Type de juridiction : Tribunal judiciaire
Juridiction : Tribunal judiciaire de Paris
→ RésuméDans le cadre d’un contrat de coproduction, même si une clause exclut la qualification de société en participation, un tiers victime de contrefaçon peut revendiquer cette qualification. Pour cela, il doit prouver une volonté commune des coproducteurs de collaborer de manière égalitaire, un partage des recettes nettes, ainsi qu’une mention de leurs noms au générique de l’œuvre. Cette qualification demeure valide, même sans enregistrement au registre public de la cinématographie. Ainsi, la responsabilité solidaire des coproducteurs peut être établie, renforçant la protection des droits des tiers.
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Même en présence d’une clause dans un contrat de coproduction qui exclut la qualification de société en participation (1) entre les coproducteurs, le tiers victime d’une contrefaçon est en droit d’invoquer l’existence d’une société en participation pour établir la responsabilité solidaire des coproducteurs dès lors qu’il existe : (1) Article 1872-1 du Code civil Mots clés : Contrat de coproduction Thème : Contrat de coproduction A propos de cette jurisprudence : juridiction : Tribunal judiciaire de Paris | Date. : 21 septembre 2010 | Pays : France |
→ Questions / Réponses juridiques
Qu’est-ce qu’une société en participation dans le contexte d’un contrat de coproduction ?Une société en participation est une forme de collaboration entre plusieurs parties qui s’associent pour réaliser un projet commun, sans créer une entité juridique distincte. Dans le cadre d’un contrat de coproduction, cela signifie que les coproducteurs travaillent ensemble dans un but commun, partageant les risques et les bénéfices de leur projet. Cette qualification peut être invoquée même si le contrat de coproduction stipule explicitement qu’il n’y a pas de société en participation. En effet, la volonté commune des coproducteurs, le partage des recettes et la mention de leurs noms au générique peuvent suffire à établir cette relation. Quels sont les critères permettant d’établir l’existence d’une société en participation entre coproducteurs ?Pour qu’une société en participation soit reconnue entre les coproducteurs, plusieurs critères doivent être remplis : 1. **Volonté commune** : Les coproducteurs doivent avoir une intention claire de collaborer pour un intérêt commun, ce qui implique un apport financier, la désignation d’un producteur délégué, et la délégation d’un représentant pour superviser l’exécution du contrat. 2. **Partage des recettes** : Il doit y avoir un accord sur la manière dont les recettes nettes seront partagées entre les coproducteurs, ce qui témoigne d’une collaboration étroite. 3. **Mention au générique** : Les noms des coproducteurs doivent figurer au générique de l’œuvre audiovisuelle et sur les documents de promotion, ce qui renforce l’idée d’une collaboration reconnue. La qualification de société en participation peut-elle exister sans enregistrement ?Oui, la qualification de société en participation peut exister même si le contrat de coproduction n’a pas été enregistré au registre public de la cinématographie et de l’audiovisuel. Cela signifie que les coproducteurs peuvent être considérés comme une société en participation sur la base de leur collaboration effective et des critères mentionnés précédemment, indépendamment des formalités administratives. Cette situation souligne l’importance de la réalité des relations entre les parties plutôt que la simple existence d’un document enregistré. Quel est le cadre juridique de cette jurisprudence ?Cette jurisprudence est issue d’une décision du Tribunal judiciaire de Paris, rendue le 21 septembre 2010. Elle s’inscrit dans le cadre du droit français, plus précisément en lien avec l’article 1872-1 du Code civil, qui définit la société en participation. Cette décision illustre comment les tribunaux peuvent interpréter les relations entre coproducteurs, en mettant l’accent sur la nature de leur collaboration plutôt que sur les termes d’un contrat. Cela a des implications importantes pour les coproducteurs dans le secteur audiovisuel, car cela peut influencer leur responsabilité en cas de litige. |
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