Type de juridiction : Tribunal judiciaire
Juridiction : Tribunal judiciaire de Paris
Thématique : Résiliation de bail et droits des locataires en situation d’impayés
→ RésuméContexte du litigeLes consorts [P] ont donné à bail un appartement à [M] [L] et [N] [U] à partir du 1er octobre 1999, avec un loyer initial de 6400 francs et des charges mensuelles. En juillet 2011, [S] [G] a acquis le bien immobilier. En raison de loyers impayés, un commandement de payer a été délivré en avril 2024 pour un arriéré de 14226,24 euros. Procédure judiciaireEn juin 2024, [S] [G] a assigné [M] [L] et [N] [U] devant le tribunal pour constater la résiliation du bail et demander leur expulsion. L’assignation a été notifiée au préfet, et l’affaire a été renvoyée à plusieurs audiences, avec une mise à disposition au greffe prévue pour janvier 2025. Demandes des parties[S] [G] a maintenu ses demandes, actualisant la dette à 25417 euros, et s’est opposé à toute suspension des effets de la clause résolutoire. De leur côté, [M] [L] et [N] [U] ont demandé à être déboutés de certaines demandes et ont sollicité un délai d’un an pour se reloger, invoquant des raisons de santé. Recevabilité de l’actionLa cour a jugé que l’action en résiliation de bail était recevable, le bailleur ayant respecté les délais de notification requis. Le commandement de payer a été jugé conforme aux exigences légales, et le bail a été résilié de plein droit en juin 2024. Expulsion et indemnité d’occupationL’expulsion de [M] [L] et [N] [U] a été ordonnée, avec un délai de deux mois pour quitter les lieux. L’indemnité d’occupation a été fixée au montant du loyer, soit 1598,68 euros par mois, à compter de la résiliation jusqu’au départ effectif. Arriéré de loyersLe tribunal a constaté que [M] [L] et [N] [U] devaient 25417 euros au titre des loyers et charges impayés, avec des intérêts légaux à compter de l’assignation. Demande de dommages et intérêtsLa demande de [S] [G] pour des dommages et intérêts a été rejetée, le tribunal n’ayant pas trouvé de preuve suffisante du préjudice moral subi. Délai supplémentaire pour quitter les lieuxLe tribunal a accordé un délai supplémentaire jusqu’au 31 août 2025 pour permettre à [M] [L] et [N] [U] de se reloger, tenant compte de leur situation précaire et des démarches effectuées pour obtenir un logement. Décision finaleLa décision a été rendue le 6 janvier 2025, confirmant la résiliation du bail, l’expulsion conditionnelle, le montant de l’indemnité d’occupation, et le paiement des arriérés de loyers. Les parties ont été condamnées aux dépens, et l’exécution provisoire a été maintenue. |
TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Copie conforme délivrée
le :
à : Maître Nathalie SAULAIS
Copie exécutoire délivrée
le :
à : Maître Avner DOUKHAN
Pôle civil de proximité
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PCP JCP ACR fond
N° RG 24/06263 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5HJS
N° MINUTE :
1/2025
JUGEMENT
rendu le 06 janvier 2025
DEMANDEUR
Monsieur [S] [G]
demeurant [Adresse 1]
représenté par AARPI DZ AVOCATS en la personne de Maître Avner DOUKHAN, avocat au barreau de PARIS,vestiaire E1026
DÉFENDEURS
Madame [M] [L]
demeurant [Adresse 2]
Monsieur [N] [U]
demeurant [Adresse 2]
représentés par Maître Nathalie SAULAIS, avocat au barreau de PARIS, vestiaire R84
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Yasmine WALDMANN, Juge des contentieux de la protection
assistée au cours des débats de Christopher LEPAGE, Greffier,
DATE DES DÉBATS
Audience publique du 23 octobre 2024
JUGEMENT
contradictoire et en premier ressort prononcé par mise à disposition le 06 janvier 2025 par Yasmine WALDMANN, juge des contentieux de la protection assistée au jour de la mise à disposition de Lisa BOUCHEMMA, Greffier
Décision du 06 janvier 2025
PCP JCP ACR fond – N° RG 24/06263 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5HJS
EXPOSE DU LITIGE
Par acte sous seing privé prenant effet le 01/10/1999, les consorts [P] ont donné à bail à [M] [L] et [N] [U] un appartement à usage d’habitation (comprenant une cave), situé [Adresse 2], pour un loyer initial de 6400 francs par mois outre des charges mensuelles provisionnelles de 600 francs et un droit au bail de 175 francs.
Par acte notarié reçu le 29/07/2011, [S] [G] acquérait le bien immobilier occupé.
Les échéances de loyer n’étant pas régulièrement payées, un commandement de payer rappelant la clause résolutoire insérée au bail a été délivré le 04/04/2024 pour avoir paiement d’un arriéré de 14226,24 euros.
