Tribunal judiciaire de Strasbourg, 26 novembre 2024, RG n° 24/10512
Tribunal judiciaire de Strasbourg, 26 novembre 2024, RG n° 24/10512

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Strasbourg

Thématique : Irrégularités procédurales et atteinte aux droits fondamentaux dans le cadre de la rétention administrative.

Résumé

Contexte Juridique

Les articles L.614-1 et suivants, L.742-1 et suivants, R.743-1 et suivants, ainsi que R.741-3 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile sont invoqués dans cette affaire, établissant le cadre légal pour le placement en rétention administrative.

Arrêté Préfectoral

Le 6 juin 2023, le préfet du Bas-Rhin a pris un arrêté obligeant Monsieur [R] [Z] à quitter le territoire français, marquant le début des procédures administratives à son encontre.

Placement en Rétention Administrative

Le 21 novembre 2024, le préfet du Bas-Rhin a décidé de placer M. [R] [Z] en rétention administrative, une décision notifiée à l’intéressé le 20 novembre 2024 à 19h35, suscitant des contestations sur la légalité de cette mesure.

Recours de M. [R] [Z]

M. [R] [Z] a déposé un recours le 23 novembre 2024, demandant l’annulation de la décision de placement en rétention administrative, contestant la légitimité de la procédure qui l’a conduit à cette situation.

Demande de Prolongation de Rétention

Le 24 novembre 2024, le préfet a également requis une prolongation de la rétention administrative de M. [R] [Z] pour une durée de vingt-six jours, ajoutant une couche de complexité à l’affaire.

Irregularités Procédurales

Le conseil de M. [R] [Z] a soulevé plusieurs irrégularités, notamment un délai inacceptable entre le début de la garde à vue et l’information du parquet, ainsi qu’une privation de liberté arbitraire entre la décision du juge des libertés et la notification de la rétention.

Décision du Tribunal

Le tribunal a constaté que la procédure de placement en rétention était entachée d’irrégularités, notamment le retard dans l’information du procureur de la République, ce qui a conduit à la déclaration de nullité de la procédure.

Conséquences de la Décision

En conséquence, le tribunal a ordonné la remise en liberté de M. [R] [Z] après les formalités administratives, tout en rappelant son obligation de quitter le territoire français et en l’informant de ses droits en matière de recours.

Dossier N° RG 24/10512 – N° Portalis DB2E-W-B7I-NFVI
Tribunal judiciaire
de Strasbourg
————–
[Adresse 15]
[Adresse 15]
[Localité 10]
————–
Juge des Libertés et de la Détention

Ordonnance statuant sur la contestation de l’arrêté de placement en rétention et sur la première requête en prolongation d’une mesure de rétention administrative

N° RG 24/10512 – N° Portalis DB2E-W-B7I-NFVI
Affaire jointe n° RG 24/10515

Le 26 Novembre 2024

Devant Nous, Gaëlle TAILLE, juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de Strasbourg, statuant en qualité de magistrat du siège en audience publique, au palais de justice, assistée de Laurent MOSER-ALARIO, Greffier,

Vu les articles L.614-1 et suivants, L. 742-1 et suivants, R 743-1 et suivants et R 741-3 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu l’arrêté pris le 06 juin 2023 par le préfet du Bas-Rhin faisant obligation à Monsieur [R] [Z] de quitter le territoire français ;

Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 21 novembre 2024 par le M. LE PRÉFET DU BAS-RHIN à l’encontre de M. [R] [Z], notifiée à l’intéressé le 20 novembre 2024 à 19h35 ;

1) Vu le recours de M. [R] [Z] daté du 23 novembre 2024, reçu le 23 novembre 2024 à 12h00 au greffe du tribunal, par lequel il demande au tribunal d’annuler la décision de placement en rétention administrative pris à son encontre ;

2) Vu la requête du M. LE PRÉFET DU BAS-RHIN datée du 24 novembre 2024, reçue le 24 novembre 2024 à 16h03 au greffe du tribunal, tendant à la prolongation de la rétention administrative pour une durée de vingt-six jours de :

M. [R] [Z]
né le 01 Avril 1995 à [Localité 14] (RUSSIE), de nationalité Russe

Vu l’extrait individualisé du registre prévu par l’article L. 744-2 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu l’avis d’audience à la préfecture et au parquet par courrier électronique en date du 25 novembre 2024 ;

En présence de [G] [N], interprète en langue russe, assermenté auprès de la cour d’appel de Colmar,

Après avoir, en audience publique, rappelé à la personne retenue, présente par visioconférence, les droits qui lui sont reconnus par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, puis entendu en leurs observations, moyens et arguments :
– Maître Me Vincent THALINGER, avocat au barreau de STRASBOURG, choisi par la personne retenue pour l’assister, régulièrement avisé ;
– M. [R] [Z] ;
– Maître Beril MOREL, agissant pour le compte du cabinet CENTAURE Avocats, avocat représentant la préfecture ;

