Tribunal judiciaire de Saint-Etienne, 3 février 2025, RG n° 24/00731
Tribunal judiciaire de Saint-Etienne, 3 février 2025, RG n° 24/00731

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Saint-Etienne

Thématique : Occupation illégale et expulsion d’un logement communal en situation d’urgence

Résumé

Propriété de l’immeuble

La commune de [Localité 3] est propriétaire d’un immeuble situé à [Adresse 1]. Dans le cadre d’un programme de réhabilitation, elle a décidé de procéder à la destruction de cet immeuble et a mis en place un dispositif pour obtenir le départ des locataires.

Occupation sans droit ni titre

L’appartement du rez-de-chaussée est devenu vacant après le départ volontaire d’un locataire. Cependant, un constat de commissaire de justice a révélé que Monsieur [Z] [C] et sa famille occupaient le logement sans droit ni titre. Monsieur [Z] [C] a affirmé avoir signé un bail avec un prétendu propriétaire, Monsieur [R] [V], pour un loyer de 400,00 € plus 100,00 € de charges.

Procédure judiciaire

Le 28 octobre 2024, la commune a assigné Monsieur [Z] [C] devant le juge des contentieux de la protection pour faire constater l’occupation sans droit ni titre et ordonner son expulsion. L’audience a eu lieu le 3 décembre 2024, où la commune a maintenu ses demandes et a demandé une condamnation de Monsieur [Z] [C] au paiement de 500,00 € pour les frais de justice.

Arguments de la commune

La commune a soutenu que l’immeuble était dangereux et ne pouvait pas être rénové. Elle a également précisé que le bail signé par Monsieur [Z] [C] était nul, car Monsieur [R] [V] n’était pas le propriétaire. Monsieur [Z] [C] a été informé de la nullité de ce bail et de son obligation de quitter les lieux.

Décision du tribunal

Le tribunal a jugé que la demande de constatation de l’occupation sans droit ni titre était recevable, compte tenu de l’urgence liée à l’état de l’immeuble. Il a constaté que Monsieur [Z] [C] occupait le logement sans autorisation et a ordonné son expulsion, avec l’assistance d’un serrurier et de la force publique si nécessaire, deux mois après la signification d’un commandement de quitter les lieux.

Conséquences de l’expulsion

Le tribunal a précisé que les biens de Monsieur [Z] [C] seraient remis à ses frais dans un lieu désigné par lui, sinon laissés sur place ou entreposés. Il a également rejeté la demande de réduction des délais d’expulsion et a condamné Monsieur [Z] [C] aux dépens de l’instance, tout en rappelant que la décision était assortie de l’exécution provisoire.

Minute n°
N° RG 24/00731 – N° Portalis DBYQ-W-B7I-IQTX

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE SAINT-ETIENNE (LOIRE)
4ème CHAMBRE CIVILE
POLE DE LA PROTECTION

ORDONNANCE DE REFERE DU 03 FEVRIER 2025

ENTRE :

COMMUNE DE [Localité 3], dont le siège social est sis [Adresse 2]

représentée par Maître Philippe PETIT de la SELARL CABINET PHILIPPE PETIT ET ASSOCIES, avocats au barreau de LYON,

ET :

Monsieur [Z] [C], demeurant [Adresse 1]

non comparant

DEBATS : Audience publique du 03 Décembre 2024

COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DU PRONONCE :

Président : Jean-Philippe BELPERRON, juge chargé des contentieux de la protection

Greffier : Sophie SIMEONE

décision prononcée par mise à disposition au greffe à la date du 03 février 2025

EXPOSE DU LITIGE 

La commune de [Localité 3] est propriétaire d’un immeuble situé [Adresse 1] à [Localité 3].

Dans le cadre d’un programme de réhabilitation, la commune de [Localité 3] prenait la décision de procéder à la destruction de l’immeuble et mettait en place un dispositif afin d’obtenir le départ des locataires.

Ainsi, l’appartement du rez-de-chaussée ou entresol (porte de gauche) se retrouvait vacant suite au départ volontaire du locataire.

