Type de juridiction : Tribunal judiciaire
Juridiction : Tribunal judiciaire de Paris
Thématique : Cautionnement et obligations locatives : enjeux de la solidarité financière.
→ RésuméContrat de bail et cautionnementPar contrat du 18 février 2024, Mme [H] [E] épouse [J] a loué un appartement à M. [M] [T] pour un loyer de 1850 € et 150 € de charges. Ce même jour, Mme [Z] [C] épouse [P] a signé un acte de caution solidaire pour un montant de 24.000 €, renonçant au bénéfice de discussion et de division. Impayés et mises en demeureLes loyers et charges n’ayant pas été payés régulièrement par M. [M] [T], plusieurs courriers recommandés ont été envoyés à Mme [Z] [P], qui a réglé des impayés en mai et juin 2024. M. [M] [T] a ensuite payé les échéances de juin à octobre 2024 avec du retard. Mme [H] [E] épouse [J] a mis en demeure M. [M] [T] par courrier recommandé le 3 juillet 2024, et a également dénoncé la caution par un autre courrier le 4 juillet 2024. Assignation en référéLe 5 août 2024, Mme [H] [E] épouse [J] a assigné Mme [Z] [P] en référé devant le juge des contentieux de la protection, demandant le paiement de l’arriéré de loyer et de charges, ainsi qu’une indemnité pour résistance abusive. L’audience a eu lieu le 15 novembre 2024, où il a été précisé que le loyer de novembre 2024 n’avait pas été payé. Recevabilité de la demandeLe juge a confirmé la recevabilité de la demande, précisant que le juge des contentieux de la protection est compétent pour les actions liées à un contrat de location. L’acte de cautionnement a été jugé régulier, et la mise en demeure a été correctement signifiée à la caution. Demande en paiement de l’arriéréLe juge a constaté que M. [M] [T] devait encore 2000 € à Mme [H] [E] épouse [J] pour le loyer de novembre 2024. Il a donc condamné Mme [Z] [P] à payer cette somme avec intérêts au taux légal à compter du jugement. Résistance abusiveLa résistance abusive de Mme [Z] [P] a été caractérisée, car elle a tardé à payer les loyers dus, entraînant un préjudice pour Mme [H] [E] épouse [J]. Toutefois, la somme demandée pour cette résistance a été réduite à 500 €. Demandes accessoires et décision finaleMme [Z] [P] a été condamnée aux dépens, incluant le coût de signification du 3 juillet 2024. Elle a également été condamnée à verser 2000 € à Mme [H] [E] épouse [J] au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile. La décision a été rendue avec exécution provisoire de droit. |
TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Copie conforme délivrée
le : 06/02/2025
à : Madame [Z] [C] épouse [P]
Copie exécutoire délivrée
le : 06/02/2025
à : Maître Florent GUYON
Pôle civil de proximité
PCP JCP référé
N° RG 24/09300
N° Portalis 352J-W-B7I-C575L
N° MINUTE : 3/2025
ORDONNANCE DE REFERE
rendue le 06 février 2025
DEMANDERESSE
Madame [H] [E] épouse [J], demeurant [Adresse 1]
représentée par Maître Florent GUYON, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : #P0517
DÉFENDERESSE
Madame [Z] [C] épouse [P], demeurant [Adresse 3]
non comparante, ni représentée
COMPOSITION DU TRIBUNAL
Brice REVENEY, Juge, juge des contentieux de la protection assisté de Alexandrine PIERROT, Greffière,
DATE DES DÉBATS
Audience publique du 16 décembre 2024
ORDONNANCE
réputée contradictoire et en premier ressort prononcée par mise à disposition le 06 février 2025 par Brice REVENEY, Juge, juge des contentieux de la protection assisté de Alexandrine PIERROT, Greffière
Décision du 06 février 2025
PCP JCP référé – N° RG 24/09300 – N° Portalis 352J-W-B7I-C575L
EXPOSE DU LITIGE
Par contrat du 18 février 2024, Mme [H] [E] épouse [J] a donné à bail à M. [M] [T] un appartement à usage d’habitation situé [Adresse 2], lot n° 16, pour un loyer de 1850 € et 150 € de charges.
