dans les tuyaux»), l’employeur ne démontrait pas avoir fourni au salarié un cadre pour l’utilisation de la page facebook et twitter de l’entreprise ni même l’avoir alerté sur la nécessité de changer le ton sur ses Tweets, de sorte que l’employeur ne pouvait reprocher au salarié les  remarques inappropriées diffusées en ligne.

Licenciement du salarié

Le licenciement pour faute du salarié a tout de même été confirmé  sur la base d’un ensemble de griefs : i) le non-suivi récurrent des instructions de l’employeur, ii) une mauvaise utilisation des réseaux sociaux par utilisation à son profit personnel des pages facebook et twitter professionnelles de l’agence (mais non pas la publication de tweets professionnels désobligeants vis-à-vis des prestataires)  et iii) un non-respect récurrent des horaires de travail.

Ces griefs bien que portant sur une durée relativement brève sont d’une gravité suffisante pour empêcher la poursuite du contrat de professionnalisation du salarié dans la mesure où bien qu’encore en apprentissage dans le cadre de son contrat, l’insubordination et la désinvolture du  salarié compromettaient la poursuite de la relation contractuelle des Parties dans de bonnes conditions.

Télécharger la décision

Questions / Réponses juridiques

Quelle est la présomption concernant les emails professionnels créés par un salarié ?

Les emails et fichiers créés par un salarié à l’aide de l’outil informatique fourni par l’employeur sont présumés avoir un caractère professionnel. Cette présomption est établie par l’article 9 du Code Civil et l’article 9 du Code de Procédure Civile.

Cela signifie que, sauf si le salarié identifie explicitement ces fichiers comme personnels, l’employeur a le droit de les consulter sans la présence du salarié.

Cette règle vise à protéger les intérêts de l’entreprise tout en respectant, dans une certaine mesure, la vie privée du salarié, à condition que ce dernier prenne les mesures nécessaires pour identifier ses documents personnels.

Dans quelles conditions l’employeur peut-il consulter les emails d’un salarié ?

L’employeur peut consulter les emails d’un salarié, y compris les brouillons, si certaines conditions sont remplies.

Premièrement, l’ordinateur utilisé doit être partagé entre plusieurs salariés et utiliser un mot de passe commun. Deuxièmement, les fichiers doivent être stockés dans un onglet de la messagerie qui ne relève pas de la correspondance privée du salarié.

Cela signifie que si les emails sont considérés comme professionnels, l’employeur a le droit d’y accéder, ce qui souligne l’importance de la séparation entre l’usage personnel et professionnel des outils fournis par l’entreprise.

Comment la preuve des contenus d’emails est-elle considérée dans le cadre légal ?

Dans le cadre légal, les contenus d’emails peuvent être utilisés comme preuve, à condition que le salarié n’ait pas clairement indiqué qu’ils étaient personnels.

Dans l’affaire mentionnée, le salarié n’a pas pris de mesures pour qualifier ses documents de personnels, ce qui a conduit à la décision que ces fichiers pouvaient être utilisés comme preuve.

Ainsi, la cour a jugé que l’ouverture de ces fichiers par l’employeur ne constituait pas une violation de l’intimité de la vie privée du salarié, renforçant l’idée que la responsabilité de la classification des documents incombe au salarié.

Quelles conséquences peuvent découler de la tenue d’un journal érotique par un salarié ?

La tenue d’un journal érotique par un salarié, surtout lorsqu’il est rédigé sur un ordinateur professionnel, peut avoir des conséquences graves.

Dans l’affaire discutée, les écrits du salarié, qui contenaient des descriptions érotiques et pornographiques, ont été jugés inappropriés. Ces écrits mettaient en scène des collègues de travail, ce qui a soulevé des préoccupations quant à l’image et à la réputation des personnes impliquées.

Cela a conduit à la conclusion que de tels comportements peuvent constituer une faute grave, justifiant des mesures disciplinaires, y compris le licenciement.

Pourquoi le licenciement pour faute grave a-t-il été justifié dans cette affaire ?

Le licenciement pour faute grave a été justifié en raison de la nature inappropriée des écrits du salarié.

Les descriptions explicites de scènes sexuelles, associées à l’identification de collègues, ont été considérées comme nuisibles à l’image de l’entreprise et des salariées concernées.

L’utilisation de la messagerie professionnelle pour créer et conserver un document pornographique, en utilisant des noms et des images de collègues, a été jugée inacceptable.

Cela a conduit à la décision que le comportement du salarié était suffisamment grave pour justifier un licenciement immédiat, soulignant l’importance de maintenir un environnement de travail respectueux et professionnel.


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