Tribunal judiciaire de Meaux, 31 décembre 2024, RG n° 24/03541
Tribunal judiciaire de Meaux, 31 décembre 2024, RG n° 24/03541

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Meaux

Thématique : Prolongation de la rétention et droits individuels en matière d’immigration

Résumé

Contexte de l’audience

Le 31 décembre 2024, un procès-verbal a été reçu indiquant que la personne retenue ne souhaitait pas se présenter à l’audience pour laquelle elle avait été convoquée. Lors de l’audience publique, les droits de la personne retenue ont été rappelés, et deux avocats ont été présents : Me Eugénie DUBOIS-TOUBE, désignée d’office, et Me Isabelle ZERAD, représentant le Préfet de l’Essonne.

Situation de la personne retenue

Il a été noté qu’un écrit des agents de la police aux frontières a mentionné que la personne retenue, [Y] [D], était en garde à vue, ce qui l’empêchait d’être présentée à l’audience. Cette situation a été considérée comme une circonstance insurmontable permettant au juge de statuer en son absence. Le juge a également souligné son rôle en tant que gardien de la liberté individuelle pour examiner la légalité de la rétention.

Examen de la légalité de la rétention

Après avoir examiné les éléments du dossier, le juge a conclu que la procédure était recevable et régulière. Selon le Code de l’entrée et du séjour des étrangers, aucune irrégularité antérieure à l’audience ne pouvait être soulevée lors de la seconde prolongation de la rétention. Il a été établi que la personne retenue avait été informée de ses droits et avait eu la possibilité de les faire valoir depuis son arrivée au centre de rétention.

Obstruction à l’éloignement

Les débats ont révélé que l’impossibilité d’exécuter la mesure d’éloignement était due à l’obstruction volontaire de la personne retenue, qui avait refusé d’être présentée aux autorités consulaires à deux reprises en décembre 2024. L’administration avait demandé une identification sur dossier, précisant que les autorités consulaires possédaient déjà les empreintes de la personne retenue.

Décision du juge

Le juge a décidé de prolonger la rétention de la personne retenue pour une durée de trente jours à compter du 30 décembre 2024, considérant que cette prolongation était nécessaire pour permettre l’exécution de la mesure d’éloignement. La requête a été déclarée recevable et la procédure régulière.

Notification de l’ordonnance

L’ordonnance a été prononcée publiquement au palais de justice du Mesnil-Amelot et une copie intégrale a été transmise au centre de rétention pour notification à l’intéressé. Des informations concernant les droits de la personne retenue, y compris la possibilité d’appel et d’assistance, ont également été fournies.

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MEAUX
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CONTENTIEUX DE LA RETENTION ADMINISTRATIVE
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Annexe du palais de Justice de Meaux – [Adresse 12] – [Localité 18]

Ordonnance statuant sur la deuxième prolongation
d’une mesure de rétention administrative

Ordonnance du 31 Décembre 2024
Dossier N° RG 24/03541

Nous, Claire ESCARAVAGE-CHARIAU, magistrat du siège au tribunal judiciaire de Meaux, assisté de Anastasia CALIXTE, greffier ;

Vu les articles L 742-2, L 742-4, R 741-1, R 741-2, R 742-1 à R 743-9 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu le jugement rendu le 4 juillet 2024 par la 23ème chambre chambre correctionnelle 1du tribunal judiciaire de PARIS prononçant à l’encontre de M. [Z] [S] en réalité [Y] [D] une interdiction du territoire français pour une durée de 5 ans, à titre de peine complémentaire ;

Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 26 novembre 2024 par le PRÉFET DE L’ESSONNE à l’encontre de M. [Z] [S] en réalité [Y] [D] , notifiée à l’intéressé le 30 novembre 2024 à 10h12 ;

Vu l’ordonnance rendue le 5 décembre 2024 par le magistrat du siege de MEAUX prolongeant la rétention administrative de M. [Z] [S] en réalité [Y] [D] pour une durée de vingt six jours à compter du 4 décembre 2024,

Vu la requête du PRÉFET DE L’ESSONNE datée du 30 décembre 2024, reçue et enregistrée le 30 décembre 2024 à 08h52 au greffe du tribunal, tendant à la prolongation pour une durée de trente jours supplémentaires, à compter du 30 décembre 2024, la rétention administrative de :

