Tribunal judiciaire de Meaux, 28 décembre 2024, RG n° 24/03516
Tribunal judiciaire de Meaux, 28 décembre 2024, RG n° 24/03516

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Meaux

Thématique : Régularité des procédures de rétention et droits des personnes concernées

Résumé

Contexte de l’audience

Après avoir rappelé les droits de la personne retenue conformément au Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, l’audience a été tenue en présence des avocats de la défense et du préfet, ainsi que de la personne concernée, M. [J] [P] [V].

Irregularités de la procédure

Le conseil de M. [J] [P] [V] a soulevé plusieurs irrégularités concernant la procédure, notamment le défaut d’avis au parquet concernant le placement en rétention, un délai excessif pour le transfert vers le LRA, et l’absence de contrôle judiciaire en raison de l’absence de garde à vue.

Placement en rétention

Il a été établi que le parquet avait bien été avisé du placement en rétention de M. [J] [P] [V], ce qui a été confirmé par un accusé de réception. Par conséquent, l’argument concernant le défaut d’avis a été rejeté.

Délai de transfert

Concernant le délai de transfert vers le LRA, il a été constaté que M. [J] [P] [V] avait été transféré en 31 minutes, un délai jugé raisonnable compte tenu des conditions de circulation en Ile-de-France.

Transfert au centre de rétention

Le parquet de Meaux a été informé du transfert de M. [J] [P] [V] au centre de rétention dans un délai acceptable, et aucune preuve n’a été fournie pour démontrer que ce délai avait porté atteinte à ses droits.

Contrôle judiciaire

Le juge a affirmé qu’il pouvait exercer son contrôle sur la légalité de la rétention, même sans la procédure de garde à vue, car les éléments nécessaires étaient présents dans le dossier.

Prolongation de la rétention

La demande de prolongation de la rétention a été examinée et jugée régulière. Il a été noté que la personne retenue avait été informée de ses droits et que la mesure d’éloignement n’avait pas pu être exécutée dans le délai imparti.

Conditions d’assignation à résidence

M. [J] [P] [V] ne remplissait pas les conditions nécessaires pour une assignation à résidence, n’ayant pas remis de passeport valide aux autorités compétentes.

Décision finale

Les exceptions soulevées ont été rejetées, et la requête du préfet a été déclarée recevable. La prolongation de la rétention administrative de M. [J] [P] [V] a été ordonnée pour une durée de vingt-six jours à compter du 27 décembre 2024.

Dossier N° RG 24/03516

TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MEAUX
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CONTENTIEUX DE LA RETENTION ADMINISTRATIVE
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[Adresse 17]

Ordonnance statuant sur la première requête en prolongation d’une mesure de rétention administrative

Ordonnance du 28 Décembre 2024
Dossier N° RG 24/03516

Nous, Catherine MORIN-GONZALEZ, magistrat du siège au tribunal judiciaire de Meaux, assisté de Emilie CHARTON, greffier ;

Vu les articles L742-1 à L 742-3, L 741-10, L 743-3, L 743-19, L 743-20, R 741-1 à R 743-9 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Vu l’arrêté pris le 23 décembre 2024 par le préfet de Seine Saint Denis faisant obligation à M. [J] [P] [V] de quitter le territoire français ;

Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 23 décembre 2024 par le PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS à l’encontre de M. [J] [P] [V], notifiée à l’intéressé le 23 décembre 2024 à 23h40 ;

Vu la requête du PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS datée du 27 décembre 2024, reçue et enregistrée le 27 décembre 2024 à 08h40 au greffe du tribunal, tendant à la prolongation de la rétention administrative pour une durée de vingt six jours de :

Monsieur [J] [P] [V], né le 27 Août 1990 à [Localité 20], de nationalité Ivoirienne

Vu l’extrait individualisé du registre prévu par l’article L. 744-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

