Type de juridiction : Tribunal judiciaire
Juridiction : Tribunal judiciaire de Meaux
Thématique : Irregularité dans le placement en rétention
→ RésuméContexte de l’affaireLa procédure concerne M. X, se présentant sous le nom de [M] [Z], qui a été placé en rétention administrative. L’audience s’est tenue en présence d’un interprète assermenté pour la langue arabe, en raison de la non-compréhension du français par la personne retenue. Deux avocats ont été désignés pour représenter les parties : Me Agathe LE STANC pour M. X et Me ZERAD pour le préfet de la Seine-Saint-Denis. Jonction des procéduresIl a été décidé de joindre deux procédures distinctes : celle introduite par le préfet de la Seine-Saint-Denis, enregistrée sous le N° RG 25/00377, et celle de M. X, enregistrée sous le N° RG 25/00384. Cette jonction a été ordonnée pour une meilleure administration de la justice, conformément à l’article 367 du code de procédure civile. Contestation de l’arrêté de placementLe conseil de M. X a contesté la légalité de l’arrêté de placement en rétention, arguant que le document ne permettait pas d’identifier le signataire. L’examen de l’arrêté a confirmé que le nom et la qualité du signataire n’étaient pas mentionnés, rendant impossible la vérification de la compétence de l’auteur de l’acte. Cette irrégularité de forme a conduit à la déclaration de l’arrêté comme irrégulier. Décisions renduesLe tribunal a déclaré le recours de M. X recevable et a jugé la décision de placement en rétention comme irrégulière. En conséquence, il a ordonné la mise en liberté de M. X, sans qu’il soit nécessaire d’examiner d’autres moyens soulevés par les parties. Le tribunal a également rappelé à M. X son obligation de quitter le territoire national. Notification et droits de la personne retenueL’ordonnance a été prononcée publiquement et doit être notifiée au procureur de la République. La personne retenue a le droit de contacter un avocat, un médecin, et de communiquer avec son consulat. Elle peut également demander l’assistance d’organisations compétentes pour visiter les lieux de rétention. Les modalités d’appel et les droits en rétention ont été rappelés à M. X lors de la notification de l’ordonnance. |
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MEAUX
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CONTENTIEUX DE LA RETENTION ADMINISTRATIVE
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[Adresse 18]
Ordonnance statuant sur la contestation de l’arrêté de placement en rétention et sur la première requête en prolongation d’une mesure de rétention administrative
Ordonnance du 29 Janvier 2025
Dossier N° RG 25/00384
Nous, Virginie BARRAUD, magistrat du siège au tribunal judiciaire de Meaux, assisté de Romane HUAN, greffier ;
Vu les articles L742-1 à L 742-3, L 741-10, L 743-3, L 743-19, L 743-20, R 741-1 à R 743-9 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;
Vu l’arrêté pris le 24 janvier 2025 par le préfet de la SEINE-SAINT-DENIS faisant obligation à M. X se disant [M] [Z] de quitter le territoire français ;
Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 24 janvier 2025 par le PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS à l’encontre de M. X se disant [M] [Z], notifiée à l’intéressé le 25 janvier 2025 à 18h28 ;
Vu le recours de M. X se disant [M] [Z] daté du 28 janvier 2025, reçu et enregistré le 28 janvier 2025 à 16H02 au greffe du tribunal, par lequel il demande au tribunal d’annuler la décision de placement en rétention administrative pris à son encontre ;
Vu la requête du PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS datée du 28 janvier 2025, reçue et enregistrée le 28 janvier 2025 à 08h45 au greffe du tribunal, tendant à la prolongation de la rétention administrative pour une durée de vingt six jours de :
Monsieur X se disant [M] [Z], né le 29 Mai 2000 à [Localité 21], de nationalité Algérienne
Vu l’extrait individualisé du registre prévu par l’article L. 744-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;
En l’absence du procureur de la République régulièrement avisé par le greffier, dès réception de la requête, de la date, de l’heure, du lieu et de l’objet de la présente audience ;
En présence de Monsieur [U] [O], interprète inscrit sur la liste établie par le procureur de la République près le tribunal judiciaire de MEAUX, assermenté pour la langue arabe déclarée comprise par la personne retenue à l’inverse du français ;
Dossier N° RG 25/00384
Après avoir, en audience publique, rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, puis entendu en leurs observations, moyens et arguments :
– Me Agathe LE STANC, avocat de permanence au barreau de Meaux désigné d’office à la demande de la personne retenue pour l’assister ;
– Me ZERAD (cabinet TOMASI), avocat représentant le PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS ;
– M. X se disant [M] [Z] ;
Dossier N° RG 25/00384
PAR CES MOTIFS,
ORDONNONS la jonction de la procédure introduite par le recours de M. X se disant [M] [Z] enregistré sous le N° RG 25/00384 et celle introduite par la requête de PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS enregistrée sous le N° RG 25/00377 ;
DÉCLARONS le recours de M. X se disant [M] [Z] recevable ;
DÉCLARONS la décision de placement en rétention prononcée à l’encontre de M. X se disant [M] [Z] irrégulière ;
ORDONNONS en conséquence la mise en liberté de M. X se disant [M] [Z] ;
DISONS n’y avoir lieu à statuer sur la prolongation de la rétention administrative de M. X se disant [M] [Z].