Par constat de commissaire de justice, la commune de [Localité 3] mettait en évidence que Monsieur [Z] [C] et sa famille occupait sans droit ni titre le logement. Monsieur [Z] [C] indiquait au commissaire de justice qu’il avait signé un bail avec Monsieur [R] [V] moyennant un loyer de 400,00 € outre 100,00€ de provision pour charges.

Par assignation en référé délivrée par commissaire de justice le 28 octobre 2024, la commune de [Localité 3] a attrait Monsieur [Z] [C] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Saint Etienne, aux fins de constater l’occupation sans droit ni titre, d’ordonner l’expulsion

L’audience s’est tenue le 3 décembre 2024.

Lors de l’audience, la commune de [Localité 3] a maintenu ses demandes de constatation de l’occupation sans droit ni titre et de prononcé de l’expulsion dans un délai de deux jours à compter de la signification, en supprimant le délai de 2 mois de Monsieur [Z] [C]. La commune de [Localité 3] a en outre demandé au tribunal de condamner Monsieur [Z] [C] au paiement de la somme de 500,00 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’aux entiers dépens.

La commune de [Localité 3] a expliqué au soutien des prétentions :
que l’immeuble présente une importante dangerosité avec des désordres de grande importance, justifiant la décision de destruction de l’immeuble, celui-ci ne pouvant être rénové,qu’une personne usurpant la qualité de propriétaire du logement, Monsieur [R] [V], a fait signer un bail à Monsieur [Z] [C] et à une autre personne,que Monsieur [R] [V] n’ayant pas la qualité de propriétaire, ce bail est sans aucune valeur juridique qu’une plainte a été déposée à son encontre,que Monsieur [Z] [C] a été avisé du caractère nul de ce bail et de son obligation de quitter les lieux,que cette obligation est d’autant plus nécessaire que l’immeuble présente une importante dangerosité
Monsieur [Z] [C] n’a pas comparu à la présente audience.

PAR CES MOTIFS 

Nous, juge des référés, statuant après débats publics, par ordonnance réputée contradictoire mise à disposition des parties par le greffe et en premier ressort,renvoyons au principal les parties à se pourvoir ainsi qu’elles en aviseront, mais dès à présent et vu l’urgence,

CONSTATONS la recevabilité de l’action en référée intentée par commune de [Localité 3] ;

CONSTATONS que Monsieur [Z] [C] occupe sans droit ni titre le logement situé [Adresse 1] à [Localité 3] rez-de-chaussée porte de gauche ;

DISONS que faute par Monsieur [Z] [C] d’avoir libéré les lieux de sa personne, de ses biens et de tous occupants de son chef, il sera procédé à son expulsion et à celle de tous occupants de son chef avec l’assistance d’un serrurier et de la force publique si besoin est, deux mois après la signification par huissier d’un commandement de quitter les lieux, portant mention de la présente décision, demeuré infructueux ;

RAPPELONS qu’aux termes de l’article L. 433-1 du code des procédures civiles d’exécution, « les meubles se trouvant sur les lieux sont remis, aux frais de la personne expulsée, en un lieu que celle-ci désigne ; à défaut, ils sont laissés sur place ou entreposés en un autre lieu approprié et décrits avec précision par l’huissier de justice chargé de l’exécution avec sommation à la personne expulsée d’avoir à les retirer dans un délai fixé par voie réglementaire ;

REJETONS les demandes au titre de la réduction des délais prévus aux articles L421-1 et L421-6 du code des procédure civile d’exécution ;

DEBOUTONS la commune de [Localité 3] de sa demande au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;

CONDAMNONS Monsieur [Z] [C] au paiement des entiers dépens de l’instance ;

RAPPELONS que la présente décision est assortie de plein droit de l’exécution provisoire.

LA PRESENTE ORDONNANCE A ETE SIGNEE PAR LE JUGE ET LE GREFFIER PRESENTS LORS DU PRONONCE.

LE GREFFIER LE JUGE

 


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon