Type de juridiction : Tribunal judiciaire
Juridiction : Tribunal judiciaire de Paris
Thématique : Site internet : la charte graphique protégée
→ RésuméLa protection de la charte graphique d’un site internet repose sur l’action en concurrence déloyale, qui vise à prévenir les risques de confusion pour la clientèle. L’adoption d’une charte similaire, incluant des éléments comme l’architecture, les couleurs et la signature publicitaire, peut être considérée comme une tentative de détourner la clientèle en profitant de la notoriété d’un concurrent. Selon l’article 1382 du code civil, tout acte causant un dommage à autrui engage la responsabilité de son auteur. L’affaire ELM Leblanc illustre ce principe, où un chauffagiste a été condamné pour avoir copié la charte graphique de la société.
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S’appuyer sur la concurrence déloyale
Indépendamment de l’application des droits d’auteur, l’action en concurrence déloyale se révèle efficace en matière de protection de la charte graphique d’un site internet. En effet, l’adoption d’une charte graphique similaire à celle d’un concurrent peut engendrer un risque de confusion pour la clientèle visée. Le risque d’association est d’autant plus renforcé en cas de reprise de la même architecture / navigation, des codes couleurs et une signature publicitaire proche de celle du site copié. Ces agissements ne peuvent pas être fortuits étant perpétrés aux fins de détourner la clientèle en se plaçant dans le sillage et profitant de la notoriété du site copié.
Liberté du commerce et de la concurrence
Si le principe est celui de la liberté du commerce, sont sanctionnés au titre de la concurrence déloyale les comportements fautifs tels que ceux visant à créer un risque de confusion dans l’esprit de la clientèle sur l’origine du produit, ou ceux, parasitaires, qui tirent profit sans bourse délier d’une valeur économique d’autrui lui procurant un avantage concurrentiel injustifié, fruit d’un savoir-faire, d’un travail intellectuel et d’investissements.
L’action en concurrence déloyale, tout comme l’action en parasitisme, trouve son fondement dans l’article 1382 du code civil, qui dispose que « tout fait quelconque de l’homme qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer. » L’action en concurrence déloyale ou en parasitisme doit reposer sur des agissements distincts de ceux qui ont été retenus pour établir la contrefaçon.
Exemple de l’affaire ELM Leblanc
Dans cette affaire, un chauffagiste a été condamné pour avoir repris sur ses sites internet, la charte graphique de la société ELM Leblanc, c’est à dire en utilisant les mêmes codes couleur jaune et bleue, ainsi qu’en choisissant une signature publicitaire « la passion du chauffage » directement inspirée de la signature publicitaire de la société. Le fautif avait ainsi détourné la clientèle de la société en profitant de sa notoriété. Les faits de concurrence déloyale étaient caractérisés.
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