Type de juridiction : Tribunal judiciaire
Juridiction : Tribunal judiciaire de Paris
Thématique : Suspension de l’instance en attente d’une décision déterminante sur la compétence juridictionnelle
→ RésuméContexte de l’affaireLa Ville de [Localité 6] a conclu un bail commercial avec la SNC LE CAMELIA le 17 juillet 2013, pour des locaux situés à [Localité 7]. Ce bail, d’une durée de neuf ans, a été établi pour des activités de café, brasserie, et débit de tabac, avec des loyers annuels respectifs de 9.410 euros et 21.635,05 euros. Travaux de rénovation et litigeDes travaux de rénovation du théâtre du [4] ont été entrepris en 2017, entraînant des troubles de jouissance pour la SNC LE CAMELIA. En réponse, la société a assigné la Ville de [Localité 6] devant le tribunal judiciaire de Paris le 19 novembre 2020, demandant réparation pour ces troubles. Incompétence du tribunal et recoursLa Ville de [Localité 6] a contesté la compétence du tribunal judiciaire, demandant un renvoi au tribunal administratif de Paris. Cependant, le juge de la mise en état a rejeté cette demande le 31 mars 2022, décision confirmée par la Cour d’appel de Paris le 19 octobre 2022. La Ville a ensuite formé un pourvoi en cassation. Décisions de la Cour de cassationLe 14 mars 2024, la Cour de cassation a annulé l’arrêt de la Cour d’appel et a renvoyé l’affaire pour un nouvel examen. Suite à cela, l’affaire a été radiée du rôle le 23 mai 2024 pour défaut de diligence des parties. Réintroduction de l’instanceLe 24 mai 2024, la Ville de [Localité 6] a demandé la réintroduction de l’instance et a soulevé un incident pour obtenir un sursis à statuer. L’affaire a été réinscrite au rôle le 31 mai 2024. Sursis à statuerLes parties ont toutes sollicité un sursis à statuer, en attendant la décision de la Cour d’appel de Paris. Le juge de la mise en état a jugé qu’il était approprié d’ordonner ce sursis, considérant l’importance de la décision pour la suite de la procédure. Ordonnances et prochaines étapesLe juge a ordonné le sursis à statuer sur toutes les demandes, a réservé les dépens, et a renvoyé l’affaire à l’audience de mise en état du 10 avril 2025 pour faire le point sur l’état de la procédure. Les parties doivent transmettre la décision de la Cour d’appel dans un délai d’un mois, sous peine de radiation de l’instance. |
TRIBUNAL
JUDICIAIRE
DE PARIS [1]
[1] Copies
délivrées le :
■
18° chambre
1ère section
N° RG 24/07409
N° Portalis 352J-W-B7I-C5CSB
N° MINUTE : 2
Assignation du :
19 Novembre 2020
contradictoire
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
rendue le 21 Novembre 2024
DEMANDERESSE
S.N.C. LE CAMELIA
[Adresse 1]
[Localité 7]
représentée par Me Philippe MEILHAC, avocat au barreau de PARIS, vestiaire #D1400
DEFENDERESSE
LA VILLE DE [Localité 6]
[Adresse 5]
[Localité 3]
représentée par Maître Bruno MATHIEU de la SELAS MATHIEU ET ASSOCIE, avocats au barreau de PARIS, vestiaire #R0079
MAGISTRAT DE LA MISE EN ETAT
Monsieur Jean-Christophe DUTON, Vice-président,
assisté de Monsieur Christian GUINAND, Greffier principal,
DEBATS
A l’audience du 3 octobre 2024, avis a été donné aux avocats que l’ordonnance serait rendue par mise à disposition au greffe le 21 Novembre 2024.
ORDONNANCE
Rendue par mise à disposition au greffe
Contradictoire
en premier ressort
Aux termes de deux actes en date du 17 juillet 2013, la Ville de [Localité 6], représentée par Monsieur le Maire de [Localité 6], a donné à bail commercial à la SNC LE CAMELIA des locaux mitoyens situés [Adresse 2] à [Localité 7], pour une durée de neuf ans à compter du 1er avril 2013 moyennant un loyer respectif de 9.410 euros et 21.635,05 euros par an hors taxes hors charges.
