Tribunal judiciaire de Marseille, 16 janvier 2025, RG n° 25/00084
Tribunal judiciaire de Marseille, 16 janvier 2025, RG n° 25/00084

Type de juridiction : Tribunal judiciaire

Juridiction : Tribunal judiciaire de Marseille

Thématique : Prolongation de rétention pour exécution d’une obligation de quitter le territoire

Résumé

Introduction de la requête

La requête a été reçue au greffe le 14 janvier 2025, présentée par Monsieur le Préfet du département des Bouches-du-Rhône. Le Préfet est représenté par un avocat assermenté, et la personne concernée a choisi d’être assistée par un avocat commis d’office.

Assistance et interprétation

La personne concernée, de nationalité algérienne, a été informée de ses droits et a déclaré comprendre et lire l’arabe. Elle a donc été entendue avec l’assistance d’un interprète inscrit sur la liste des experts près la Cour d’Appel d’Aix-en-Provence.

Contexte de la rétention

Monsieur [S] [F], né le 20 septembre 1986 en Algérie, a fait l’objet d’un arrêté préfectoral d’obligation de quitter le territoire français en date du 12 janvier 2025. Cet arrêté a été édicté moins de trois ans avant sa décision de placement en rétention, également datée du 12 janvier 2025.

Déclarations de la personne concernée

Lors des débats, Monsieur [S] [F] a déclaré qu’il vivait en France depuis trois ans, travaillant sur des marchés, et a mentionné avoir de la famille en Algérie. Il a exprimé son refus de retourner dans son pays d’origine.

Position du Préfet

Le représentant du Préfet a demandé une prolongation de la rétention, soulignant l’absence de passeport valide et l’absence d’un hébergement stable. Il a également mentionné une saisine du consulat algérien pour une demande d’identification.

Observations de l’avocat

L’avocat de Monsieur [S] [F] a fait valoir que, bien qu’il ne possède pas de documents d’identité, il a fourni une adresse permanente, laissant à la cour le soin d’apprécier la possibilité d’une assignation à résidence.

Motifs de la décision

La décision a été fondée sur le fait que Monsieur [S] [F] a été informé de ses droits dès son arrivée au centre de rétention. Il a été placé en rétention suite à une obligation de quitter le territoire, mais la mesure d’éloignement n’a pas pu être exécutée dans le délai imparti.

Conditions d’assignation à résidence

Il a été déterminé que Monsieur [S] [F] ne remplissait pas les conditions nécessaires pour une assignation à résidence, notamment en raison de l’absence d’un passeport valide et d’une adresse stable.

Conclusion de la décision

La demande du Préfet a été acceptée, ordonnant le maintien de Monsieur [S] [F] en rétention pour une durée maximale de 26 jours. Il a été rappelé à la personne concernée ses droits pendant la rétention, ainsi que les possibilités de recours contre la décision.

COUR D’APPEL D’AIX EN PROVENCE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE
[Adresse 2]

ORDONNANCE N° RG 25/00084 – N° Portalis DBW3-W-B7J-54NP
SUR DEMANDE DE PROLONGATION DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE

Articles L. 742-1 à L. 742-3, L. 743-4, L. 743-6, L. 743-7, L. 743-9, L. 743-13 à L. 743-15, L. 743-17, L. 743-19, L. 743-20, L. 743-24, L. 743-25 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (modifiés par la loi n° 2018-778 du 10 septembre 2018 et la loi n°2024-42 du 26 janvier 2024)

Nous, Alexandra YTHIER, magistrat du siège au Tribunal Judiciaire de Marseille, assisté de Mathilde BILLOT, Greffier,
siégeant publiquement, dans la salle d’audience aménagée au [Adresse 5] à proximité du Centre de Rétention administrative [Localité 8] en application des articles L. 742-1, L. 743-4, L 743-6, L. 743-7, L; 743-20 et L. 743-24 du CESEDA.

Vu les articles L. 742-1 à L. 742-3, L. 743-4, L. 743-6, L. 743-7, L. 743-9, L. 743-13 à L. 743-15, L. 743-17, L. 743-19, L. 743-20 à L. 743-25 et R. 742-1, R. 743-1 à R. 743-8, R. 743-21 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;

Les avis prévus par l’article R 743-3 du CESEDA ayant été donnés par le Greffier ;

Vu la requête reçue au greffe le 14 Janvier 2025 à 15heures14, présentée par Monsieur le Préfet du département PREFECTURE DES BOUCHES DU RHONE

Attendu que Monsieur le Préfet régulièrement avisé, est représenté par [B] [L] , dûment assermentée

Attendu que la personne concernée par la requête, avisée de la possibilité de faire choix d’un Avocat ou de solliciter la désignation d’un Avocat commis d’office , déclare vouloir l’assistance d’un Conseil ;