En l’absence du procureur de la République régulièrement avisé par le greffier, dès réception de la requête, de la date, de l’heure, du lieu et de l’objet de la présente audience ;

Après avoir, en audience publique, rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, puis entendu en leurs observations, moyens et arguments :
– Me Raymond MAHOUKOU, avocat au barreau de PARIS, choisi par la personne retenue pour l’assister, régulièrement avisé ;
– Me Isabelle ZERAD avocat cabinet ACTIS , avocat représentant le PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS ;
– M. [J] [P] [V] ;

Dossier N° RG 24/03516

PAR CES MOTIFS,

REJETONS les exceptions soulevées

DÉCLARONS la requête du PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS recevable et la procédure régulière ;

ORDONNONS la prolongation de la rétention de M. [J] [P] [V] au centre de rétention administrative [22] (77), ou dans tout autre centre ne dépendant pas de l’administration pénitentiaire, pour une durée de vingt six jours à compter du 27 décembre 2024 à 23h40 ;

Prononcé publiquement au palais de justice du Mesnil-Amelot, le 28 Décembre 2024 à 15h12 .

Le greffier, Le juge,

qui ont signé l’original de l’ordonnance.

Pour information :

– La présente ordonnance est susceptible d’appel devant le premier président de la cour d’appel de Paris dans les 24 heures de sa notification. Le délai d’appel qui expirerait normalement un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, est prorogé jusqu’au premier jour ouvrable suivant. Le premier président est saisi par une déclaration écrite motivée, transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de Paris (Service des étrangers – Pôle 1 Chambre 11), notamment par télécopie au [XXXXXXXX03] ou par courriel à l’adresse [Courriel 19]. Cet appel n’est pas suspensif. L’intéressé est maintenu à disposition de la justice jusqu’à l’audience qui se tiendra à la cour d’appel.
– Vous pouvez, pendant toute la durée de votre rétention, demander l’assistance d’un interprète, d’un avocat ainsi que d’un médecin, et communiquer avec votre consulat ou toute personne de votre choix.
– Vous avez également le droit de contacter toute organisation et instance nationale, internationale ou non gouvernementale compétente pour visiter les lieux de rétention, notamment :
• le Contrôleur général des lieux de privation de liberté ([Adresse 12] ; www.cglpl.fr ; tél. : [XXXXXXXX05] ; fax : [XXXXXXXX02]) ;
• le Défenseur des droits ([Adresse 15] ; tél. : [XXXXXXXX08]) ;
• France Terre d’Asile ([Adresse 13] ; tél. : [XXXXXXXX04]) ;
• Forum Réfugiés Cosi ([Adresse 14] ; tél. : [XXXXXXXX07]) ;
• Médecins sans frontières – MSF ([Adresse 16] ; tél. : [XXXXXXXX01]).
– La CIMADE, association indépendante de l’administration présente dans chacun des centres de rétention [21] (Tél. CIMADE CRA2 : [XXXXXXXX010] / [XXXXXXXX011] – Tél. CIMADE CRA 3 : [XXXXXXXX09] / [XXXXXXXX06]) est à votre disposition, sans formalité, pour vous aider dans l’exercice effectif de vos droits, aux heures d’accueil précisées par le règlement intérieur.
– Vous pouvez aussi demander, à tout moment, qu’il soit mis fin à votre rétention par simple requête, motivée et signée, adressée au magistrat du siège par tout moyen, accompagnée de toutes les pièces justificatives.

Reçu le 28 décembre 2024, dans une langue comprise, notification de la présente ordonnance avec remise d’une copie intégrale, information du délai d’appel et des modalités d’exercice de cette voie de recours, ainsi que le rappel des droits en rétention.
La personne retenue,

Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 28 décembre 2024.
L’avocat du PRÉFET DE LA SEINE-SAINT-DENIS,

Reçu copie intégrale de la présente ordonnance le 28 décembre 2024.
L’avocat de la personne retenue,

 


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