La destination est la suivante : « café, brasserie, tabletterie, crêperie comportant vente à consommer sur place et à emporter, avec faculté de gérer un débit de tabac et ses activités annexes » et de « café, bar-brasserie avec possibilité d’exploiter une gérance de débit de tabac ».
D’importants travaux de rénovation du théâtre du [4] ont débuté en 2017 pour s’achever en 2019.
Par assignation en date du 19 novembre 2020, la SNCLE CAMELIA a attrait la Ville de [Localité 6] devant le tribunal judiciaire de Paris, afin notamment d’obtenir réparation de son trouble de jouissance du fait des travaux de réfection du théâtre du [4].
Aux termes de conclusions signifiées par voie électronique le 2 juillet 2021, la Ville de [Localité 6] a demandé au juge de la mise en état de déclarer le tribunal judiciaire incompétent au profit du tribunal administratif de Paris.
Par ordonnance du 31 mars 2022, le juge de la mise en état a rejeté l’exception d’incompétence soulevée par la Ville de [Localité 6].
Par un arrêt rendu le 19 octobre 2022, la Cour d’appel de Paris a confirmé l’ordonnance du 31 mars 2022.
Le 14 décembre 2022, la Ville de [Localité 6] a formé un pourvoi à l’encontre de l’arrêt de la cour d’appel du 19 octobre 2022.
Par ordonnance du 6 avril 2023, le juge de la mise en état s’est notamment déclaré incompétent pour statuer sur la demande de la SNC LE CAMELIA en condamnation de la Ville de [Localité 6] « à payer à la société LE CAMELIA la somme de 10.000 euros au titre de l’article 32-1 du Code de procédure civile, », et a débouté la Ville de [Localité 6] de sa demande de sursis à statuer, dans l’attente de la décision du pourvoi en cassation à laquelle sont parties la Ville de [Localité 6] et la SNC LE CAMELIA.
Par arrêt du 14 mars 2024, la Cour de cassation a cassé et annulé l’arrêt rendu le 19 octobre 2022 par la Cour d’appel de Paris, et a renvoyé l’affaire devant cette juridiction autrement composée.
Par ordonnance du 23 mai 2024, l’affaire a été radiée du rôle pour défaut de diligence des parties.
Par conclusions du 24 mai 2024, la Ville de [Localité 6] a sollicité la réintroduction d’instance, et soulevé un incident tendant à l’octroi d’un sursis à statuer, en sollicitant de statuer ce que de droit sur les dépens.
Le 31 mai 2024, l’affaire a été réinscrite au rôle et est désormais appelée sous le numéro RG 24/7409.
Par conclusions notifiées par RPVA le 20 juin 2024, la SARL VICTORIA CROSS sollicite également qu’un sursis à statuer soit ordonné, et demande à ce que les dépens soient réservés.
PAR CES MOTIFS
Le juge de la mise en état, statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Ordonne le sursis à statuer sur l’ensemble des demandes formées par les parties, dans l’attente de l’arrêt qui sera rendu par la Cour d’appel de Paris suite à la cassation de sa décision rendue le 19 octobre 2022, avec renvoi devant cette juridiction ;
Invite les parties à transmettre au juge de la mise en état la décision susmentionnée (cause d’expiration du sursis), dans un délai d’un mois à compter de son délibéré, à peine de radiation de la présente instance, faute de diligences des parties ;
Réserve les dépens ;
Renvoie le dossier à l’audience de mise en état du 10 avril 2025 pour faire un point sur l’état de la procédure pendante devant la Cour d’appel de Paris.
Rappelle que sauf convocation spécifique à l’initiative du juge de la mise en état ou d’entretien avec ce dernier sollicité par les conseils, les audiences de mise en état se tiennent sans présence des conseils, par échange de messages électroniques via le RPVA ; que les éventuelles demandes d’entretien avec le juge de la mise en état doivent être adressées, par voie électronique, au plus tard la veille de l’audience à 12h00 en précisant leur objet, l’entretien se tenant alors le jour de l’audience susvisée à 11h00,
Faite et rendue à Paris le 21 Novembre 2024.
Le Greffier Le Juge de la mise en état
Christian GUINAND Jean-Christophe DUTON
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