Tribunal judiciaire de Nanterre, 20 janvier 2025, RG n° 21/00771
Tribunal judiciaire de Nanterre, 20 janvier 2025, RG n° 21/00771

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Nanterre

Thématique : Conflit de copropriété : enjeux d’annulation et demandes de dommages-intérêts

Résumé

Propriétaires et Contexte de l’Affaire

Monsieur [U] [G] et Madame [T] [J] épouse [G] sont propriétaires du lot n°4 d’un immeuble situé au 110 bis/112 avenue Victor Hugo à Boulogne, soumis au statut de la copropriété. La société civile immobilière Aubertco possède plusieurs lots dans cet immeuble, où elle exploite notamment un restaurant.

Assemblées Générales et Assignations

Une assemblée générale des copropriétaires a eu lieu le 30 juin 2020. Suite à cette assemblée, M. et Mme [G] ont assigné le syndicat des copropriétaires et la SCI Aubertco devant le tribunal judiciaire de Nanterre pour annuler cette assemblée et la résolution n°20, demander des dommages et intérêts de 5.000 euros, ainsi que la démolition de certaines installations. Le juge a prononcé la caducité de ces assignations en janvier 2021, mais a rétracté partiellement cette décision.

Procédures Successives

M. et Mme [G] ont ensuite réassigné la SCI Aubertco en mars 2021 pour les mêmes motifs, et cette affaire a été jointe à la précédente. Une nouvelle assemblée générale a eu lieu le 7 septembre 2021, suivie d’une autre assignation par M. et Mme [G] pour annuler cette assemblée et sa résolution n°16. Cette procédure a également été jointe à l’affaire principale. Une assemblée générale supplémentaire s’est tenue le 27 septembre 2022, entraînant une nouvelle assignation par M. et Mme [G] pour annuler cette assemblée et sa résolution n°17.

Incidents et Demandes de Dommages et Intérêts

Le syndicat des copropriétaires a soulevé un incident concernant la demande de dommages et intérêts pour procédure abusive formulée par M. et Mme [G]. Les époux ont soutenu que la durée des procédures était due aux jonctions imposées et ont demandé des dommages et intérêts pour ce qu’ils considèrent comme une manœuvre dilatoire de la part du syndicat.

Décisions du Juge

Le juge a statué qu’il n’y avait pas lieu de statuer sur la demande de dommages et intérêts pour procédure abusive, considérant que le juge de la mise en état n’avait pas compétence pour cela. De plus, il a déclaré que l’incident soulevé par le syndicat était devenu sans objet, en raison du désistement des époux de leur demande d’annulation de l’assemblée générale du 27 septembre 2022.

Condamnations et Renvoyons

M. et Mme [G] ont été condamnés aux dépens de l’incident et à verser 800 euros au syndicat des copropriétaires au titre de l’article 700 du code de procédure civile. L’affaire a été renvoyée à une audience de mise en état pour mars 2025, avec la décision considérée comme exécutoire à titre provisoire.

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NANTERRE

8ème chambre

ORDONNANCE DE MISE EN ETAT

Rendue le 20 Janvier 2025

N° R.G. : N° RG 21/00771 – N° Portalis DB3R-W-B7F-WLYW

N° Minute :

AFFAIRE

[U] [S] [K] [G], [T] [F] [E] [J] épouse [G]

C/

Syndicat des copropriétaires du 112 avenue Victor Hugo 92100 BOULOGNE-BILLANCOURT, S.C.I. AUBERTCO

Copies délivrées le :

Nous, Carole GAYET, Juge de la mise en état assistée de Maeva SARSIAT, Greffier ;

DEMANDEURS

Monsieur [U] [S] [K] [G]
22 rue des Prés
22370 PLENEUF VAL ANDRE

représenté par Maître Benjamin JAMI de la SELARL BJA, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : E 1811

Madame [T] [F] [E] [J] épouse [G]
22 rue des Prés
22370 PLENEUF VAL ANDRE

représentée par Maître Benjamin JAMI de la SELARL BJA, avocats au barreau de PARIS, vestiaire : E 1811

DEFENDERESSES
Syndicat des copropriétaires du 112 avenue Victor Hugo 92100 BOULOGNE-BILLANCOURT, pris en la personne de son syndic
Cabinet JOURDAN
41 avenue André Morizet
92100 BOULOGNE-BILLANCOURT

représentée par Me Laurence LECLERCQ DEZAMIS, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : A0551

S.C.I. AUBERTCO
24 rue Marbeuf
75008 PARIS

représentée par Me Rachel HARZIC, avocat au barreau de PARIS, vestiaire : P0058

ORDONNANCE

Par décision publique, rendue en premier ressort, contradictoire susceptible d’appel dans les conditions de l’article 795 du code de procédure civile, et mise à disposition au greffe du tribunal conformément à l’avis donné à l’issue des débats.