Attendu que la personne concernée par la requête est assistée de Maître TRAD Mehdi avocat commis d’officequi a pris connaissance de la procédure et s’est entretenu librement avec son client ;

Attendu qu’en application de l’article L. 141-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile la personne étrangère présentée a déclaré au début de la procédure comprendre et savoir lire la langue arabe et a donc été entendue avec l’assistance d’un interprète en cette langue en la personne de Mme [V] [O], inscrit sur la liste des experts près la Cour d’Appel d’Aix en Provence ;

Attendu qu’il est constant que M. [S] [F]
né le 20 Septembre 1986 à [Localité 4] (ALGERIE) ([Localité 4])
de nationalité Algérienne

a fait l’objet d’une des sept mesures prévues aux articles L. 722-2, L. 731-1, L. 731-2, L. 732-3,
L. 733-8 à L. 733-12, 741-1, L. 741-4; L. 741-5, L. 741-7, L. 743-16, L. 744-1, L. 751-2 à L. 751-4, L. 751-9 et L. 751-10 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile , et en l’espèce :

a fait l’objet d’un arrêté préfectoral portant arrêté portant obligation de quitter le territoire français en date du 12/01/2025 n°25130083M

édicté moins de trois ans avant la décision de placement en rétention en date du 12 janvier 2025 notifiée le 12 janvier 2025 à 12heures05,

Attendu qu’il est rappelé à la personne intéressée , ainsi que dit au dispositif , les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention ;

Attendu qu’il résulte de l’examen des pièces de la procédure soumise à appréciation qu’un moyen de transport disponible à destination du pays d’origine de la personne intéressée doit être trouvé avant l’expiration du délai de prolongation sollicité ;

DEROULEMENT DES DEBATS :
SUR LE FOND :

La personne étrangère présentée déclare : c’était l’adresse d’un pote. Si j’ai une adresse. C’est mon cousin. Je suis arrivé en France depuis 3 ans. Je travaille oui. Je travaille dans les marchés à [Localité 9]. Non je l’ai pas contesté l’obligation de quitter, je sais pas comment faire. Oui j’ai de la famille en Algérie. Non je ne veux pas retourner. Non je n’ai pas d’enfants.

Le représentant du Préfet : demande de prolongation en rétention pour permettre l’exécution de l’obligation, pas de passeport en cours de validité. Il ne justifie pas à mon sens d’une hébergement stable. Elle ne saurait prospérer sur une assignation car nous n’avons pas de passeport en cours de validité. Monsieur ne souhaite pas retourner dans son pays, demande de prolongation. Saisine du consulat algérien d’une demande d’identification.

Observations de l’avocat : Monsieur ne possède pas de documents d’identité mais il fournit une adresse permanente, donc je vous laisse apprécier s’il peut être assigné à résidence.

La personne étrangère présentée a eu la parole en dernier et déclare :je n’ai rien à ajouter.

PAR CES MOTIFS

FAISONS DROIT A LA REQUÊTE de Monsieur le Préfet

ORDONNONS , pour une durée maximale de 26 jours commençant quatre-vingt seize heures après la décision de placement en rétention, le maintien dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire, de M. [S] [F]

et DISONS que la mesure de rétention prendra fin au plus tard le 10 février 2025 à 23heures59;

RAPPELONS à la personne étrangère que, pendant toute la période de la rétention, elle peut demander l’assistance d’un interprète, d’un conseil ainsi que d’un médecin, et communiquer avec son consulat et avec une personne de son choix et qu’un espace permettant aux avocats de s’entretenir confidentiellement avec les étrangers retenus est prévu au Centre de Rétention [Localité 8] ;

L’INFORMONS également des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions la concernant ;

INFORMONS l’intéressé verbalement de la possibilité d’interjeter appel à l’encontre de la présente ordonnance dans les 24 heures suivant la notification de cette décision, par déclaration motivée transmise par tout moyen (article R.743-11 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) au greffe du service des rétentions administratives de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, [Adresse 3], et notamment par télécopie au [XXXXXXXX01] ou par voie électronique à l’adresse structurelle suivante : [Courriel 7],
ainsi que la possibilité offerte au Préfet et au Ministère public d’interjeter appel sauf pour le Procureur de la République, dans les 24 heures de la notification, à saisir Monsieur le Premier Président de la Cour d’appel ou son délégué d’une demande tendant à faire déclarer son recours suspensif ;

FAIT A MARSEILLE

en audience publique, le 16 Janvier 2025 À 12 h 57

Le Greffier Le Magistrat du siège du tribunal judiciaire

L’interprète Reçu notification le 16 janvier 2025
L’intéressé

 


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Chat Icon