Type de juridiction : Tribunal judiciaire
Juridiction : Tribunal judiciaire de Paris
Thématique :
→ RésuméLe droit de citation audiovisuelle est strictement encadré. Les juges insistent sur la nécessité d’obtenir l’autorisation de l’auteur de l’œuvre originale pour reproduire des extraits. L’exception de courte citation, prévue par l’article L. 122-5-3°-a) du code de la propriété intellectuelle, est difficilement applicable pour les extraits audiovisuels. En cas de contrefaçon, même une durée d’emprunt de 6 minutes et 55 secondes sur 55 minutes d’émission peut entraîner des dommages et intérêts. De plus, ne pas mentionner les auteurs de l’œuvre originale ou altérer l’intégrité de celle-ci constitue une atteinte à leurs droits moraux.
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Droit de citation audiovisuelle
Les juges sont réticents à retenir un droit aux extraits audiovisuels. Il a été jugé que la reproduction d’extraits d’une oeuvre protégée suppose l’autorisation de l’auteur de l’œuvre première (sans qu’il y ait lieu d’apprécier l’originalité des extraits, sauf à autoriser un tiers à dépecer une oeuvre originale afin d’échapper au grief de contrefaçon). Un producteur qui reprend des extraits audiovisuels d’une oeuvre première pourra donc difficilement bénéficier de l’exception de courte citation prévue par l’article L. 122-5-3°-a) du code de la propriété intellectuelle. Il est donc conseillé de négocier avec le producteur de l’œuvre première la reprise d’extraits audiovisuels.
Citation audiovisuelle et contrefaçon
La citation audiovisuelle est passible de contrefaçon lorsque la totalité des emprunts à l’oeuvre première s’élève à 6 minutes et 55 secondes sur une durée totale de 55 minutes d’émission (ce qui représente près d’un quart des images avec le générique). L’atteinte au droit patrimonial des auteurs de l’œuvre première pourra ainsi être retenue. Dans cette affaire, les auteurs de l’œuvre première ont obtenu la somme de 5 000 euros chacun, à titre de dommages et intérêts.
Citation de la source
En cas de réutilisation d’extraits audiovisuels, le fait de ne pas faire mention des auteurs de l’œuvre première porte atteinte à leur droit moral. Il en va de même en cas d’insertion de “voix off” sur les extraits réutilisés (atteinte à l’intégrité de l’œuvre première).
Mots clés : Droit de citation
Thème : Droit de citation
A propos de cette jurisprudence : juridiction : Tribunal de Grande instance de Paris | Date : 25 janvier 2013 | Pays : France
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