Les avocats des parties ont été entendus en leurs explications, l’affaire a été ensuite mise en délibéré et renvoyée pour ordonnance.

Avons rendu la décision suivante :

EXPOSE DU LITIGE
• Monsieur [U] [G] et Madame [T] [J] épouse [G] sont propriétaires du lot n°4 au sein d’un immeuble soumis au statut de la copropriété, situé 110 bis/112 avenue Victor Hugo à Boulogne (92100).

La société civile immobilière Aubertco est propriétaire au sein de cet immeuble des lots n°1, 100, 101, 102 et 105 dans lesquels, notamment, elle exploite un restaurant.

• Une assemblée générale des copropriétaires s’est tenue le 30 juin 2020.

Suivant actes des 2 et 3 septembre 2020, M. et Mme [G] ont fait assigner le syndicat des copropriétaires de l’immeuble ainsi que la SCI Aubertco devant le tribunal judiciaire de Nanterre aux fins d’obtenir l’annulation de l’assemblée générale du 30 juin 2020 et de la seule résolution n°20, outre la condamnation du syndicat des copropriétaires à la somme de 5.000 euros à titre de dommages et intérêts ainsi que la démolition de certaines installations par la SCI Aubertco.
Par ordonnance en date du 18 janvier 2021, le juge de la mise en état a prononcé la caducité de ces assignations, pour placement irrégulier s’agissant de l’assignation du 2 septembre 2020, pour défaut de placement s’agissant de l’assignation du 3 septembre 2020.
Par ordonnance en date du 29 janvier 2021 le juge de la mise en état a rétracté l’ordonnance précitée en ce qu’elle avait constaté la caducité de l’assignation du 2 septembre 2020 mais rejeté la demande de relevé de caducité de l’assignation du 3 septembre 2020..
L’affaire a été enrôlée sous le RG 21/00771.
Suivant acte du 23 mars 2021, M. et Mme [G] ont fait assigner la SCI Aubertco devant le tribunal judiciaire de Nanterre aux fins notamment d’annulation de la résolution n°20 de l’assemblée générale du 30 juin 2020, outre la condamnation in solidum de la SCI avec le syndicat des copropriétaires à la somme de 5.000 euros à titre de dommages et intérêts ainsi que la démolition de certaines installations, et sollicité la jonction de la procédure à l’affaire principale.
L’affaire a été enrôlée sous le RG 21/2572 avant d’être jointe à la précédente, suivant ordonnance du juge de la mise en état en date du 10 septembre 2021.
• Le 7 septembre 2021 s’est tenue une nouvelle assemblée générale des copropriétaires.
Suivant actes des 18 et 23 novembre 2021, M. et Mme [G] ont fait assigner le syndicat des copropriétaires de l’immeuble ainsi que la SCI Aubertco devant le tribunal judiciaire de Nanterre, aux fins d’obtenir l’annulation de l’assemblée générale du 7 septembre 2021 et de sa résolution n°16, outre la condamnation du syndicat des copropriétaires à la somme de 5.000 euros ainsi que la démolition de certaines installations par la SCI Aubertco.
L’affaire a été enrôlée sous le RG 21/09251.
Par ordonnance du juge de la mise en état en date du 4 mars 2022, cette affaire a été jointe à la précédente sous le RG 21/00771.