Le même 18 février 2024, Mme [Z] [C] épouse [P] a signé un acte de caution solidaire distinct à hauteur de 24.000 € avec renonciation au bénéfice de discussion et de division.
Les échéances de loyer et de charges n’étant pas régulièrement payées par M. [M] [T] plusieurs courriers recommandés ont été adressés à Mme [Z] [P], qui a réglé des impayés le 25 mai 2024 (avril) et le 18 juin 2024 (mai).
M. [M] [T] a ensuite réglé les échéances de juin à octobre 2024 de nombreux jours après leur exigibilité.
Par courrier recommandé du 3 juillet 2024, Mme [H] [E] épouse [J] a mis en demeure M. [M] [T].
Par courrier recommandé du 4 juillet 2024, Mme [H] [E] épouse [J] a dénoncé et mis en demeure Mme [Z] [P].
Par acte de commissaire de justice du 5 août 2024, Mme [H] [E] épouse [J] a assigné en référé Mme [Z] [P] devant le juge des contentieux de la protection près le tribunal judiciaire de Paris aux fins, sous le bénéfice de l’exécution provisoire de droit et au visa de l’article 835 al. 2 du code de procédure civile et des articles 2288, 2305 et 2306 du code civil, de voir :
– juger compétent le juge des contentieux de la protection près le tribunal de Paris statuant en référé,
– condamner Mme [Z] [P] au paiement de l’arriéré de loyer et de charges courants par une provision de 2000 € outre, à parfaire, les loyers impayés à la date de la décision,
– condamner Mme [Z] [P] au paiement d’une indemnité provisionnelle de 2250 € au titre de sa résistance abusive durant les neuf premiers mois,
En tout état de cause,
– condamner Mme [Z] [P] au paiement d’une somme de 2500 € au titre des frais irrépétibles, ainsi qu’aux entiers dépens comportant le coût de la signification du 3 juillet 2024.
A l’audience du 15 novembre 2024, Mme [H] [E] épouse [J] s’est référée à ses écritures du 26 novembre 2024 en précisant que le mois de novembre 2024 n’avait pas été payé.
Elle explique que la caution Mme [Z] [P] reste encore tenue à concurrence de 20.000 € compte tenu des 4000 € déjà payés. Elle précise que la caution fait obstacle à l’exécution de son engagement alors qu’elle dispose de revenus conséquents et d’un patrimoine substantiel, étant associée et co-gérante de deux sociétés civiles.
Mme [H] [E] épouse [J] demande la condamnation de la caution en deniers et quittance.
Mme [Z] [P], assignée à étude, n’a pas comparu.
La décision a été mise en délibéré au 6 février 2024.
PAR CES MOTIFS
Le Juge des contentieux de la protection, statuant par ordonnance réputé contradictoire et en premier ressort, mise à disposition au Greffe :
CONDAMNE Mme [Z] [P] en sa qualité de caution solidaire à payer à Mme [H] [E] épouse [J], en deniers ou en quittance, la somme de 2.000 euros au titre des loyers et charges dus à la date du 16 décembre 2024, date de l’audience, échéance de novembre incluse, ainsi que de toute somme due au titre de loyers et de charges qui seraient impayés à la date de la présente décision, avec intérêts au taux légal à compter du jugement,
CONDAMNE Mme [Z] [P] à payer à Mme [H] [E] épouse [J] la somme de 500 euros au titre de la résistance abusive,
DEBOUTE Mme [H] [E] épouse [J] du surplus de ses prétentions,
CONDAMNE Mme [Z] [P] aux dépens, qui comprendront le coût de signification du 3 juillet 2024.
CONDAMNE Mme [Z] [P] à payer à la MME [H] [E] épouse [J] la somme de 2.000 euros au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile.
RAPPELLE que la présente décision bénéficie de l’exécution provisoire de droit.
La Greffière, Le Juge,
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