Par actes de commissaire de justice délivrés en date du 19/06/2024 à étude, [S] [G] a fait assigner [M] [L] et [N] [U] devant la juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de PARIS aux fins de voir :
constater la résiliation du bail par acquisition de la clause résolutoire pour impayés, et subsidiairement prononcer la résiliation judiciaire du bail pour ce même motif ; ordonner, à défaut de départ volontaire, l’expulsion immédiate et sans délai de [M] [L] et [N] [U] ainsi que tous occupants de son chef avec le concours de la force publique si besoin est et l’assistance d’un serrurier ;ordonner le transport et la séquestration des meubles et objets mobiliers se trouvant dans les lieux dans tout garde meuble de son choix aux frais, risques et péril de la défenderesse ou dire que le sorte des meubles sera régi par les dispositions des articles L433-1 et suivants du code des procédures civiles d’exécution ;condamner [M] [L] et [N] [U] au paiement d’une somme de 19022,28 euros au titre des loyers et charges impayés avec intérêts légaux ;condamner [M] [L] et [N] [U]au paiement d’une somme de 1598,68 euros par mois au titre des indemnités d’occupation mensuelles charges comprises;condamner [M] [L] et [N] [U] au paiement d’une somme de 5000 euros en réparation du préjudice moral ;condamner [M] [L] et [N] [U] au paiement d’une somme de 1500 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, outre les dépens.
L’assignation a été dénoncée au PREFET DE [Localité 3] le 24/06/2024.
L’affaire était appelée à l’audience du 30/08/2024 et faisait l’objet d’un renvoi avant d’être examinée à l’audience du 23/10/2024.
[S] [G], représenté par son conseil, maintient ses demandes dans les termes de l’assignation et actualise la dette à la somme de 25417 euros. Il s’oppose à la suspension des effets de la clause résolutoire et à l’octroi de délais de paiement. Il s’oppose à la demande d’octroi d’un délai supplémentaire pour quitter les lieux.
[M] [L] et [N] [U], représentés par un conseil, sollicitent en vertu de leurs dernières écritures reprises oralement, de voir :
– débouter [S] [G] de ses demandes au titre des dommages et intérêts et de l’article 700 du code de procédure civile ;
– accorder un délai d’un an afin de permettre le relogement dans des conditions décentes, notamment en raison de l’état de santé de [M] [L].
La décision était mise en délibéré au 06/01/2025 par mise à disposition au greffe.
PAR CES MOTIFS,
La juge des contentieux de la protection, statuant par jugement contradictoire en premier ressort, mis à disposition au greffe :
CONSTATE la résiliation du bail conclu entre les parties, et ce à compter du 05/06/2024, portant sur les lieux situés [Adresse 2], pour défaut de paiement des loyers et charges ;
AUTORISE [M] [L] et [N] [U] à se maintenir dans les lieux jusqu’au 31/08/2025 inclus ;
DIT qu’à défaut de départ volontaire des lieux après cette date, [S] [G] pourra faire procéder à l’expulsion de [M] [L] et [N] [U], ainsi que celle de tous les occupants de leur chef, avec le concours de la force publique et d’un serrurier le cas échéant, deux mois après la délivrance d’un commandement de quitter les lieux et sous réserve des dispositions de l’article L412-1 et de l’article L412-6 du code des procédures civiles d’exécution ;
AUTORISE [S] [G] à faire procéder à la séquestration des meubles se trouvant dans les lieux dans tout garde meuble de son choix aux frais, risques et péril de [M] [L] et [N] [U] à défaut de local désigné ;
DIT que le sort des meubles sera régi par les articles L433-1 et L433-2 du code des procédures civiles d’exécution ;
Décision du 06 janvier 2025
PCP JCP ACR fond – N° RG 24/06263 – N° Portalis 352J-W-B7I-C5HJS
DIT que l’indemnité d’occupation mensuelle due par [M] [L] et [N] [U], à compter de la date de la résiliation et jusqu’au départ effectif des lieux constitué par remise des clés ou procès-verbal d’expulsion ou de reprise, sera égale au loyer et charges qui auraient été payés si le bail avait continué, soit 1598,68 euros par mois ;
CONDAMNE [M] [L] et [N] [U] à payer à [S] [G] la somme de 25417 euros au titre des loyers et charges, indemnités dus à la date du 23/10/2024, octobre 2024 inclus, outre les indemnités d’occupation impayées dues postérieurement le cas échéant, avec intérêts au taux légal à compter de l’assignation ;
ORDONNE la communication au PREFET DE [Localité 3] de la présente décision ;
CONDAMNE [M] [L] et [N] [U] aux dépens ;
CONDAMNE [M] [L] et [N] [U] à payer à [S] [G] la somme de 200 euros en application de l’article 700 du code de procédure civile ;
REJETTE la demande de dommages et intérêts ;
DEBOUTE les parties de leurs plus amples demandes ;
DIT n’y avoir lieu à écarter l’exécution provisoire de la décision.
Le greffier La juge des contentieux de la protection
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