• Une nouvelle assemblée générale des copropriétaires s’est tenue le 27 septembre 2022.
Suivant actes des 22 et 26 décembre 2022, M. et Mme [G] ont fait assigner le syndicat des copropriétaires de l’immeuble ainsi que la SCI Aubertco devant le tribunal judiciaire de Nanterre, aux fins d’obtenir l’annulation de l’assemblée générale du 27 septembre 2022 et de sa résolution n°17, outre la condamnation du syndicat des copropriétaires à la somme de 5.000 euros ainsi que la démolition de certaines installations par la SCI Aubertco.
L’affaire a été enrôlée sous le RG 23/00029.
Par ordonnance du juge de la mise en état en date du 11 janvier 2024, cette affaire a été jointe à la précédente pour se poursuivre sous le RG 21/00771.
• Par conclusions d’incident en réplique (2), notifiées par voie électronique le 20 novembre 2024, le syndicat des copropriétaires demande au juge de la mise en état de :
IN LIMINE LITIS

A TITRE PRINCIPAL

Vu les articles 789 et 790 du Code de Procédure Civile,

DECLARER le Juge de la Mise en Etat incompétent pour statuer sur la demande d’octroi de dommages-intérêts pour procédure d’incident abusive présentée par les époux [G] ;

A TITRE SUBSIDIAIRE

Si par impossible, la Juridiction de céans devait se déclarer compétente de ce chef,

DEBOUTER purement et simplement Monsieur et Madame [G] de leur demande d’octroi de dommages-intérêts pour procédure d’incident abusive.

EN TOUT ETAT DE CAUSE

Vu les articles 789-6° et 122 du code de procédure civile, 42 de la loi du 10 juillet 1965,

DECLARER que la demande du Syndicat des Copropriétaires tendant à voir déclarée irrecevable la demande d’annulation en son intégralité de l’Assemblée Générale qui s’est tenue le 27 septembre 2022 est devenue sans objet ; les époux [G] s’en étant désistés postérieurement à l’introduction du présent incident ;

CONDAMNER solidairement, à défaut in solidum, Monsieur et Madame [G] au paiement de la somme de 3.500 € au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile ;

Les DEBOUTER de ce chef de demande ;

LES CONDAMNER de même solidairement, à tout le moins in solidum, aux dépens d’incident.

Par conclusions en réplique sur incident, notifiées par voie électronique le 12 novembre 2024, M. et Mme [G], au visa de l’article 1240 du code civil, demande au juge de la mise en état de :
REJETER le Syndicat des Copropriétaires du 110 bis / 112, avenue Victor Hugo en toutes ses demandes, fins et conclusions d’incident ;

CONDAMNER le Syndicat des Copropriétaires du 110 bis / 112, avenue Victor Hugo au paiement d’une somme de 4.000 euros à titre de dommages-intérêts pour procédure d’incident abusive ;

CONDAMNER le Syndicat des Copropriétaires du 110 bis / 112, avenue Victor Hugo au paiement d’une somme de 3.000 euros au titre des dispositions de l’article 700 du Code de Procédure Civile, outre aux entiers dépens de l’incident.

L’incident a été plaidé le 12 décembre 2024.
A l’issue des débats, les parties ont été informées que la décision serait rendue par mise à disposition au greffe le 20 janvier 2025.

PAR CES MOTIFS
Nous, juge de la mise en état, statuant par ordonnance contradictoire, par mise à disposition au greffe et en premier ressort,
Disons n’y avoir lieu à statuer sur la demande de dommages et intérêts pour procédure abusive formée par Monsieur [U] [G] et Madame [T] [J] épouse [G] à l’encontre du syndicat des copropriétaires de l’immeuble sis 110 bis/112 avenue Victor Hugo à Boulogne (92100) ;

Disons que l’incident soulevé par le syndicat des copropriétaires est devenu sans objet ;

Condamnons in solidum Monsieur [U] [G] et Madame [T] [J] épouse [G] aux entiers dépens ;

Condamnons in solidum Monsieur [U] [G] et Madame [T] [J] épouse [G] à verser au syndicat des copropriétaires de l’immeuble sis 110 bis/112 avenue Victor Hugo à Boulogne (92100) la somme de 800 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ;

Déboutons Monsieur [U] [G] et Madame [T] [J] épouse [G] de leur demande formée à ce titre ;

Renvoyons l’affaire à l’audience de mise en état du 15 mars 2025 à 9h30 pour éventuelles conclusions récapitulatives en réponse au fond de Monsieur [U] [G] et Madame [T] [J] épouse [G], à défaut clôture ;

Rappelons que la présente décision est exécutoire de droit à titre provisoire.

Signée par Carole GAYET, Juge, chargée de la mise en état, et par Maeva SARSIAT, Greffier présent lors du prononcé.

LE GREFFIER
Maeva SARSIAT
LE JUGE DE LA MISE EN ETAT
Carole GAYET

 


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