PAR CES MOTIFS

ORDONNONS la jonction de la procédure introduite par le recours de M. [R] [Z] enregistré sous le N° 24/10515 et celle introduite par la requête de M. LE PRÉFET DU BAS-RHIN enregistrée sous le N° RG 24/10512 – N° Portalis DB2E-W-B7I-NFVI ;

DECLARONS la procédure irrégulière ;
Dossier N° RG 24/10512 – N° Portalis DB2E-W-B7I-NFVI

ORDONNONS la remise en liberté de Monsieur [R] [Z] à l’issue des formalités administratives au centre de rétention administrative de [Localité 13] permettant à l’intéressé de récupérer ses affaires personnelles ;

RAPPELONS à l’intéressé qu’il a l’obligation de quitter le territoire français ;

RAPPELONS que l’intéressé sera maintenu à disposition de la justice dans un délai de 24 heures à compter de la notification de la présente ordonnance au procureur de la République, à moins que celui-ci n’en dispose autrement, et ce en application de l’article L. 743-22 du CESEDA ;

DISONS avoir informé l’intéressé que la présente décision est susceptible d’appel devant le premier président de la cour d’appel de Colmar dans les 24 heures à compter du prononcé de la présente ordonnance par déclaration motivée faite ou remise par tous moyens au greffe de la cour d’appel et que le recours n’est pas suspensif, conformément aux articles R 743-10 et R 743-11 du CESEDA.

Prononcé publiquement au tribunal judiciaire de Strasbourg, le 26 novembre 2024 à  h  .

Le greffier, Le juge des libertés et de la détention,

qui ont signé l’original de l’ordonnance.

Pour information de la personne retenue:
– La présente ordonnance est susceptible d’appel devant le premier président de la cour d’appel de COLMAR dans les 24 heures de son prononcé. Le délai d’appel qui expirerait normalement un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. Le premier président est saisi par une déclaration écrite motivée, transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de COLMAR, par courriel à l’adresse [Courriel 16]. Cet appel n’est pas suspensif. L’intéressé est maintenu à disposition de la justice jusqu’à l’audience qui se tiendra à la cour d’appel.
– Vous pouvez, pendant toute la durée de votre rétention, demander l’assistance d’un interprète, d’un avocat ainsi que d’un médecin, et communiquer avec votre consulat ou toute personne de votre choix.
– Vous avez également le droit de contacter toute organisation et nationale, internationale ou non gouvernementale compétente pour visiter les lieux de rétention, notamment :
• le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ([Adresse 7] ; www.cglpl.fr ; tél. : [XXXXXXXX04] ; fax : [XXXXXXXX02]) ;
• le Défenseur des droits ([Adresse 11] ; tél. : [XXXXXXXX06]) ;
• France Terre d’Asile ([Adresse 8] ; tél. : [XXXXXXXX03]) ;
• Forum Réfugiés Cosi ([Adresse 9] ; tél. : [XXXXXXXX05]) ;
• Médecins sans frontières – MSF ([Adresse 12] ; tél. : [XXXXXXXX01]).
– ASSFAM – Groupe SOS Solidarités est à votre disposition, sans formalité, pour vous aider dans l’exercice effectif de vos droits, aux heures d’accueil précisées par le règlement intérieur.
– Vous pouvez aussi demander, à tout moment, qu’il soit mis fin à votre rétention par simple requête, motivée et signée, adressée au juge des libertés et de la détention par tout moyen, accompagnée de toutes les pièces justificatives.
Reçu le 26 novembre 2024, dans une langue comprise, notification de la présente ordonnance avec remise d’une copie intégrale, information du délai d’appel et des modalités d’exercice de cette voie de recours, ainsi que le rappel des droits en rétention.
La personne retenue, présente par visioconférence,

Copie intégrale de la présente ordonnance a été transmise par l’intermédiaire d’un moyen de télécommunication comportant un accusé de réception, le 26 novembre 2024, à l’avocat du M. LE PRÉFET DU BAS-RHIN, absent au prononcé de la décision.

Copie intégrale de la présente ordonnance a été transmise par l’intermédiaire d’un moyen de télécommunication comportant un accusé de réception, le 26 novembre 2024, à l’avocat de la personne retenue, absent au prononcé de la décision.

La présente décision a été adressée le 26 Novembre 2024 courrier électronique à Madame le procureur de la République
Le greffier,

La présente ordonnance a été portée à la connaissance du procureur de la République, le 26 novembre 2024 à ________ heures
Le greffier

Nous ………………………………………………………………, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Strasbourg, déclarons ne pas Nous opposer à la mise à exécution de la présente ordonnance.
le ……………………………………… à ……………………………………… heures.
Le procureur de la République,

Nous ………………………………………………………………, procureur de la République près le tribunal judiciaire de Strasbourg, déclarons Nous opposer à la mise à exécution de la présente ordonnance.
le ……………………………………… à ……………………………………… heures.
Le procureur de la République,

 


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