Tribunal judiciaire de Meaux, 31 décembre 2024, RG n° 24/03548
Tribunal judiciaire de Meaux, 31 décembre 2024, RG n° 24/03548

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Meaux

Thématique : Évaluation de la légalité de la rétention administrative face aux droits individuels et à l’ordre public.

Résumé

Contexte de l’audience

En présence de Monsieur [A] [B], interprète assermenté pour la langue arabe, l’audience publique a été convoquée pour rappeler à la personne retenue ses droits selon le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile. Les avocats de la personne retenue et du Préfet de l’Essonne ont été entendus, ainsi que M. [C] [H].

Examen de la légalité de la rétention

Le juge, en tant que gardien de la liberté individuelle, a examiné la légalité de la rétention. La procédure a été jugée recevable et régulière, et aucune irrégularité antérieure à l’audience n’a pu être soulevée concernant la prolongation de la rétention.

Conditions de prolongation de la rétention

Selon l’article L. 742-5, le magistrat peut être saisi pour une troisième prolongation de la rétention si certaines conditions sont remplies. Ces conditions incluent des obstructions à l’éloignement, des demandes d’asile, ou des situations d’urgence. Il a été précisé que ces conditions ne sont pas cumulatives.

Menace à l’ordre public

L’administration a invoqué une menace à l’ordre public pour justifier la demande de prolongation. Cette menace doit être appréciée en fonction des faits allégués, de leur gravité et de leur actualité. La commission d’infractions pénales ne suffit pas à établir une menace pour l’ordre public.

Comportement de M. [C] [H]

M. [C] [H] a été condamné à 12 mois d’emprisonnement pour apologie d’actes de terrorisme et menaces de mort, entraînant une interdiction du territoire français pour 5 ans. Ces éléments ont été considérés comme justifiant la prolongation de la rétention en raison de la dangerosité de l’intéressé.

Procédures administratives en cours

Les autorités consulaires tunisiennes ont été saisies, et des relances ont été effectuées pour faciliter l’éloignement de M. [C] [H]. La prolongation de la rétention vise à permettre l’exécution de la mesure d’éloignement.

Décision du juge

Le juge a déclaré la requête recevable et a ordonné une troisième prolongation de la rétention de M. [C] [H] pour une durée de quinze jours, à compter du 30 décembre 2024, dans un centre de rétention administrative.

Voies de recours

L’ordonnance est susceptible d’appel devant le premier président de la cour d’appel de Paris dans les 24 heures suivant sa notification. Pendant la rétention, la personne retenue peut demander l’assistance d’un interprète, d’un avocat, et communiquer avec son consulat.

Annexe TJ Meaux – (rétentions administratives)
N° RG 24/03548 Page
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MEAUX
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CONTENTIEUX DE LA RETENTION ADMINISTRATIVE
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[Adresse 16]

Ordonnance statuant sur la troisième prolongation
d’une mesure de rétention administrative

Ordonnance du 31 Décembre 2024
Dossier N° RG 24/03548

Nous, Claire ESCARAVAGE-CHARIAU, magistrat du siège au tribunal judiciaire de Meaux, assisté de Anastasia CALIXTE, greffier ;

Vu les articles L 742-2, L 742-5, R 741-1, R 741-2, R 742-1 à R 743-9 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu le jugement rendu le 20 mars 2024 par la chambre 2 – pôle 2 de la Cour d’appel de PARIS prononçant à l’encontre de M. [C] [H] une interdiction du territoire français pour une durée de 5 ans, à titre de peine complémentaire ;

Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 24 octobre 2024 par le PRÉFET DE L’ESSONNE à l’encontre de M. [C] [H], notifiée à l’intéressé le 31 octobre 2024 à 11h27 ;

Vu l’ordonnance rendue le 1er décembre 2024 par le magistrat du siège de MEAUX prolongeant la rétention administrative de M. [C] [H] pour une durée de trente jours à compter du 30 novembre 2024 ;

Vu la requête du PRÉFET DE L’ESSONNE datée du 30 décembre 2024, reçue et enregistrée le 30 décembre 2024 à 15h24 au greffe du tribunal, tendant à la prolongation pour une durée de quinze jours supplémentaires, à compter du 30 décembre 2024, la rétention administrative de :