Monsieur [Z] [S] né le 16 décembre 1992 à [Localité 24] ( ALGERIE, de nationalité algérienne
en réalité
[Y] [D] né le 15 décembre 1992 à [Localité 23] ( TUNISIE), de nationalité tunisienne, né le 16 Décembre 1992 à [Localité 24], de nationalité Algérienne

Vu l’extrait individualisé du registre prévu par l’article L. 744-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

En l’absence du procureur de la République régulièrement avisé par le greffier, dès réception de la requête, de la date, de l’heure, du lieu et de l’objet de la présente audience ;

Vu le procès-verbal reçu le 31 décembre 2024 à 9h27 nous informant que la personne retenue ne souhaite pas se présenter à l’audience pour laquelle elle a été régulièrement convoquée ;

Après avoir, en audience publique, rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, puis entendu en leurs observations, moyens et arguments :
– Me Eugénie DUBOIS-TOUBE, avocat de permanence au barreau de Meaux désigné d’office à la demande de la personne retenue pour l’assister ;
– Me Isabelle ZERAD ( Cabinet Centaure), avocat représentant le PRÉFET DE L’ESSONNE

PAR CES MOTIFS,

DÉCLARONS la requête recevable et la procédure régulière ;

ORDONNONS une deuxième prolongation de la rétention de M. [Z] [S] en réalité [Y] [D] , au centre de rétention administrative n° [14] (77) ou dans tout autre centre ne dépendant pas de l’administration pénitentiaire, pour une durée de trente jours à compter du 30 décembre 2024 ;

Prononcé publiquement au palais de justice du Mesnil-Amelot, le 31 Décembre 2024 à 11 h 42

Le greffier, Le juge,

qui ont signé l’original de l’ordonnance.

Copie intégrale de la présente ordonnance a été transmise par télécommunication le 31 décembre 2024 au centre de rétention n° [14] (77) pour information du chef de centre et notification à l’intéressé (copie de l’exemplaire émargé par le retenu devant impérativement être adressée en télécopie au greffe du juge des libertés et de la détention),
Le greffier,

notification de l’ordonnance avec remise d’une copie, et des informations suivantes :

Pour information :

– La présente ordonnance est susceptible d’appel devant le premier président de la cour d’appel de Paris dans les 24 heures de sa notification. Le délai d’appel qui expirerait normalement un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. Le premier président est saisi par une déclaration écrite motivée, transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de Paris (Service des étrangers – Pôle 1 Chambre 11), notamment par télécopie au [XXXXXXXX03] ou par courriel à l’adresse [Courriel 21]. Cet appel n’est pas suspensif. L’intéressé est maintenu à disposition de la justice jusqu’à l’audience qui se tiendra à la cour d’appel.
– Vous pouvez, pendant toute la durée de votre rétention, demander l’assistance d’un interprète, d’un avocat ainsi que d’un médecin, et communiquer avec votre consulat ou toute personne de votre choix.
– Vous avez également le droit de contacter toute organisation et instance nationale, internationale ou non gouvernementale compétente pour visiter les lieux de rétention, notamment :
• le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ([Adresse 13] ; www.cglpl.fr ; tél. : [XXXXXXXX05] ; fax : [XXXXXXXX02]) ;
• le Défenseur des droits ([Adresse 17] ; tél. : [XXXXXXXX08]) ;
• France Terre d’Asile ([Adresse 15] ; tél. : [XXXXXXXX04]) ;
• Forum Réfugiés Cosi ([Adresse 16] ; tél. : [XXXXXXXX07]) ;
• Médecins sans frontières – MSF ([Adresse 19] ; tél. : [XXXXXXXX01]).
– La CIMADE, association indépendante de l’administration présente dans chacun des centres de rétention du [Localité 22] (Tél. CIMADE CRA2 : [XXXXXXXX010] / [XXXXXXXX011] – Tél. CIMADE CRA 3 : [XXXXXXXX09] / [XXXXXXXX06]) est à votre disposition, sans formalité, pour vous aider dans l’exercice effectif de vos droits, aux heures d’accueil précisées par le règlement intérieur.
– Vous pouvez aussi demander, à tout moment, qu’il soit mis fin à votre rétention par simple requête, motivée et signée, adressée au juge des libertés et de la détention par tout moyen, accompagnée de toutes les pièces justificatives.

Reçu dans une langue comprise, le à heures
Le retenu, L’agent notifiant (nom, prénom, qualité et signature),

Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 31 décembre 2024.
L’avocat du PRÉFET DE L’ESSONNE,

Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 31 décembre 2024.
L’avocat de la personne retenue,

 


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