RAPPELONS à M. X se disant [M] [Z] qu’il devra se conformer à l’obligation de quitter le territoire national ;
Prononcé publiquement au palais de justice du Mesnil-Amelot, le 29 Janvier 2025 à 16h 31.
Le greffier, Le juge,
qui ont signé l’original de l’ordonnance.
Pour information :
– Lorsqu’une ordonnance met fin à la rétention, elle doit être notifiée au procureur de la République. A moins que ce dernier n’en dispose autrement, l’étranger est alors maintenu à la disposition de la justice pendant un délai de vingt quatre heures à compter de la notification de l’ordonnance au procureur. Durant cette période, l’étranger peut, s’il le souhaite, contacter son avocat ou un tiers, rencontrer un médecin et s’alimenter. Dans le cas où, dans ce délai de vingt quatre heures le procureur de la République décide de former appel en demandant que son recours soit déclaré suspensif, l’intéressé reste maintenu à la disposition de la justice jusqu’à ce le premier président de la cour d’appel ou son délégué statue sur la demande du procureur, voire sur le fond s’il apparaît justifié de donner un effet suspensif à l’appel du ministère public.
– Le préfet peut aussi faire appel mais, en ce cas, son recours n’est pas suspensif.
– L’appel du procureur de la République ou du préfet est transmis par tout moyen au greffe de la Cour d’appel de Paris (Service des étrangers – Pôle 1 Chambre 11), notamment par télécopie au n° : [XXXXXXXX03] ou par courriel à l’adresse mail [Courriel 19] .
– Tant que la rétention n’a pas pris fin, la personne retenue peut demander l’assistance d’un interprète, d’un avocat ainsi que d’un médecin, et communiquer avec son consulat ou toute personne de son choix.
– La personne retenue bénéficie également du droit de contacter toute organisation et instance nationale, internationale ou non gouvernementale compétente pour visiter les lieux de rétention, notamment :
• le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ([Adresse 12] ; www.cglpl.fr ; tél. : [XXXXXXXX05] ; fax : [XXXXXXXX02]) ;
• le Défenseur des droits ([Adresse 15] ; tél. : [XXXXXXXX08]) ;
• France Terre d’Asile ([Adresse 13] ; tél. : [XXXXXXXX04]) ;
• Forum Réfugiés Cosi ([Adresse 14] ; tél. : [XXXXXXXX07]) ;
• Médecins sans frontières – MSF ([Adresse 16] ; tél. : [XXXXXXXX01]).
• La CIMADE ([Adresse 17])
– France Terre d’Asile association indépendante de l’administration présente dans chacun des centres de rétention [Localité 20] (Tél. France Terre d’Asile CRA2 : [XXXXXXXX010] / [XXXXXXXX011] – Tél. France Terre d’Asile CRA 3 : [XXXXXXXX09] / [XXXXXXXX06]), est à la disposition des retenus, sans formalité, pour les aider dans l’exercice effectif de leurs droits, aux heures d’accueil précisées par le règlement intérieur.
– A tout moment, la personne retenue peut demander que sa privation de liberté prenne fin, par simple requête, motivée et signée, adressée au magistrat du siège par tout moyen, accompagnée de toutes les pièces justificatives.
– L’ordonnance qui met fin à la rétention ne fait pas disparaître l’obligation de quitter le territoire français imposée par l’autorité administrative tant que la personne concernée n’en est pas relevée. Si celle-ci n’a pas quitté la France en exécution de la mesure d’éloignement ou si elle revient en France alors que cette mesure est toujours exécutoire, elle peut faire l’objet d’une nouvelle décision de placement en rétention, à l’expiration d’un délai de 7 jours à compter du terme de sa rétention ou d’un délai de 48 heures en cas de circonstances nouvelles de fait ou de droit.
Reçu le 29 janvier 2025, dans une langue comprise, notification de la présente ordonnance avec remise d’une copie intégrale, information du délai d’appel et des modalités d’exercice de cette voie de recours, ainsi que le rappel des droits en rétention.
La personne retenue, L’interprète ayant prêté son concours
Copie intégrale de la présente ordonnance a été transmise par l’intermédiaire d’un moyen de télécommunication comportant un accusé de réception, le 29 janvier 2025, à l’avocat du PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS, absent au prononcé de la décision.
Le greffier,
Copie intégrale de la présente ordonnance a été transmise par l’intermédiaire d’un moyen de télécommunication comportant un accusé de réception, le 29 janvier 2025, à l’avocat de la personne retenue, absent au prononcé de la décision.
Le greffier,
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