Monsieur [C] [H], né le 20 Mai 2005 à [Localité 19](TUNISIE), de nationalité Tunisienne

Vu l’extrait individualisé du registre prévu par l’article L. 744-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

En l’absence du procureur de la République régulièrement avisé par le greffier, dès réception de la requête, de la date, de l’heure, du lieu et de l’objet de la présente audience ;

En présence de Monsieur [A] [B], interprète inscrit sur la liste établie par la cour d’appel de PARIS, assermenté pour la langue arabe déclarée comprise par la personne retenue à l’inverse du français ;

Après avoir, en audience publique, rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, puis entendu en leurs observations, moyens et arguments :
– Me Eugénie DUBOIS-TOUBE, avocat de permanence au barreau de Meaux désigné d’office à la demande de la personne retenue pour l’assister ;

– Me Isabelle ZERAD ( Cabinet Centaure), avocat représentant le PRÉFET DE L’ESSONNE ;
– M. [C] [H];

Annexe TJ Meaux – (rétentions administratives)
N° RG 24/03548 Page

PAR CES MOTIFS,

DÉCLARONS la requête recevable et la procédure régulière ;

ORDONNONS une troisième prolongation de la rétention de M. [C] [H], au centre de rétention administrative n° 3 du [Localité 18] (77) ou dans tout autre centre ne dépendant pas de l’administration pénitentiaire, pour une durée de quinze jours à compter du 30 décembre 2024 ;

Prononcé publiquement au palais de justice du Mesnil-Amelot, le 31 Décembre 2024 à  10h 31

Le greffier, Le juge,

qui ont signé l’original de l’ordonnance.

Pour information :

– La présente ordonnance est susceptible d’appel devant le premier président de la cour d’appel de Paris dans les 24 heures de sa notification. Le délai d’appel qui expirerait normalement un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. Le premier président est saisi par une déclaration écrite motivée, transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de Paris (Service des étrangers – Pôle 1 Chambre 11), notamment par télécopie au 01.44.32.78.05 ou par courriel à l’adresse mail [Courriel 17] . Cet appel n’est pas suspensif. L’intéressé est maintenu à disposition de la justice jusqu’à l’audience qui se tiendra à la cour d’appel.
– Pendant toute la durée de sa rétention, le retenu peut demander l’assistance d’un interprète, d’un avocat ainsi que d’un médecin, et communiquer avec son consulat ou toute personne de votre choix.
– Le retenu bénéficie également du droit de contacter toute organisation et instance nationale, internationale ou non gouvernementale compétente pour visiter les lieux de rétention, notamment :
• le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ([Adresse 11] ; www.cglpl.fr ; tél. : [XXXXXXXX04] ; fax : [XXXXXXXX02]) ;
• le Défenseur des droits ([Adresse 14] ; tél. : [XXXXXXXX07]) ;
• France Terre d’Asile ([Adresse 12] ; tél. : [XXXXXXXX03]) ;
• Forum Réfugiés Cosi ([Adresse 13] ; tél. : [XXXXXXXX06]) ;
• Médecins sans frontières – MSF ([Adresse 15] ; tél. : [XXXXXXXX01]).
– La CIMADE, association indépendante de l’administration présente dans chacun des centres de rétention du Mesnil-Amelot (Tél. CIMADE CRA2 : [XXXXXXXX09] / [XXXXXXXX010] – Tél. CIMADE CRA 3 : [XXXXXXXX08] / [XXXXXXXX05]), est à la disposition des retenus, sans formalité, pour les aider dans l’exercice effectif de leurs droits, aux heures d’accueil précisées par le règlement intérieur.
– Chaque retenu est en droit de demander, à tout moment, qu’il soit mis fin à sa rétention par simple requête, motivée et signée, adressée au magistrat du siège par tout moyen, accompagnée de toutes les pièces justificatives.

Reçu, le 31 décembre 2024, dans une langue comprise, notification orale des motifs et du dispositif de la présente ordonnance, avec remise d’une copie intégrale, information des voies de recours et de leurs incidences, ainsi que rappel des droits pouvant être exercés pendant le maintien en rétention.
La personne retenue, L’interprète ayant prêté son concours

Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 31 décembre 2024.
L’avocat du PRÉFET DE L’ESSONNE,

Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 31 décembre 2024.
L’avocat de la personne retenue,

 


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